J’ai finalement cédé aux sirènes du mirrorless et ai complété mon setup avec un Sony A7 mark IV 😍
J’ai eu l’opportunité d’avoir un A7 III (la génération précédente) pendant quelques semaines et j’ai été absolument conquis par le système hybride sur un appareil de type réflex.
Sony a justement fait une mise à jour de son boitier début 2022 et a amélioré toute une série de points dans cette mark IV. Je suis devenu un adepte de la photographie animalière et la dernière fonction d’autofocus avec reconnaissance des yeux d’oiseaux m’était presque destinée !
Donc quand je dis « avoir complété mon setup », c’est plus que ça puisque l’A7 IV a la vocation de devenir mon boitier principal, avec le D500 en complément.
Non seulement je change d’écosystème, mais aussi de technologie et de format en passant d’un Nikon DSLR APS-C à un Sony mirrorless full frame.
Le choix de Sony
À ce jour, Canon et Sony se tirent la bourre pour le titre de meilleur appareil photo pour l’animalier à coup d’upgrades, de capteurs, de mises à jour d’autofocus et de reconnaissance faciale toujours plus performantes.
Nikon semble un peu à la traine à ce domaine, et malgré que je sois très content de mon D500 et que je possède plusieurs objectifs plus que corrects dans cet environnement, j’ai préféré opter pour l’un des deux cadors actuels.
Même le récent Z9 (largement hors budget en ce qui me concerne) semble être en deçà des performances de ses équivalents chez Canon et Sony (pourtant plus âgés). Je comprends tout à fait que l‘on continue chez Nikon si on a investi des milliers d’euros en objectifs depuis des années (et je suis sûr que les Z9/7/6II ne font pas si mal le boulot que ce que les reviews ont l’air de dire), mais vu que ce n’est pas mon cas, je me sens libre de partir chez le crémier de mon choix. D’autant plus que les objectifs des autres constructeurs ont l’air plus compacts et plus légers que ce que propose Nikon.
Entre Canon et Sony, mon cœur balançait clairement entre mes amours de jeunesse et la variété de l’écosystème. Je pense que l’affaire aurait été vite pliée si Canon avait eu le bon goût (l’intelligence ?) d’ouvrir sa monture RF aux fabricants tierces comme Sigma et Tamron.
Au lieu de ça, les objectifs disponibles se cantonnent à l’offre constructeur – souvent très onéreuse, même si qualitative. Bien sûr, il y a la possibilité d’utiliser une bague d’adaptation de monture EF-RF pour utiliser d’anciens objectifs (Tamron et Sigma proposant des cailloux en mouture EF, allez comprendre !), mais ils sont moins optimisés pour les capteurs mirrorless que les objectifs de la gamme RF. C’est un choix à faire.
De son côté, Sony autorise d’autres fabricants à proposer des objectifs pour sa monture, mais avec quelques limitations. Il faudra bien souvent les créations de la marque (pas données non plus) pour débloquer toutes les capacités de votre boitier (genre la vitesse de rafale maximale, le meilleur autofocus, …). C’est de bonne guerre, mais cela permet d’avoir une large gamme d’objectifs disponibles – la plus grande du marché du Mirrorless. C’est un avantage indéniable à mes yeux !
Mirrorless & Full Frame
L’A7 IV est donc un appareil photo mirrorless full frame de 33 mégapixels, soit un hybride plein format en bon français 🤗 🥖 Derrière ces termes un peu techniques se cachent simplement la technologie, la taille et la résolution du capteur.
Contrairement au reflex numérique DSLR, le système hybride mirrorless permet d’avoir un aperçu live du résultat final de la photo dès la prise de vue – aussi bien dans le viseur que sur l’écran arrière. L’exposition, l’ouverture, la profondeur de champ, la mise au point, … tout est visible en direct et on ne va pas se mentir : c’est un outil précieux ! (plus d’information à ce sujet dans cet article de nikonpassion.com)
Cela permet également aux constructeurs de proposer des appareils plus petits, plus légers, qui vibrent un peu moins et qui permettent des cadences de rafales plus rapides et silencieuses.
