Je troque mon Fujifilm x100v contre un X-H2S !

C’est après une looooongue hésitation que j’ai finalement pris la décision de me séparer de mon Fujifilm x100v. Ce n’était pas facile de dire au revoir au si bel objet qui m’a redonné goût à la photographie il y a 2 ans déjà, mais c’était probablement le choix le plus judicieux.

Entretemps, j’ai étendu mon parc avec un Sony A7IV et un Canon R7 pour m’adonner à la photographie d’oiseaux ; la discipline que je pratique le plus et pour lequel le x100v et ses 35 mm ne sont pas taillés.

À défaut d’être utilisé régulièrement, c’est donc sur l’étagère que trônait le magnifique petit boitier Fuji la majorité du temps : presque une honte au vu de l’incroyable demande dont le x100v fait l’objet.

En effet, la hype des influenceurs TikTok/Instagram est passé par là et le modèle est en rupture de stock permanente depuis plus d’un an 😱 Plus qu’un appareil photo, le x100v est devenu un accessoire de mode (ce n’est pas mieux que de s’en servir comme décoration, je vous l’accorde 🤪)

Cependant, ce n’est pas facile de quitter Fuji une fois qu’on a gouté à sa colorimétrie, ses simulations de films et ses jpeg prêts à l’emploi de haute qualité.

C’est finalement grâce à une belle occasion que j’ai troqué mon x100v contre son grand frère le X-H2S. Je ne quitte donc pas le FujiGang, je me dirige simplement vers un modèle qui me correspond plus 🤗

La demande énorme pour le x100v m’a permis de revendre l’ensemble kit au prix du neuf, malgré ses deux années d’utilisation. Sachant que les rumeurs annoncent une nouvelle version du x100 pour 2024, je pense que je l’ai revendu juste à temps 🤞

Cela m’a permis de couvrir entièrement l’achat du XH2S et une partie du Sigma 18-50 que j’ai pris avec ! 🥳

FUJIFILM X-H2S

Fini le boitier compact tout-en-un, on se retrouve ici avec un appareil photo à objectif interchangeable d’un plus gros gabarit.

Avec son capteur empilé au format APS-C de 26,1 mégapixels et une rafale jusqu’à 40 images par seconde, le X-H2S est le porte-étendard de la marque japonaise pour la photo d’action.

Cette technologie de capteur à la lecture ultra rapide permet de réduire considérablement les déformations liées aux mouvements extrêmes et/ou erratiques (ce qu’on appelle le rolling shutter), tout en permettant des rafales considérables. On ne retrouve actuellement cette technologie que sur les appareils professionnels haut de gamme (Canon R3, Sony A9/A1, Nikon Z9/Z8, …) et c’était clairement un facteur clé à mes yeux.

Côté ergonomie, c’est la (grosse) déception en ce qui me concerne : le X-H2S n’a pas l’ergonomie habituelle Fuji avec les molettes de contrôles pour l’ouverture, la vitesse, les iso et la correction d’exposition. Ce fonctionnement particulier était un de mes gros coups de cœur sur le x100 – dommage.

On se retrouve avec une molette de mode PASM plus traditionnelle, une manière pour Fujifilm de proposer une utilisation plus standard (par rapport à la concurrence) dans une de ses gammes. Pas de chance pour moi, c’est pour la série X-H 😅 Pour avoir l’ergo Fuji, il faut aller sur la série X-T … qui ne propose pas de modèles à capteur empilé 💔

À part ce « détail » qui me fâche un peu, la prise en main est vraiment excellente. Ce n’est pas loin d’être mon boitier le plus confortable, particulièrement bien adapté à la taille de ma main. Les différents boutons tombent sous les doigts très naturellement et on ne fait qu’une avec l’appareil une fois qu’on a personnalisé les commandes.

Je retrouve les simulations de film que j’apprécie tant chez Fuji, avec la possibilité d’enregistrer 7 recettes personnalisées pour arriver jpegs haute qualité aux rendus très différents. Pour rappel, grâce à des sites comme Fuji-X-Weekly, on peut paramétrer des recipes pour simuler d’autres pellicules que celles présentes dans vos boitiers.
J’apprécie notamment les rendus des Kodak Portra 400 et Kodak Ektar 100 en couleurs, tandis que les Tri-X 400 et une dénommée Black & White Infrared ont mes faveurs actuellement en noir et blanc. Je change souvent mes presets selon les humeurs 🤗

Pas grand-chose à dire du côté des fonctionnalités photo : j’y retrouve ce dont j’ai besoin pour la photographie standard et l’écran qui pivote pour se filmer en mode vlog – toujours pratique !

Pour la photo animalière par contre, la limite du mode priorité à l’ouverture ne peut être réglée en dessous de 1/500 : c’est trop lent 🥲 Mais à côté de ça, on a la fonction pré-shoot qui permet de capturer 0,5 seconde avant le déclenchement ! Ça, c’était indispensable à mes yeux !

