Avant de penser à installer des mangeoires, il est important de prendre de soin de la biodiversité qui vous entoure.
C’est en effet en mettant en place un écosystème de qualité et varié, propice à la vie de toute leur chaine alimentaire, que vous attirerez une grande variété d’oiseaux dans votre jardin.
S’inscrivant plus dans les coups de cœur saisonnier jusqu’alors, nos plantations sont désormais pensées sur le long terme, avec un cycle de fleuraison réfléchi sur chaque zone pour avoir +/- toujours quelque chose de fleuri toute l’année.
Nous privilégions désormais les variétés vivaces, rustiques, si possible indigènes (locales) et qui sont potentiellement attractives pour les insectes et oiseaux. Car si on ne peut pas agir sur tous les éléments, on peut créer les conditions propices à la venue de certaines espèces.
Les résultats ne sont pas toujours immédiats, mais c’est un plaisir de voir l’évolution du jardin adoubée par l’arrivée de nouvelles espèces 🥰
Voici les étapes à suivre.
REPÉREZ LES ZONES FRÉQUENTÉES
Avant d’envisager aménagements et plantations, il convient de repérer ce qui fonctionne.
En observant plus assidument, vous remarquerez surement que vos pensionnaires apprécient plus particulièrement certains recoins de votre jardin.
En fonction de leurs hauteurs, densités de feuillage ou de ce qu’ils/elles produisent comme baies, fleurs ou fruits, certains arbres, arbustes et buissons sont plus ou moins attrayants pour se nourrir, se cacher ou se reposer.
La première chose à faire, c’est d’identifier leurs spots préférés et de faire en sorte de les préserver. C’est-à-dire de ne pas les altérer au gré de vos entretiens et aménagements de jardin (Trouvez donc une autre place pour le trampoline 😅).
Mieux, n’hésitez pas y apporter un soin particulier (un peu d’engrais, une taille maitrisée, …).
AMÉNAGEMENTS DES HOTS SPOTS
Commencez par agrémenter les zones de haute fréquentation que vous avez identifiées.
Apportez votre touche à ces hot-spots avec un point d’eau (vasque, fontaine, marre, étang, …), prévoyez des endroits où attacher des mangeoires en hiver et pourquoi un nichoir à proximité. Vous transformerez ainsi leurs spots préférés en hôtels 5 étoiles.
Vous pouvez toujours y planter des essences florales supplémentaires, en prenant soin de ne pas surcharger la zone. Réfléchissez en termes de hauteurs et de période de fleuraisons.
Exemple : Quelques bulbes colorés à la sortie de l’hiver, ça peut faire une jolie composition près d’un rouge-gorge mangeant au sol, avec une plante rampante en arrière-plan d’un vert qui contraste avec celui l’herbe. 😇
À ce propos, j’aime apporter différents éléments naturels comme des souches, bûches et autres grosses pierres, mais aussi d’autres textures comme de l’acier rouillé et autre élément métallique pour agrémenter mes couleurs d’arrière-plans.
C’est joli (à mon goût) et cela sert de perchoir de différentes hauteurs pour les oiseaux.
CRÉEZ DE NOUVELLES ZONES D’ATTRACTION NATURELLE
Observez les alentours
S’il vous reste de l’espace pour faire des plantations sur votre parcelle, inspirez-vous de ce qui fonctionne déjà chez vous ou dans le voisinage : une formule approuvée est souvent moins risquée 😉
À titre personnel, nous avons de la chance : tout le quartier a été planté « à l’ancienne » avec une grande variété d’essences locales de différentes hauteurs (même si les grands arbres commencent à être abattus depuis quelques années).
Dans un rayon de 50 mètres de la propriété, j’ai des pins, un chêne, plusieurs hêtres et charmes, deux bouleaux de chaque côté, plusieurs hauts sapins à distance, mais aussi des pommiers, pruniers, framboisiers, noisetiers, sureaux et cornouiller sanguin dont raffolent les oiseaux.
Nous pouvons donc choisir +/- ce que nous voulons : on sait que ça fonctionne et que les oiseaux sont habitués à trouver ce type de nourriture dans le coin 🤩
Rien n’empêche cependant d’innover dans le quartier en optant pour une essence qui vous plait et qui n’y est pas encore représentée 😉
Plantations ciblées
Pour envisager la plantation d’un nouvel arbre ou arbuste, j’aime désormais me baser sur cet article réalisé par la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux. Parmi divers conseils, elle propose un tableau qui reprend tous les critères intéressants à mes yeux sur les principales espèces indigènes et communes de nos régions :
Vous pouvez également trouver des ressources similaires, un peu plus complètes, dans les différentes brochures éditées par Natagora pour vous aider dans vos aménagements.
En ce qui nous concerne ici plus particulièrement : les arbres et arbustes de jardins (.pdf), les haies sauvages (.pdf), mais aussi les parterres et les prairies fleuries (.pdf), ainsi que le Top 30 des plantes pour les abeilles (.pdf) et les plantes de la mare (.pdf) pour les plus motivé(e)s d’entre vous !
Il ne vous reste plus qu’à laisser parler votre créativité, votre sens de l’agencement, planter … et patienter 🤗 🤞
Attirez certaines espèces en particulier
Par ailleurs, vous pouvez cibler encore plus précisément des essences en fonction de ce qu’apprécient les oiseaux dont vous aimeriez avoir la visite.