Le full frame est quant à lui le (plein) format standard des capteurs réflexes professionnels (24×36), une norme héritée du monde de l’argentique.
Il n’y pas de facteurs de recadrage (= un 50 mm reste un 50 mm) en opposition à des capteurs plus petit (comme les APS-C) qui « agrandissent » de 1.5 x. Une focale de 50 mm sur un APS-C donne un 75 mm en « équivalent plein format » comme on dit. Les capteurs full frame sont plus chers que les APS-C, mais ils sont plus performant en faible luminosité et donc très adapté à mes utilisations (birding, astro, concerts, …).
Notez que le Sony permet d’activer un mode « Super 35 mm » qui recadre dans l’image à la façon d’un APS-C. Vous obtenez de la sorte des images de 14 mégapixels et profitez d’un cadrage plus serré dans le viseur. Je me sers souvent de cette fonction, mais il faut avoir conscience qu’on pourra nettement moins recadrer en post production !
Des specs qui font plaiz
Je vous renvoie vers le site officiel pour les détails techniques et vers la vidéos de présentation et celle de Damien Bernal pour faire un tour du boitier :
Pour ma part, je n’ai pas les mêmes standards et points de comparaisons que ces testeurs qui possèdent un matos de dingue 😅 Je suis donc plutôt satisfait de l’appareil à mon petit niveau.
Ergonomie
Tout d’abord, j’adore l’ergonomie du boitier : plus petit que le DSLR Nikon D500, mais pas rikiki pour autant, il tient vraiment bien en main et les différents boutons me tombent particulièrement bien sous les doigts. On a une vraie sensation de solidité, c’est rassurant pour le futur ! J’adore le renfoncement dans le grip pour laisser passer le majeur, c’est vraiment hyper agréable 🤤
L’écran est désormais sur rotule, ce qui permet de le retourner pour se filmer facilement : une évolution attendue de l’A7 III. Il est doté d’une résolution correcte (y a mieux chez Canon) et le côté tactile n’est pas génial. Ça fonctionne pour de petites choses, mais on est loin d’un smartphone niveau précision et réaction – je préfère utiliser les molettes pour naviguer dans les menus.
Le viseur électronique est quant à lui bien mieux que sur l’A7 III que j’ai eu en prêt.
Parmi les petits détails bien pratiques : le fait d’avoir séparé l’environnement photo et vidéo via une molette sous les modes et le bouton record à proximité du déclencheur sont très appréciables.
Personnalisation
Les différents boutons et molettes sont entièrement paramétrables : vous mettez ainsi vos fonctions préférées en accès direct. Ça, c’est vraiment chouette !
En plus des 3 positions customs que vous configurez comme vous voulez, vous avez la possibilité d’avoir plusieurs « presets instantanés » qui permettent d’appeler une config spécifique de manière encore plus rapide qu’en passant via la molette des presets (1/2/3).
J’ai actuellement configuré le bouton AF-ON pour rappeler un preset instantané « oiseaux en vol ». Ainsi, j’ai mon C1 pour faire des oiseaux perchés ou à la mangeoire : mode manuel, rafale lente, mesure de lumière spot, autofocus petit collimateur avec suivi (+mode Bird et Eyes) et vitesse modérée aux alentours d’1/600 (toujours ouvert à fond de base vu que je suis sur téléobjectif pas super lumineux). Lorsqu’ils décollent, je maintiens le AF-ON et active le preset instantané : rafale rapide, lumière pondérée, large zone d’AF et vitesse à 1/2000 à f 8.
Jusqu’à présent, je suis assez content de cette manière de faire. Je ferai un article spécifique sur les détails de ma configuration d’ici quelque temps, le temps de tester d’autres options.
AutoFOUcus
C’était une des raisons pour laquelle je passais chez Sony et je ne suis pas déçu ! Même si mon vaillant D500 de 2016 fait un boulot plus que respectable, il n’y a pas photo : la dernière génération d’autofocus 2022 est un palier au-dessus.
