C’est l’heure de dresser un premier bilan des observations réalisées pendant cette année 2022 !
Par rapport au recensement initial, les populations augmentent sensiblement dans plus ou moins toutes les espèces. Cela veut dire que les différents aménagements, plantations et petites intentions ne fonctionnent pas trop mal !
Nous n’avons pas refait de sessions de baguages à la maison après celle de début février, le comptage reste donc approximatif, surtout pour les espèces « en abondance ». Pour rappel, évaluées à une quinzaine par mes soins, nous avions attrapé 49 mésanges bleues à l’aide des filets de José, mon bagueur certifié de beau-père.
Il y a du passage, de la rotation – contrairement à ce qu’on pourrait croire. Je suis toujours très attentif à la présence de bagues aux pattes de mes visiteurs et peux vous garantir que je n’ai recroisé aucune tête connue à ce stade de l’année.
Lorsqu’il y a beaucoup d’individus, je m’aide souvent de prises de vue grand-angle et/ou d’une vidéo. Je les compte alors tranquillement en analysant les images à l’écran.
LES HABITUÉS
En abondance
Présentes en (ce que j’appelle) grande quantité, soit au moins une quinzaine d’individus constatés en même temps, les mésanges bleues, les mésanges charbonnières et les moineaux domestiques sont les principaux animateurs de mon jardin à l’année.
Ces trois espèces sont talonnées par étourneaux sansonnets et pinsons des arbres qui auraient pu revendiquer l’ex æquo si elles avaient été présentes en grand nombre tout du long.
En effet, je n’ai compté que 2 pinçons réguliers de juillet à septembre, tandis que les derniers étourneaux « résidents » ont été constatés fin juin, à l’exception de la visite d’un individu ou l’autre – des cas isolés pendant l’été.
Octobre a sonné le retour en force des deux espèces, avec plus d’une vingtaine de mâles et femelles observés : les étourneaux squattent le grand chêne sur la mitoyenneté à l’avant et les pinsons se cachent dans l’énorme rhododendron, à proximité de ma zone de nourrissage au sol et du poulailler à l’arrière.
En comité restreint
Parmi les espèces classiques rencontrées dans les jardins, je compte en moyenne 2 corneilles noires, 2-3 tourterelles turques, un couple de pigeon ramier (qui invitent quelques potes à l’occasion), 3-4 merles noirs et entre 4 et 6 pies bavardes et geais des chênes.
J’ai au moins 1 rouge-gorge en permanence à l’année, même si j’ai la conviction qu’ils trainent à deux dans les parages. J’en ai vu 3 en même temps lors de la vague de froid de début décembre, une exception.
La sittelle torchepot, assez discrète pendant le premier semestre, s’invite désormais quotidiennement au jardin. La mise en place d’un point d’eau régulier près de l’érable et de quelques graines directement sur le tronc semblent attirer ses faveurs. J’en ai compté deux à la fois.
C’est vraiment un oiseau amusant à regarder 🥰
L’accenteur mouchet est également présent toute l’année, même si je l’ai souvent confondu avec des moinettes au début. Il se fait discret, mais fini toujours par pointer le bout de son bec – souvent au sol, mais on le surprend aussi perché sur le tronc de l’érable.
J’en ai rarement compté plus de 4 spécimens à la fois, mais je suis probablement encore trop lent à l’identification lorsqu’ils se mêlent aux moineaux. J’en repère néanmoins chaque semaine depuis que j’arrive à faire la différence 😅
À la limite entre le statut de résidentes et celui de visiteuses occasionnelles, quelques mésanges huppées viennent me rendre visite périodiquement pendant l’année.
Il y a des périodes creuses, mais je les observe au moins une fois tous les deux mois, avec un pic de fréquentation (quasi quotidien) de 2 à 4 spécimens de l’automne au printemps.
LES VISITEURS OCCASIONNELS
Grimpereau des jardins
Un peu comme la sittelle, le sympathique grimpereau des jardins parcourt le tronc de l’érable à la recherche de nourriture. Je ne le vois que très rarement dans les zones de nourrissage et rarement seul, j’en déduis qu’il est plus attiré par la présence de ses congénères que par un menu spécifique 🤔
Je l’aperçois plus fréquemment depuis fin juillet, soit depuis que j’ai aménagé les différents points d’eau et varié le nourrissage. Je n’en ai observé qu’un spécimen à la fois.