Par exemple, les bouleaux et les pins ont tendance à attirer une variété de pics, les fruitiers raviront les grives et autres étourneaux sansonnets, tandis que les cotonéasters attirent une multitude de passereaux.
Les oiseaux insectivores seront ravis que vous ayez opté pour une taille des haies et tontes des pelouses tardives, d’avoir laissé quelques basiliques et trèfles monter en fleurs ou d’avoir choisi un mélange de graines de fleurs des champs pour une partie de votre jardin.
On peut retrouver les préférences alimentaires de chaque espèce disséminées dans les guides ornithologiques papiers, sites internet dédiés et bientôt dans la section Ornitho du blog.
LES ZONES FRÉQUENTÉES DU JARDIN
Pour vous donner un exemple concret, voici comment cela se présente à l’arrière de la maison et les différents aménagements réalisés jusqu’ici.
La parcelle n’est pas grande et la maison construite fort en arrière sur terrain me laisse assez peu de backyard. Cependant, les plantations des anciens propriétaires et du voisinage ont été plutôt bien pensées dans l’optique de l’observation des oiseaux au jardin.
Spot principal
Mon spot principal se situe dans un combo formé par une haie de ligustrums, un vieil érable canadien, un énorme rhododendron (violet) et le sureau juste derrière la haie chez le voisin.
Cette zone est proche de la terrasse et donne sur la baie vitrée : c’est le spectacle assuré ! 🤩
Mes aménagements sur cette zone sont toujours en cours de réalisation. Je teste chaque année une manière différente de fleurir la zone au sol entre l’érable et le rhodo, mais sans réel succès à ce stade. J’ai coupé le sapin qui était en train de dépérir (derrière le banc sur la photo ci-dessus) et ai commencé à aménager cette partie désormais dégagée.
Un nichoir, des coupelles pour boire, mais aussi des plantes en pot disposées en hauteur sont supposés m’apporter prochainement une meilleure vue sur mes pensionnaires, friands du rhododendron, ainsi que de plus beaux arrière-plans pour mes photos. Affaire à suivre !
Spot rapproché : la terrasse
Le long de la terrasse n’est pas en reste.
J’y laisse depuis quelques années une mangeoire en permanence dans laquelle je mets un bol d’eau et/ou des graines selon la saison. Les oiseaux ont pris l’habitude de descendre par la branche de l’érable à proximité et/ou de faire une halte dans la haie avant d’aller se restaurer.
Cela me fait une zone rapprochée pour les observer (surtout) et les photographier de plus près, même si je ne privilégie pas les photos aux mangeoires.
Notez que les petits oiseaux apprécient également la clôture grillagée qui leur assure de la stabilité et une protection (relative) contre les chats. Je profite également des plantations du voisin qui attirent également pas mal d’oiseaux, dont la mésange huppée, particulièrement friande de ce spot en particulier.
Aux poules
Un spot secondaire s’est créé « malgré moi » de l’autre côté du jardin, dans le poulailler.
Attirés par les graines que nous jetons au sol, les oiseaux ont bien repéré le manège et sont à l’affût du nourrissage quotidien !
Ce spot est fréquenté principalement par les moineaux domestiques (jusqu’à une vingtaine de spécimens), mais aussi les inévitables mésanges (bleues et charbonnières), les rouges-gorges, pinsons des arbres, étourneaux sansonnets, geais des chênes, tourterelles turques et, plus rarement, des troglodytes mignons .
Ils profitent de ma haie vive (bâtarde) où se mêlent ligustrum, thuyas, murier, chèvrefeuilles et autre charme, ainsi que des bambous du voisin où ils perchent très fréquemment en bande.
J’y ai installé une fontaine solaire et une mangeoire permanente, en plus d’un pommier cwastresse double (variété traditionnelle wallonne, aussi appelée Calville des Vergers) , d’un rosier haute tige rouge et d’un érable japonais nain.
Les résultats de tous ces petits aménagements commencent à se voir petit à petit et le bilan de ma première année de Backyard Birding est encourageant. Cela me donne envie d’aller plus loin ; j’envisage désormais de me créer de nouvelles zones à l’avant de la maison !
PATIENCE : LE MAITRE MOT !
Vous en savez désormais un peu plus sur la marche à suivre et les différentes essences à envisager pour des plantations et aménagements favorables aux oiseaux et à la biodiversité.
Le tout est d’arriver à un bon compris entre ce qui vous plait esthétiquement et gustativement et ce qui est favorable à la biodiversité locale et attire les oiseaux… et qui veut bien pousser chez vous ! 😅 🤞
Testez, plantez, observez et surtout : patientez, car les résultats ne seront pas instantanés 😉
Si vous cherchez des essences à planter, n’hésitez pas à parcourir les boutiques liées à Natagora afin de soutenir leurs actions :
• La boutique Verte / Vivara
• Ecoflora
Dans la suite de cette série d’articles sur les aménagements du jardin à destination des oiseaux je vous invite à consulter
• Conseils pour bien nourrir les oiseaux
• Comment donner l’eau toute l’année aux oiseaux
• Tous les articles concernant le Backyard Birding, les oiseaux du jardin