À défaut d’avoir relancé quelques plantations en fin de saison dans la serre, nous avons occupé notre automne à préparer de nouvelles zones de cultures en vue de la prochaine saison potagère. Une autre manière de terminer l’année au contact de la nature, les mains dans la terre 🤗
Il ne s’agira pas d’une zone à gérer EN PLUS, mais bien À LA PLACE.
ALTERNATIVE AU TERRAIN
En effet, nous n’aurons plus accès au terrain sur lequel nous avions fait quelques tests de plantations cette année et nous ne voulions pas pour autant en rester là. Il faut dire que notre petite récolte de 194 kg nous a bien chauffé et qu’on a bien envie de remettre le couvert l’année prochaine ! 😬
Il fallait donc trouver une alternative pour faire nos cultures de pleine terre, à côté des tours de culture verticales et des bacs de permaculture dans la serre.
Étant donné la difficulté à trouver un lopin de terre à exploiter dans le coin, c’est vers la maison que nous nous sommes tournés dans l’immédiat, en réfléchissant à comment aménager l’espace restant au jardin.
La propriété n’est pas grande et il a fallu faire quelques concessions pour disposer 4 planches de cultures.
CONCESSIONS
Sachant que la maison est fort en retrait sur la parcelle et que le peu de jardin à l’arrière est déjà occupé par le poulailler et la serre de 11m2, le seul espace cultivable avec un ensoleillement suffisant encore disponible se situait forcément à l’avant de la propriété. C’est donc à rue que nous jardinerons en pleine terre 🥹
Autant j’aime le partage d’informations avec les voisins, promeneurs et autres quidams, autant j’aime jardiner (et transpirer 😂) tranquille à l’abri des regards. Il faudra que je m’y fasse ou que je fasse pousser une haie 😅 Pas le choix !
Quant aux nombres et à la taille des planches, il faudra aussi s’adapter… L’autonomie en légumes, ce n’est pas pour tout de suite 🥲
INSPIRATIONS
Cela fait quelques mois que nous étions à la recherche de diverses techniques de culture et d’idées pour l’aménagement de nos planches, prévues sur le terrain à la base. Si nous devons « raison garder » par rapport aux projets initiaux, nous avons conservé certains points.
PERMACULTURE & SYNTROPIE
Nous n’allons malheureusement pas lancer de système syntropique complet comme nous l’avions prévu initialement. Nous aurions adoré tester cette nouvelle méthode prometteuse et ambitieuse, mais ce n’est tout simplement pas envisageable.
D’une part, on ne peut pas planter comme on veut vu la proximité des voisins et d’autre part, je n’ai pas envie d’avoir « trop de bordel » à l’avant de la maison avec une brousse incontrôlable semi-contrôlée et d’inévitables erreurs de plantation en guise de comité d’accueil.
Difficile de gérer les différentes strates, la création de biomasses et le cycle de l’eau dans ces conditions.
Planches larges
À défaut de tester la syntropie dans son ensemble, nous n’appliquerons que certaines idées qui nous semblent compatibles avec des planches productives et le plus esthétique possible, comme les bordures vivantes et la création de biomasses hautes au centre de la planche (avec du maïs et du tournesol).
C’est pour cette raison que nous avons opté pour des planches de 120 cm de large : avoir de la place pour la biomasse en plus des légumes.
Une base de Perma’
Nous emprunterons également quelques techniques et préceptes de la permaculture, comme le paillage, l’absence de pesticides, les engrais verts, les économies d’eau, la présence de plantes compagnes, les associations des cultures et la rotation de celles-ci.
Côté matériel, nous privilégions les matériaux durables, pratiques et efficaces… quitte à mettre le prix. Nous n’avons pas énormément de matériel à ce stade, mais nous faisons de la récup’ dans la mesure du possible. L’esthétisme du résultat est quand même important 😉
Par contre, nous ne sommes pas spécialement touchés par l’aspect ésotérique de la permaculture (la lune, toussa…) . On fait à notre sauce en piochant les bonnes idées ci et là, sans se revendiquer d’une école en particulier.
On essaye de faire faire nos légumes le mieux possible, tout en n’appauvrissant pas le sol qu’on exploite 😬
Entre le bac et la bute
Le sol n’est vraiment pas optimal à ce stade 😩 Il faudra quelques années pour que les amendements et auxiliaires fassent leurs œuvres et décompactent tout cela ! Les consoudes en « bordure vivante » aideront notamment en ce sens.
On s’autorisera les engrais organiques, activateur biologique de sol, en plus de thé de compost oxygéné et du compostage de surface façon chop and drop lors des tailles d’entretien. On réfléchit à faire du lombricompost et du bokashi nous-mêmes dans le futur, mais il faut à nouveau trouver de la place !
En attendant, on va travailler légèrement en hauteur avec environ 20 cm de terreau en plus de la matière végétale à décomposer. Bref, ce n’est pas vraiment un bac, mais pas vraiment une bute comme on l’entend en permaculture (avec du bois enterré, etc).
On reparle de ça prochainement dans un article sur amendements réalisés !
HAMEAU DE LA REINE
Nous étions en balade cet été dans les jardins de Versailles et nous avons été particulièrement charmés par le Hameau de la Reine, dédiée à Marie Antoinette, sa ferme, ses élevages et ses zones potagères. On vous conseille la promenade, surtout quand les fontaines sont en activité dans les jardins principaux et que le beau temps est de la partie ! 👌
Nous avons été inspirés par les jardiniers du Hameau qui utilisent des fruitiers palissés comme clôture sur le pourtour des cultures.
