Après presque un an d’attente, j’ai le plaisir de vous présenter le MONSTERBoard, l’évolution de mon gros pédalier, le FATBoard. Adepte des noms d’oiseaux, on passe de cette fois-ci de FAT à MONSTER, car clairement, on franchit quelques steps cette fois-ci !
Le but est de connecter un maximum de pédales de ma collection, pour les avoir +/- directement accessibles sous le pied, seules, en combinaisons classiques ou en stacks crapuleux et improbables. Hormis la sélection de pédales présentes sur le LIVEBoard « fraichement câblé » du mois d’août (et son lot de péripéties), toute la collection est disponible pour la sélection finale ! J’avais déjà procédé à une petite présélection plutôt alléchante en amont :
Dans mon élan « aidons les artisans pendant le COVID19 », j’ai vainement tenté de confier cette réalisation à CANDY CUSTOM, dont les pedalboards m’attiraient au plus haut point (Anthony a réalisé notamment le pédalier du guitariste de Ghinzu). Cela n’a malheureusement pas pu se faire malgré moi et a engendré pas mal de retard ; ce qui explique pourquoi je fais mention de ce futur pédalier depuis plus d’un an dans les divers articles de ce blog et que vous ne voyez rien arriver.
C’est finalement Rutherberg qui est venu à la rescousse et qui a réalisé mes désirs. La preuve, une fois de plus, que Geoffray peut réaliser bien des choses sur mesures ! 👍
Super Size Me
Ce pédalier est exclusivement destiné à l’usage studio. L’aspect mobilité n’est donc pas un critère cette fois-ci, même si j’apprécie le fait qu’il soit sur plots pour faciliter le glissement au sol lors des nettoyages du MusicLab.
La structure est néanmoins pensée autour du Pedaltrain Pro qui m’accompagne depuis de nombreuses années – en qualité de FATBoard – dont les dimensions s’accommodent assez bien à l’espace qui lui est consacré dans le MusicLab.
Elle devrait être capable d’accueillir le PT Pro tout en le rendant plus profond et muni d’un étage. Si un jour je veux revenir à quelque chose de plus transportable, je pourrai toujours extraire le PT Pro qui n’est pas fixé dans la structure.
Au niveau des contraintes, j’ai une vraie limite en largeur, mais pas spécialement de critères quant à la hauteur et la profondeur du board.
Si j’avais envisagé des finitions un peu plus cossues (Tweed, cuir, etc…) avec CANDY CUSTOM, j’ai opté pour la finition Roasted de Rutherberg dans la même veine que le caisson des DynaMight et du prochain Trigger – sachant que la majorité visible allait quand même être recouverte par du velcro et les pédales 😅
En prévision du câblage, je positionne la structure du MONSTERBoard de manière surélevée et sur roulettes, en prévoyant l’espace nécessaire pour tourner autour et avoir accès à tous les recoins du pédalier sans me casser le dos.
J’ai prévu 2 liaisons jack que l’on peut utiliser un peu comme on veut : soit IN/OUT en mono, soit comme allonge de jack, soit comme 2 outputs pour une sortie stéréo. C’est cette option que j’ai retenue à ce stade, en me connectant directement dans le G3 pour l’entrée.
L’étage s’ouvre quant à lui facilement, et est retenu par des charnières à l’arrière et une sangle d’arrêt très résistante sur le côté.
Petit bémol : j’ai donné des mesures en estimant l’espace nécessaire pour les pédales et le câblage. Bien que relativement sûr de moi, les pédales varient désormais tellement en dimensions (surtout chez les petits producteurs « boutique » que j’affectionne tant) que j’aurais probablement dû envisager l’étage un peu plus haut. J’ai privilégié l’ergonomie du jeu (= pas trop haut pour le pied) et au final, je me suis retrouvé bloqué avec certaines pédales que je ne pouvais pas mettre en dessous, car les potentiomètres touchaient soit la structure, soit les câbles de l’étage.
Ce n’est pas bien grave, j’ai suffisamment de compétences en Tetris (et en Pedalboard 😈) que pour arriver à agencer mes pédales malgré ces petites contraintes ! Néanmoins, j’aurais dû prévoir plus de marge.
Tetris Master !
Une fois le GigRig G3 positionné, j’ai procédé à différents tests de configuration pendant plusieurs jours, en imaginant les divers cas d’utilisation que j’allais rencontrer.
Exemple : une première sélection pour l’étage…
… dont une bonne partie a finalement migré en bas :
Les questions fusent :
Ai-je besoin d’un accès au pied facile ? Si oui, trouvons-lui plutôt une place en première ligne.
Est-ce que je change souvent les réglages de cette pédale ? Si non, ses dimensions lui permettent-elles d’aller sous le pédalier ?
Quelles pédales ne vais-je (probablement) jamais utiliser ensemble ? Est-ce possible de les chainer ensemble dans une boucle ?
Quelles sont les pédales qui nécessitent une alimentation particulière ?
Est-ce que j’ai la longueur de câble suffisante et les connecteurs (droit/coudé) adéquats pour mettre la pédale à cet endroit ?
Y a-t-il besoin d’une prise MIDI ? Sachant qu’il faut chainer les pédales, elles ne doivent pas être trop éloignées les unes des autres.
Brancher, débrancher, rebrancher, recommencer. 🥱
Bref, cela demande du temps, de la réflexion et de savoir s’adapter. ET DE LA FUCKING PATIENCE 😤
Power Trouble
Maintenant que la sélection de pédales est validée par les différents tests, il était temps de mettre en place les différentes sources d’alimentation avant de s’attaquer au câblage.