Son point fort ? La détection et suivi des visages ou des yeux, qu’ils soient humains, à poils ou à plumes. Autant le suivi est très bon (j’ose à peine imaginer ce que ça doit être sur le flagship Sony A1 !), autant c’est la détection sur zone large qui m’a le plus impressionné ! C’est vraiment une arme redoutable pour les oiseaux en vol. Clic, clac (Kodak :-P) : c’est dans la boite !
What else ?
Dans les autres points forts de l’appareil, notez une très bonne stabilisation du boitier, ce qui est toujours utile avec de longues focales comme on en utilise pour l’animalier, d’autant plus à main levée. On s’habitude très vite à ce confort, au point qu’on se demande si on n’a pas un Parkinson fulgurant quand on oublie de la réactiver après une session d’astrophoto sur trépied #TrueStory
En parlant d’astrophotographie (et de faible luminosité en général), la montée en ISO est très bonne jusqu’à 12800. Après… c’est selon la tolérance de chacun 🤓 Ou avec un petit Topaz Denoise des familles derrière !
Des points faibles ?
Bah oui, quand même 😉
Point faible principal en ce qui me concerne, c’est la rafale ! 10 images / secondes seulement en RAW compressé AVEC pertes, ce n’est clairement pas extraordinaire à l’heure ou les équivalents chez Canon et Nikon proposent entre 15 à 30 images/seconde. J’opte généralement pour du RAW sans pertes et suis ainsi limité à 6 i/s.
Je me console avec l’autofocus qui me permet souvent de compenser le nombre de prises de vues par un grand taux de photos réussies. Je n’aurais cependant pas craché sur 15 i/s en compressé et 10 en full raw 😉
Autre aspect un peu embêtant dans ma pratique : le bruit important du déclencheur mécanique qui est handicap dans certaines situations où le silence est préférable, si ce n’est requis. L’obturateur électronique souffre quant à lui de pas mal de rolling shutter (déformations) sur les sujets rapides, je l’utilise assez peu et préfère le 1er rideau électronique quand je dois me faire discret.
J’ai parlé plus haut de l’écran, dont le tactile n’est pas hyper optimisé. Il mériterait des dimensions plus grandes et une meilleure résolution, même si ce n’est pas rédhibitoire non plus.
Dernier point faible, et non des moindres : les menus Sony ! What. The. Fuck? Ils annonçaient des menus remaniés et avec une meilleure expérience utilisateur par rapport à l’A7 III. Y a du mieux, certes, mais cela reste une sinécure !
Entre les fonctions classées avec une logique indécelable et les dénominations hasardeuses, j’ai été bien inspiré d’opter pour la Master Class de Damien Bernal pour apprivoiser le boitier plus rapidement. Un investissement de 79€ que je ne regrette aucunement au vu du caractère capilotracté des menus 🤯 Je vous la conseille vivement, car le manuel est tout aussi rédhibitoire.
J’ose à peine vous parler des mises à jour, qui ne sont pas du tout user-friendly et nécessitent tout une série de manipulations dont on se passerait bien. J’ai du désactiver toutes les protections de mon Mac M1 pour lancer l’installation, car ils ne sont pas certifiés par Apple (C’est SONY putain LOL). Quelle blague, ce n’est vraiment pas sérieux ! C’est le Takeshi’s Challenge ici ou quoi ?
Premières conclusions
S’il nécessite un peu d’apprentissages pour le configurer à sa sauce, ce Sony A7 IV a vraiment beaucoup d’atouts pour lui ! Ses performances tout terrain de haut vol en font un appareil photo très polyvalent, même si j’ai assez peu exploité la vidéo jusqu’ici.
La qualité d’image, l’autofocus, l’ergonomie et les nombreuses possibilités de personnalisation (une fois qu’on a apprivoisé les menus !) en font un all-rounder qui saura prendre la relève du bestseller A7 III, malgré une concurrence plus féroce désormais.
Même si l‘investissement pique un peu, j’ai l’impression d’en avoir pour mon argent. Je suis toujours en pleine lune de miel avec mon nouveau jouet, alors on en reparle dans quelques mois !
Difficile de revenir en arrière quand on a gouté aux joies du mirrorless, je ne vous cache pas que le contraste est saisissant quand je repasse au D500 (que je conserve en deuxième boitier actuellement).
Stay Focused 😉