Déclinaison de mésanges
Comme si les bleues, charbonnières et huppées ne suffisaient pas, ces petits passereaux se déclinent également en mésanges nonnettes, mésanges noires et mésange à longues queues (anciennement appelées orites à longue queue).
Je n’ai jamais vu plus d’un spécimen à la fois, souvent 4-5 jours d’affilée, puis plus rien – et cela 3-4 fois l’an. Il n’y a que la mésange à longue queue que je n’ai vue qu’une seule fois, mais que l’application Merlin reconnait fréquemment. Elle est dans le coin, mais pas chez moi (ou bien cachée) 😅 Je n’en ai qu’un mauvais cliché à travers la fenêtre à ce stade.
Pour les nonnettes et les noires, ce n’est pas fou non plus, mais j’ai pu leur tirer le portrait un peu plus souvent !
La traque au pic épeiche
Deux pics épeiches mâle et femelle m’honorent d’une visite éclair de temps en temps 😍 J’ai essayé de les attirer de diverses manières, mais face aux trois pins chez la voisine à l’avant et aux deux grands bouleaux à une petite centaine de mètres de chaque côté de la propriété, je ne fais pas le poids 🥲 Je ne suis qu’un arrêt occasionnel.
Bref, c’est vraiment un coup de bol lorsque je suis dans les parages lors de leurs brefs passages – et c’est encore plus de chance quand j’ai l’appareil photo à proximité ! 😅 🍀
À nouveau, ce ne sont actuellement pas les clichés de l’année, mais je suis déjà bien content d’avoir réussi à les photographier.
Pic vert
Un peu comme le pic épeiche, un pic vert s’octroie quelques pauses occasionnelles sur ma parcelle, sans en faire une habitude pour autant. Je le croise 4-5 x sur l’année, mais je l’entends (et le détecte avec Merlin) beaucoup plus souvent. Faut avouer que son chant particulier est assez reconnaissable à défaut d’être mélodieux 😂
Je n’ai pas souvent l’appareil avec moi quand il se décide à nous rendre visite 😪 Pour les close-up, il faudra repasser !
Verdier d’Europe
Nos agendas ne se sont synchronisés que 3 x sur l’année écoulée, mais c’était sympa à chaque fois !
D’abord une simple rencontre furtive au petit matin avant d’aller bosser, en guise de « bonjour, bonne journée ». Ensuite, ce fut une traque de 15 minutes au téléobjectif dans la cime des arbres (je les entendais, je les ai trouvés !).
Et finalement, en guise de récompense pour mon nourrissage fraichement varié, une visite groupée de cinq verdiers sur le silo tout juste installé 🥳 Je n’étais franchement pas prêt, mais j’ai quand même eu le temps de dégainer le Canon à travers la fenêtre pour immortaliser la visite du buffet.
Malheureusement, ils n’en ont pas encore fait une habitude 😪 J’y travaille ! 😬
Troglodyte mignon
Discret et vif, ce petit oiseau brun sautillant à la queue relevée se dérobe à mon objectif à chaque tentative 😭
Je l’aperçois épisodiquement, souvent au sol. Faut en laisser pour l’année prochaine 😌
Je vous mets quand même une petite photo (pas de moi cette fois) pour illustrer mon propos :
RAPACES IN DA PLACE
Si j’en aperçois parfois à très haute altitude à partir de la terrasse, les rapaces sont plus rares en zone résidentielle puisqu’ils préfèrent chasser dans les champs ou en plaine. Alors que j’attendais plutôt des hiboux, j’ai reçu la visite surprise de quelques spécimens affamés.
Voici leurs histoires. dun dun.
Épervier à l’affût
Un beau matin du mois de mai, j’ouvre les rideaux du salon et tombe nez à nez avec un épervier perché sur l’érable canadien à 3 mètres de moi.
Trop concentré à envisager le contenu du nichoir de mésanges charbonnières du voisin comme petit-déjeuner, il ne m’a pas calculé et m’a laissé l’observer une quinzaine de secondes.
Après avoir profité du spectacle brièvement, j’envisage alors d’en obtenir un cliché. L’appareil photo n’est pas loin, mais je sais d’expérience que chacun de mes mouvements risque d’alerter sa vigilance et de le faire déguerpir.