Quant à l’autofocus, s’il y a de nettes améliorations, il y a encore du boulot pour concurrencer les meilleurs !

AUTOFOCUS

Entendons-nous bien : l’autofocus est très bon et remplira son rôle dans la majorité des cas. La vitesse et la précision de la détection ont fait un énorme bond en avant par rapport au x100v (pas vraiment la même catégorie d’appareil, mais soulignons-le quand même).

Néanmoins, sachant qu’il s’agit du produit phare de Fuji pour la photo de sport et d’action, on est en droit de pinailler notamment pour la photo d’oiseaux, une des disciplines les plus exigeantes pour l’autofocus.

On doit toujours choisir son type de sujet pour aider l’autofocus à s’y retrouver facilement : animaux, oiseaux, auto, moto/vélo, avion ou train. C’est précis 😅 … Peut-être trop ? Il faut idéalement dédier un bouton du boitier à la sélection du sujet (et à l’activation du suivi des yeux) pour alterner rapidement sur le terrain.

Ensuite, on peut choisir entre 5 scénarios qui permettent d’en changer le comportement et d’aller d’un autofocus qui réagit au moindre changement à un autofocus qui ignore plus ou moins les obstacles et reste concentré sur son sujet.

Actuellement en firmware 5.02, je peux affirmer que c’est là-dessus que Fuji a encore du boulot par rapport à la concurrence !

Peu importe le scénario autofocus configuré, le X-H2S est très vite distrait par des éléments d’arrière ou d’avant-plan. Une branche qui passe devant, un buisson qui bouge, un reflet dans l’eau, un pet qui vole, … et c’est le drame.

J’ai trouvé +/- la parade, en utilisant la fonction AFL (autofocus lock) qui me sauve un peu la mise une fois que j’ai verrouillé un sujet, mais je suis souvent déçu à l’ouverture des fichiers .raw sur LightRoom : le piqué est (trop) souvent un peu à côté, mou. C’est très frustrant, surtout en animalier où l’opportunité de photographier certains sujets dans certaines conditions ne reviendra peut-être jamais.

Si je n’avais pas de solides points de repère avec mon Canon R7 et mon Sony A7 IV, j’aurais pu m’en satisfaire… mais la comparaison est rude en 2023 et il faut se rendre à l’évidence : Fuji est à la traine dans cette course aux autofocus prédictifs de dernière génération, gavés à l’IA et autres algorithmes de derrière les fagots.

Heureusement, la société japonaise a l’air d’être consciente du problème et continue de proposer des mises à jour pour combler son retard.

**PAS UN BIRDER, MAIS TRES BIEN QUAND** MÊME

Déjà à l’époque de l’acquisition du Canon R7 pour la photo animalière, je m’étais très fortement intéressé à cet X-H2S et à son capteur empilé. Si le rapport prix/prestation m’avait naturellement orienté vers le R7 (1500€ vs 2750€, neufs), je ne peux que conforter ce choix dans une utilisation aussi spécifique maintenant que je possède les deux.

Si la vitesse du capteur est une chose, la qualité de l’autofocus en est une autre… Et l’un ne va pas sans l’autre si on veut des résultats 🙃 A quoi bon éviter les déformations si la photo est floue à la base ? 🥲

Le R7 n’est pas sans défauts, bien loin de là (notamment les déformations liées au rolling shutter et un autofocus (malgré tout) hésitant ! cf review), mais s’il fallait choisir un appareil au format APS-C pour l’animalier à ce jour, cela resterait mon choix #1.

Notons également que ni Canon ni Fujifilm ne jouissent d’un large parc d’objectifs qui pourrait faire pencher la balance vers l’un ou l’autre, même si Canon semble le mieux équipé pour le reach.
Fuji a par contre l’avantage d’ouvrir sa monture aux fabricants tiers, ce qui m’a permis de prendre un classique 18-50 mm (équivalent 28-70 mm) et un 100-400 mm (équivalent 150-600) à pas trop cher.

Par contre, pour toutes les autres situations photographiques que la photo d’oiseaux, j’ai tendance à préférer largement le XH2S à mon R7 et à mon Sony A7IV. Y a rien à faire… ces jpeg sont vraiment excellents 🤩

Cela fait désormais 2 mois que je l’utilise et en suis très satisfait à ce stade, même si j’ai eu la review sévère. C’était vraiment l’upgrade dont j’avais besoin par rapport au x100v, même s’il ne remplacera pas mes appareils dédiés à l’animalier.

Je serai vraiment curieux de l’utiliser en condition de photos de concerts ainsi qu’en photos de sport. Avec moins d’éléments gênants dans les arrière/avant-plans, l’autofocus devrait nettement mieux s’en tirer ! Je viendrai éditer la review le cas échéant.

On attend avec impatience les prochaines updates avec, qui sait, une MAJ animalière digne de ce nom 🤞

Pour terminer, une petite review de l’excellent Damien Bernal qui répondra probablement aux dernières questions que vous pourriez avoir sur ce magnifique boitier :