En optant pour l’excellent A7 IV de Sony, j’avais par la même occasion fait le choix d’un écosystème riche de nombreuses optiques.
Contrairement à Canon qui interdit toute production d’objectif pour ses appareils mirrorless (monture RF), Sony autorise d’autres fabricants comme Sigma, Tamron, Xeen, Voigtlander, Zeiss, Tokina ou Loawa pour ne citer qu’eux, à proposer des solutions pour sa monture E-mount, mais avec quelques limitations.
S’il faudra acquérir les objectifs Sony pour débloquer toutes les capacités de votre boitier (genre la vitesse de rafale maximale, le meilleur autofocus, …), l’offre des autres fabricants rivalise en termes de qualité et permet de trouver son bonheur dans toutes les gammes de prix. Il en faut pour tout le monde et Sony l’a bien compris, bien vu !
De mon côté, mes expérimentations avec les différents objectifs pour le D500 m’ont permis de savoir directement vers quoi j’allais aller. Ou presque ! 😅
Le but est ici d’empaqueter autant de qualité et de flexibilité possible en un minimum d’objectifs. Pour rappel, je ne suis pas branché focale fixe actuellement et privilégie toujours les zooms pour leur polyvalence.
Grand angle
Sigma 14-24 mm f 2.8 DG DN Art
Il me restait 3 jours à peine pour profiter de l’échange ‘satisfait ou remboursé’ chez Photogalerie de mon Sigma 14-24 f 2.8 monture Nikon pour son équivalent Sony E-mount ! Ouf 😮💨 Juste à temps pour ne rien perdre sur mon précédent achat à destination du D500 !
Cette version E-mount est un peu plus compact et légère que la version Nikon, même s’il affiche encore 795 grammes sur la balance. Cela reste un beau bébé… dans tous les sens du terme, car la qualité est une fois de plus au rendez-vous – gamme Art oblige !
La mise au point se fait à partir de 28 cm à 14 mm, ce qui est toujours appréciable quand on veut placer un objet pour habiller le premier plan. On constate peu d’aberrations chromatiques et de déformations malgré l’angle ultra large, un excellent piqué très homogène sur l’ensemble de l’image : y a franchement rien à redire, c’est un super objectif.
Il excelle en astrophotographie, architecture, paysage et street photography (même si le Fuji x100v est plus discret dans cette application).
Comme sur la version Nikon, la lentille est bombée, ce qui fait qu’on ne peut pas mettre de filtres. On y fera d’autant plus attention ! C’est le seul défaut que je lui trouve, même si d’autres pourraient avoir à redire sur son poids. Habitué au 150-600, j’ai pour ma part l’habitude de trimballer bien plus lourd 😉
Parmi les autres choix envisageables avec mes critères en juin dernier lors de mon achat, il y avait le Sony 12-24 mm f 2.8 (3200€), le Tamron 17-28 mm f 2.8 (900 €) et ce 14-24 mm f 2.8de Sigma (1500€).
Ces derniers viennent d’annoncer un 16-28 mm f 2.8 (900€) qui aurait pu m’intéresser (pour le prix + la possibilité de mettre des filtres), même si je pense que j’aurais quand même opté pour le 14-24 grâce à son excellente réputation en astro (ma « priorité » pour ce type d’objectifs) et pour aller titiller l’ultra grand angle à 14 mm
Non, je ne regrette rien !
Zoom / Téléobjectif
Bien que cela n’est pas mon range de prédilection en matière de focales, il fallait idéalement quelque chose pour compléter mon setup entre 24 mm et 150 mm.
Très rare depuis sa sortie fin 2021, j’ai dû patienter pendant 1 mois et demi avant de réceptionner ce magnifique caillou qu’est le 35-150 mm f 2-2.8 Di III VXD. Juste à temps pour les congés annuels fin juillet ! ☀️
Tamron 35-150 mm f 2-2.8 Di III VXD
Alors que j’hésitais entre un simple 24-105 mm f 4 ou un couple 24/28-70 mm et un 70-180/200 mm en f 2.8, j’ai repéré cet hybride au range que tout le monde qualifie d’atypique ouvrant à f 2 – 2.8 : le meilleur des deux mondes avec quelques compromis !
Ce n’est pas pour autant une plage focale inédite, car vous auriez déjà pu l’utiliser malgré vous : un 24-105 sur un boitier APS-C ou en mode « Super 35 » (x 1.5) donne environ 35-150 en équivalent plein format 😜 Sauf qu’ici, c’est à f 2-2.8 😍
Tout d’abord, la qualité de fabrication fait clairement un bond en avant par rapport à ce qu’on a l’habitude chez Tamron : on est au même niveau que la série Art chez Sigma. Les plastiques un peu cheap d’antan font place à une surface brillante, résistante aux rayures et aux salissures. L’objectif est d’ailleurs entièrement tropicalisé et pourra vous accompagner sans crainte sur le terrain.
