Plusieurs mois se sont déjà écoulés depuis le grand recensement 2022 de Natagora et l’envie d’observer et photographier les oiseaux est restée intacte.
Je m’initie donc peu à peu à cette belle discipline à la fois techniquement (réglages spécifiques de l’appareil photo, méthodes d’approche et de repérage), et théoriquement (apparence, appels, chants, comportement, alimentation …), tout en aménageant le jardin pour contenter « mes petits habitués » au mieux, et si possible attirer encore plus de sortes d’oiseaux.
Pour m’aider dans l’identification et le compte des espèces, j’utilise la triplette d’applications liées au Cornell Lab of Ornithology : BirdNET, Merlin Bird ID et eBird – en plus de la bible que constitue le grand guide ornitho d’Audubon (reçu avec mon adhésion de la Ligue de Protections des Oiseaux) ; un ouvrage papier vivement conseillé !
Identifiez avec Merlin & BirdNET
Merlin Bird ID, le magicien à tout faire
Merlin Bird ID vous permet d’identifier plus de 8500 espèces d’oiseaux de trois manières différentes :
– soit en vous posant des questions (taille, comportement, couleurs principales) et en vous proposant des choix possibles que vous validez.
– soit en analysant une photo (prise via l’app, ou uploadée de votre bibliothèque)
– soit en lançant la reconnaissance des sons environnants avec le Sound ID, probablement mon utilisation la plus courante sur le terrain.
Une fois lancé, le Sound ID va reconnaitre les espèces entendues en direct ! C’est vraiment le Shazam des oiseaux 🤯
Typiquement, je lance l’application quand j’arrive dans un nouveau spot chantant et la laisse tourner quelques minutes (pas trop, car elle bouffe pas mal de batterie). Une fois que j’ai la liste des espèces entendues dans le coin, j’en sais un peu plus sur qui et où chercher en fonction des habitudes de chacun.
Mieux, voir les espèces correspondantes clignoter sur l’écran lorsqu’elles sont détectées me permet de former mon oreille à ces nouveaux sons et de les relier (progressivement du moins) au bon oiseau.
Comme un bon élève, Merlin vous indique lorsqu’il n’est pas sûr de son résultat. Vous pouvez également « repasser la bande » après l’enregistrement, afin d’entendre spécifiquement le cri de l’espèce détectée.
À l’instar d’eBird, Merlin intègre également la fonction Explorer les espèces, qui va être extrêmement pratique pour préparer ses balades et en apprendre plus sur l’avifaune locale sur base de vos données GPS ou celles de votre prochaine destination.
BirdNET, pour isoler et/ou confirmer un chant
Quand Merlin patine ou me sort un résultat bizarre « en live », je lance BirdNET pour un deuxième avis (avant d’appeler mon beau-père 😝). Il s’agit est une application développée conjointement par le Cornell Cab (USA) et l’Université Technologique de Chemnitz (Allemagne). Cette fois-ci, l’intelligence artificielle et les réseaux neuronaux vont permettre de reconnaitre les chants dans des enregistrements effectués, en sélectionnant la séquence à analyser.
L’avantage de la sélection est de trouver le chant le plus « propre » de l’enregistrement, une fonction plutôt utile lorsqu’il y a des parasites (d’autres chants, du bruit de fond, une disqueuse qui résonne au loin, …).
Ceci dit, on peut aussi sélectionner un extrait et l’analyser dans Merlin, mais je l’utilise principalement en mode LIVE. S’il ne détecte pas l’oiseau que j’entends, je passe sur BirdNET. (il n’a pas l’air d’être basé sur le même algorithme et arrive à me dépanner les rares fois où Merlin est dans les choux.)
Collectez vos observations avec eBird
Une fois l’identification effectuée, il est temps de consigner vos observations. Pour ce faire, eBird est probablement l’une des plateformes les plus connues en la matière.
Encodez
Elle assure le suivi de vos observations personnelles et tient des listes de tous les oiseaux, lieux et périodes enregistrés.
Il est ensuite très facile pour vous de retrouver les oiseaux que vous avez observés dans un lieu précis ou pendant une certaine période grâce à une série de filtre bien pensé. « Tiens, c’était quand déjà les premières hirondelles l’année passée ? »
Ces données sont partagées avec les autres utilisateurs et différentes organisations de chercheurs comme le Cornell Lab (évidemment). Elles contribuent à des prises de décisions au niveau de la conservation ainsi qu’à des articles scientifiques, à des milliers de projets étudiants et aident à soutenir la recherche sur les oiseaux à l’échelle mondiale.
Elles permettent par exemple de découvrir les habitudes de déplacement des oiseaux et leur répartition à travers le monde, les voies migratoires empruntées et le déplacement de celles-ci, les aires d’hivernage et de reproduction, les dates d’arrivée et de départ, les expansions ou les contractions des aires de répartition, etc.
Explorez
Si l’encodage de vos observations nécessite la création d’un compte utilisateur, vous pouvez déjà profiter de la richesse des informations en surfant simplement dans la partie Explorer du site. Vous y trouverez les meilleurs lieux d’observation partout où vous allez, tout en accédant aux observations les plus récentes partout dans le monde.
Préparez-vous à y passer des heures et à planifier des weekends d’excursions 😇 Qui sait ? Un nid de cigogne est peut-être à quelques détours de votre chemin du boulot ! C’est littéralement mon cas 😜
Rendez-vous sur eBird.org pour commencer vos observations !
EDIT AOUT 2022 : J’utilise désormais principalement Observations.be comme plateforme d’observations naturalistes. Elle est plus complète (mammifères, insectes, champignons, plantes, … en plus des oiseaux), plus adaptée à la Belgique et jouit d’une communauté plus active qu’eBird dans la région. Malgré tout, j’encode toujours mes « premières prises » et les espèces plus rares que je rencontre sur eBird, pour la science 😅 Je vous explique tout ça dans un prochain article !