Un excellent moyen de rentabiliser l’espace disponible en s’assurant une petite production supplémentaire, tout en délimitant bien l’espace et s’assurant une protection contre les plus gros nuisibles/maraudeurs (gibiers, etc.).
Sans pouvoir faire la même chose à la maison, nous avons simplement couronné chacune des 4 planches d’un fruitier palissé à chacune de leurs extrémités.
Nous avons planté le weekend dernier des pommiers Gueule de mouton et Reinette étoilée côté rue, et des poires Conférence et Légipont côté jardin. On se réjouit de les voir fleuris et en feuilles 🥳
Chaque variété donnera d’ailleurs son nom à la planche qu’elle domine.
PRÉPARATION DES PLANCHES DE CULTURE
Nous avons commencé par délimiter les planches à l’aide de ficelles afin de mieux visualiser nos idées.
Grâce à cela, nous en avons finalement réduit les dimensions à 6 mètres de long (ce qui est déjà pas mal au final), et qui nous donnera surtout un meilleur accès général autour des cultures.
Creuser les trous pour les fruitiers palissés aura été instructif… mais un peu déprimant ! La qualité de la terre n’est pas constante, particulièrement sur les planches de gauche (sur l’image ci dessus) où je suis tombé sur beaucoup de terre de remblais et de briquaillon.
LABOURAGE NÉCESSAIRE
Après avoir tondu la pelouse à ras, nous avons retourné les mottes d’herbes et travaillé la terre ultra argileuse en la décompactant à coup de motobineuse, grelinette, griffes et coups de râteau sur une profondeur de 20-25 cm. Je n’irai pas aussi profondément chaque saison, mais c’était nécessaire pour commencer !
On ne va pas se mentir, ce n’était pas spécialement la partie la plus amusante, mais nous sommes quand même arrivés à un résultat qui, sans être parfait, constituera une bonne base de travail au déshivernage 😅
Nous avons ensuite amendé la terre avec tout ce qu’on avait sous la main (restes de bonne terre, compost, feuilles d’arbres, tontes, biochar, sables, carton, activateur de sol, etc. mais aussi du nouveau terreau) pour ensuite recouvrir d’une toile de paillage maraichère de 130 gr (Lonodis Pro haute résistance 140cm pour la ref’).
Les planches fraichement amendées vont ainsi passer l’hiver à digérer tout ça et (on espère) à créer un sol vivant sans risquer la repousse d’adventices (plantes indésirables, « mauvaises herbes »).
BORDURES & ALLÉES
Pour les accotements, j’avais plus ou moins laissé l’espace pour que la brouette passe entre deux planches, soit 50 cm. C’est finalement la taille des pavés qui ont défini les allées du potager.
J’ai en effet pu récupérer l’équivalent de 40 mètres carrés de vieux pavés, « délicatement » livrés dans l’allée 😅
Une fois mis en place (avec un morceau de toile de paillage en dessous), ils offrent un passage stable (et +/- droit, il faut que je retravaille certains pavés 🫠) pour jardiner.
J’avais initialement opté pour de fines bordures en acier corten, car nous avions plusieurs autres éléments décoratifs (pots, décos, girouette, …) dans cette matière et cela faisait un chouette rappel de couleur/texture.
Mais en les posant pour concevoir l’allée entre les planches, j’ai remarqué que ce ne serait peut-être pas aussi pratique que visuel 🤨
En effet, les bordures de 20 cm de haut ne sont pas fort enfoncées dans le sol et ne sont pas hyper stables, ni forcément bien alignées.
De plus, elles pourraient très bien poser problème lors des récoltes, de pommes de terre par exemple, en gênant les manipulations de type levier à la grelinette ou à la fourche (sans risquer de les abîmer, vu leur 3 mm d’épaisseur).
J’ai malgré tout besoin d’une bordure pour retenir les terres au niveau de l’allée centrale ; un aspect moins contraignant sur l’extérieur des planches où j’ai pu utiliser les pavés de récupérations pour délimiter +/- proprement les zones de cultures.
On verra à l’autopsie : nous envisagerons de les remplacer si cette première année de tests ne s’avérait pas concluante.
Y a un peu plus, je laisse ?
J’ai profité du surplus des pavés pour créer une petite avancée bien pratique pour un deuxième paillasson devant la serre.
Un détail peut-être, mais le fait que le paillasson arrive désormais au même niveau que la dalle facilite grandement le quotidien – surtout quand on essaye de rester « propres » et de ne pas tout saloper avec des chaussures (trop souvent) boueuses à l’intérieur✌️
Fini les enjambées scabreuses en retirant les bottes !
LES PROCHAINES ÉTAPES
Rendez-vous dans quelques mois pour le déshivernage des planches ! On espère que les zones de culture auront digéré tout ce qu’on leur a donné à manger et que les vers de terre, mycorhizes et autres bonnes bactéries aient colonisé le sol 🤞
Début du mois de mars (selon la météo), je repasserai un coup de grelinette pour aérer la terre et casserai les mottes restantes à la griffe selon l’état du sol. L’idée est également de mélanger les couches supérieure (plus meuble) avec l’argile en bas afin d’avoir la meilleure base possible.
On apportera une dernière couche terreau potager et les derniers amendements avant de laisser reposer le sol un petit mois sous bâche maraichère.
La première saison du potager commencera avec la plantation des pommes de terre dès mi-avril.
On trépigne d’impatience ! 🥳
Améliorer son sol avec des amendements organiques et minéraux