Si les dimensions sont assez contenues pour la plage focale couverte, son poids l’est un peu moins. Avec 1165 grammes à la pesée, on ne peut pas le classer dans les poids légers. Et encore, l’objectif n’est pas stabilisé, ce qui augmenterait considérablement son poids et son tarif 😬
Dans la pratique, sachez que ce n’est pas vraiment un problème en soi sur un boitier stabilisé comme l’A7IV. À 150 mm, la stabilisation du boitier suffit bien souvent à compenser les tremblements.
Bref, ce poids relativement important, c’est le prix à payer pour une large plage focale, super lumineuse ouverture à f 2-2.8, sa séparation de champs impeccable et son excellente qualité optique générale.
Le piqué est extra au centre, et légèrement moins précis sur les bords de l’image. Cela ne se constate qu’en allant zoomer à l’extrême dans l’image et très franchement, il n’y a rien de handicapant, même si j’éviterais de placer un élément important trop près des bords (c’est rarement le cas…).
Je suis particulièrement étonné par la qualité du bokeh, que je n’aime pas trop d’habitude chez Tamron. Le rendu est beaucoup plus doux et c’est une excellente nouvelle pour les prochains objectifs de la marque s’ils continuent dans cette voie.
J’ai trouvé l’autofocus très silencieux et plutôt performant, peut-être pas à la hauteur des objectifs orientés Sport/Animalier, mais très réactif malgré tout !
Il est équipé de switchs (AF/MF, 3 Custom Mode) et d’un bouton configurable via le Tamron Lens Utility.
Grâce à un port usb-c annoncé comme tropicalisé (on verra dans le temps !), vous pouvez connecter l’objectif à votre ordinateur pour mettre à jour le firmware et personnaliser ses fonctions internes.
Ses domaines de prédilections sont le portrait, le reportage, les concerts, l’événementiel et pourquoi pas du paysage pour dépanner (je lui préfère cependant le grand angle, plus homogène).
Ce 35-150 m’a accompagné à Pairi Daiza (zoo) où j’avais prévu d’utiliser le Sigma 100-400 mm initialement. Ce dernier est vite retourné dans le sac et j’ai tout fait avec le Tamron ! Je rappelle que l’A7 IV permet le cas échéant de passer en mode « Super 35 » (soit un crop 1.5x comme les capteurs APS-C, avec des images de 14 megapixels au lieu de 33), qui amènent les 150 mm à un équivalent 225 mm – bien assez pour faire le portrait d’un animal en captivité.
Je m’aperçois en rédigeant cette news qu’entre début juin et fin juillet, l’objectif est passé de 1799 à 1999€, ce qui a franchi ma barrière mentale des 1800€ 😅 Ne me demandez pas pourquoi, c’est un cap que j’ai vraiment beaucoup de mal à dépasser (aussi bien dans le matos de musique, que dans la photo ou ailleurs). J’avoue qu’à ce prix, j’aurais réfléchi davantage puisque l’achat d’un Sigma 24-70 et d’un Tamron 70-180 aurait été possible dans un même budget.
Je dois encore l’emmener à quelques concerts histoire de me faire une meilleure idée en basse lumière, mais après un gros mois de tests : plus je l’utilise, plus je l’aime 😍 C’est clairement un gros billet à sortir, mais c’est un sacré caillou, ultra polyvalent !
Super Téléobjectif
J’ai brièvement utilisé mon Sigma 150-600 Contemporary pour Nikon sur le Sony A7IV via une bague adaptatrice NF-E1 de Viltrox. C’était correct, même si l’autofocus pompait un peu plus que sur le D500 et qu’il n’était plus question d’utiliser le teleconvertisseur 1.4x en plus, l’objectif étant vraiment moins réactif.
En passant chez Photogalerie, j’ai pu avoir la version E-mount du 150-600 Sport en main et je n’ai pas hésité longtemps : plus performant et nettement plus léger, le match a été vite plié – sachant que je ne pouvais consentir au 2100€ réclamé pour le Sony 200-600 mm qui constitue l’alternative premium.
Sigma 150-600 mm f 5-6.3 DG DN OS Sports
S’il existe une déclinaison Contemporary (960€ – 1930 gr) et une Sport (1600€ – 2860 gr) dans le monde réflexe, côté hybride il n’y a que la version Sport (1400€ – 2100 gr) pour les montures Sony et L-alliance. Il est également fourni avec une superbe housse et son pare-soleil (lui même avec une housse) qui était optionnel avec le Contemporary.