J’ai tendu la main à l’aveuglette vers la table, saisi le Nikon qui s’y trouvait et réussit à le ramener devant moi. C’est quelque part entre le moment où j’ai relevé l’objectif et celui où je l’ai quitté du regard pour mettre mon œil dans le viseur qu’il a dû s’envoler. Shit !
Autour des poules
Un dimanche (tôt le) matin de juillet, alors que je prends le café en scrollant les Internets avant le levé de mes dames, je suis dérangé dans mes lectures par un boucan d’enfer venu du poulailler. Tout aussi alerté par le bien-être de mes pondeuses que pressé de faire cesser ce vacarme pour ne pas déranger les voisins, je me saute dans mes chaussures pour aller leur fermer le bec.
En m’approchant à vive allure de l’enclos, je rappelle les poules à l’ordre en tapant dans les mains et repère que les cris proviennent de derrière le poulailler.
Bien différents de leurs gloussements et caquètements habituels, ces cris n’étaient pas poussés sans raison ! J’arrive en fait sur les scènes d’un crime en cours : un rapace s’en prend à ma belle harco en essayant vainement de s’envoler avec !
Coincé dans un coin de la haie, la poule s’est agrippée tant bien que mal, tandis que l’énorme oiseau paniquait en tentant s’échapper, bloqué d’une part par le poulailler et de l’autre par la haie dans un couloir de 50 cm. Il m’est arrivé en plein dans la figure !
Bien que le contact visuel n’ait duré que 2 secondes, j’ai eu le temps de constater son envergure impressionnante et son ventre blanc tacheté. Il n’y a pas 36 coupables possibles avec ces caractéristiques : c’est soit un épervier femelle, soit un autour des palombes !
Tout d’abord convaincu qu’il s’agissait de l’épervier observé plus tôt dans l’année, mon ornithologue de beau-père m’a orienté vers le autour des palombes, coutumier des attaques sur les poules. L’épervier est selon lui trop petit pour s’attaquer aux gallinacés – et je veux bien le croire après en avoir observé un de près lors d’une session de baguage à Herve (cf photo ci-dessus).
Je ne saurai jamais exactement, mais dans les deux cas, c’était une rencontre renversante ! Et la poule va bien ✌️
Le faucon crécerelle
Cette dernière aventure est un peu un mix des deux histoires précédentes : je ne vois pas l’oiseau dans la haie alors que je vais aux poules, l’oiseau ne me calcule pas non plus, jusqu’au moment où je suis à côté de lui. Il s’envole en me foutant une trouille bleue ! 😱 😂
J’ai néanmoins pu reconnaitre la petite taille et le motif très caractéristique des ailes du petit faucon crécerelle ; encore une espèce que je n’attendais pas à cet endroit (probablement attirée par une souris, un mulot ou un rat).
CONCLUSION
Avec 15 espèces régulières et 8 occasionnelles, je suis plutôt satisfait de la diversité de l’avifaune au vu des dimensions restreintes du jardin. Certes la parcelle est petite, mais le passage y est fréquent et abondant tout au long de l’année, grâce notamment aux points d’eau et mangeoires régulièrement alimentées.
Pour l’année prochaine, je vais me concentrer sur les espèces occasionnelles et tenter de les fidéliser davantage, en espérant avoir d’autres visites surprises. Je ne cracherai pas sur des chardonnerets ou rouge-queues noire et grives musiciennes que j’ai déjà aperçu dans le quartier 😋 Pour le bouvreuil pivoine, j’ai arrêté d’espérer (il nie les alentours de Liège).
Je sais que des fauvettes à tête noire passent également dans le coin et cela me ferait plaisir d’en observer autrement que trouvée au sol, déchiquetée par le chat du voisin 😓
J’ai également installé trois nichoirs à mésanges. J’y ai vu pas mal de passages, donc j’espère avoir au moins une nichée l’année prochaine 🤞
Côté photo, ce premier bilan m’a poussé à ENFIN classer les milliers de clichés pris cette année pour vous sélectionner quelques prises de vue (non retouchées) afin d’illustrer cet article.
Je me suis promis d‘être plus régulier en 2023 et de vous proposer de jolies photos la prochaine fois.
Cela devrait aller de pair avec la création des pages consacrées à chaque espèce sur la page « Ornitho » et du best-of que je publierai dans les galeries photos.