Je n’ai pas eu la version Sport pour Nikon en main, mais l’écart en matière de finition avec le Contemporary ne peut s’ignorer ! Tout est très bien usiné et donne directement un feeling de qualité. On est au niveau du 14-24 de la gamme Art, c’est magnifique !
Mention spéciale au collier intégré avec plateau de fixation de type arca-swiss qui pivote à votre guise (avec des arrêts bien pratiques tous les 45°) : c’est top ! Et cela aurait été parfait avec un pied légèrement plus long pour avoir une meilleure préhension lors du transport, mais aussi pour l’équilibre sur trépied.
C’est un zoom externe, c’est-à-dire qu’il va s’étendre jusqu’à 36 cm à 600 mm (26 cm « au repos » à 150 mm) avec une distance minimale de mise au point allant 58 cm à 280 cm à fond.
On retrouve une série de boutons bien pratiques comme un commutateur autofocus/manuel, un limiteur de distance d’autofocus (pour chercher votre sujet dans les 10 premiers mètres, de 10 mètres jusqu’à l’infini ou sur l’ensemble de 0 à l’infini), l’activation de la stabilisation et un bouton 3 positions L/T/S pour bloquer à 150 mm en position Lock, ou choisir entre 2 résistances de rotation de la bague de zoom avec la position Tight (dur, soit précise, mais lente) ou Smooth (douce et rapide – même si j’aurais aimé encore plus rapide et arriver au 600 en un tour de pouce !).
Autre détail bien pensé : Sigma a prévu deux encoches pour accrocher votre sangle directement à l’objectif, afin d’éviter de forcer sur la monture du boitier. Malin !
La qualité d’image et l’autofocus sont vraiment très bons ! Sur un A7IV de 33 megapixels, il n’y a franchement rien à dire. Le bokeh est assez doux (pour ce type d’objectif) et on obtient vite une belle séparation des plans. Je shoote la plupart du temps entre l’ouverture maximale f 6.3 et f 8 avec beaucoup de bonheur.
Je l’ai trouvé particulièrement résistant aux effets du reflet du soleil (le « flare »). Je shoote souvent « aux mauvaises heures » avec trop de soleil : je suis nettement moins embêté qu’avec le Tamron 35-150 mm par exemple. J’aime aussi sa relativement courte distance de mise au point, un des avantages du Sigma par rapport au Sony.
Côté concurrence, on a donc le Sony 200-600 à 2100€ et le Tamron 100-500 à 1200€. Si ce dernier a l’avantage d’être nettement plus transportable, je préfère avoir les 100 mm de plus dans le cadre de l’animalier sur un appareil plein format comme l’A7 IV – et encore, à 600 mm on est parfois encore un peu court 😜 #JamaisAssez
Le Sony continue de me faire de l’œil, mais le budget nécessaire et ses dimensions me retiennent un peu pour l’instant. On verra dans le futur, car je suis vraiment très content de ce Sigma – surtout à ce tarif ! (conseil : si vous achetez neuf, attendez toujours les offres cashback des marques ! Il y en a généralement 2-3 par an et on peut souvent gagner jusqu’à 200€ !)
Edit : j’ai fini par craquer pour le 200-600, dont je vous parle dans cet article
Conclusion
Voila comment je couvre de 14 à 600 mm avec 3 objectifs d’excellente qualité. Si on veut ergoter, il me manque la plage 24-35… dont je me fous un peu 🤭 (et qui est +/- couverte par mon Fuji x100v et son adapteur Wide).
Je suis absolument ravi de ce kit, certes pas donné, mais qui m’offre toute la polyvalence que je recherche pour mon style de photographie.
Ce sont à presque à chaque fois les objectifs les plus lourds de leurs catégories, mais je n’ai jamais trouvé que c’était un problème avec le Sony A7 IV avec lequel ils s’équilibrent bien (Attention si vous avez des boitiers plus petits, cela pourrait être un problème).
Je shoote principalement avec le 150-600 mm et suis donc habitué à porter plus de 2100 gr. Avec la bonne sangle, la majorité des utilisations sont envisageables (à voir cependant sur des mariages avec l’appareil à la main non stop, surtout pour le 35-150. Mais J’ai fait 5h et 11 km à Pairi Daiza sans soucis…).
Je les recommande vivement tous les 3.
N.B : Vous aurez peut-être remarqué que j’ai mentionné un 100-400 mm dans l’article, il s’agit d’un Sigma 100-400 mm f 5-6.3 DG DN OS C que j’ai acheté d’occasion au moment de l’achat de l’A7 IV. Autant cette focale est intéressante sur un APS-C, autant c’est un peu court pour faire de l’animalier sur un plein format. Il va donc retourner sur le marché de l’occasion 😉