Mon vaillant Pedaltrain a l’avantage d’être déjà équipé de deux alimentations VoodooLab Power Pedal 2+ qui assurent le job pour la plupart des pédales (depuis le début en ce qui me concerne, soit 15 ans à ce stade pour ces deux-là !). 16 slots d’alimentation, même basiques, seront surement utiles au vu de la quantité de pédales à connecter 😉
Outre les 2 VoodooLab sous le Pedaltrain, j’avais initialement opté pour la nouvelle alimentation d’Anasounds, la K+ Motherload en bundle avec son extension Daughterboard pour arriver à 16 alims jusqu’à 1 volt si nécessaire.
Une fois de plus, la malchance m’accompagne dans cette longue entreprise 😓 Après avoir attendu de longues semaines suite à la rupture mondiale de composants électroniques, la K+ est finalement arrivée avec un problème et a dû repartir en réparation quelques semaines. Elle servira ailleurs dans le futur.
J’ai opté finalement pour du CIOKS, dont la sélection facile du voltage sur chaque sortie est finalement une possibilité appréciable. J’y allais presque « les yeux fermés » tant la réputation de la marque est bonne et je ne suis pas déçu (cf. conclusion en bas de l’article) !
Ce sont 2x DC7 et 2x Expander 8 qui viennent compléter les alimentations disponibles avec 32 sorties jusqu’à 660 mA et la possibilité d’alimenter en 9/12/15/18 volts !
Soit un total de 48 alimentations avec les VoodooLab. Et ce ne sera pas encore suffisant 😀
Pour éviter que les câbles jack et d’alims de l’étage ne pendent pas trop, j’ai positionné une boucle velcro de manière centrale (de chaque moitié cf photo) pour rassembler le tout sur un passage. Pour rappel, je ne suis pas adepte des colsons, car je change relativement souvent de config.
Câblage méthodique
Vu la quantité de câbles nécessaire à l’édifice, il faut impérativement être le plus propre possible. Choisir la bonne taille de câble, la bonne orientation du connecteur, la manière dont le câble s’enroule sous le pédalier … chaque détail à son importance, car ils seront nombreux là-dessous. Si c’était déjà le bordel avec 4 câbles, imaginez avec la config complète !
Afin d’éviter tout problème, je teste chaque boucle et chaque pédale au fur et à mesure que le câblage avance et prend soin d’annoter le plan initial des modifications de dernière minute. « Tiens ? Si je dispose telle pédale de la sorte, j’arrive à en rentrer une supplémentaire ! » 😀
Vous aurez peut-être remarqué que la sélection de pédales et leur positionnement évoluent au bon gré des réflexions sur les différentes photos de cet article, c’est normal 😀 C’est le processus !
Point de vue matériel utilisé, il y a des câbles EBS Flat Patch Gold coudés, des Rockboard Flat Looper/Switch droit-coudé et le reste de mes anciennes configs (du Cordial et du Klotz).
Pour les câbles midis, j’ai à nouveau bien galéré pour trouver des connecteurs qui viennent s’imbriquer correctement entre les pédales 🤯 En effet, contrairement aux jacks que l’on peut mettre dans l’un ou l’autre sens, les pins du connecteur MIDI forcent la manière dont le câble doit être inséré.
J’ai trouvé mon salut avec des câbles Rockboard Flat Midi Cable, de simples Pro Snake coudés et des Rockboard FlaX Plug MIDI à têtes ajustables (C’est bien pensé, mais la qualité me laisse perplexe. On verra l’usure dans le temps… . Après… ce n’est que du MIDI, pas de l’audio : c’est moins « critique » !)
Conclusion
Après un an de gestation, je suis évidemment ravi de voir le MONSTERBoard prendre vie !
Au niveau de la conception, je suis une fois de plus très satisfait du travail de Rutherberg. Comme quoi, quand on est bien équipé, les délais sont… facilités ! C’est ultra robuste, et même si j’avais quelques doutes sur la lanière latérale de maintien de l’étage en position ouverte : cela fonctionne très bien, je suis agréablement surpris (y a quand même pas loin de 20 kg de pédale à maintenir en plus de la planche, c’est très stable !)
C’est un projet conséquent, au cout démesuré par rapport à mes besoins. Un gros caprice qui va cependant me permettre de jouir de 20 ans d’acquisition et de collection de manière relativement intuitive. Typiquement ce que vous réalisez à la fin de votre quête de son. Mais putain que c’est bon !
La mise en place n’a pas été sans mal, mais le résultat est à la hauteur de mes espérances.
L’ensemble est aussi silencieux que possible, merci aux alimentations CIOKS et VoodooLab ainsi qu’aux câbles, qui sans être de top qualité, ne démontrent aucune faiblesse jusqu’ici et préserve la qualité du signal même lorsque les pédales sont OFF.
Parmi les petits points négatifs : la hauteur de l’étage, qui aurait franchement gagné à être 3 cm plus haut comme dit plus haut dans l’article, et la structure en elle-même qui aurait pu être plus profonde (pour cacher tous les câbles qui sortent des Morningstar ML5 et pour accueillir les alimentations en laissant plus de place aux câbles jacks en dessus.) Quoi qu’il en soit, je suis enfinarrivé à mes fins : une grosse partie de la collection est désormais branchée !
Je me laisse encore 2-3 semaines afin de mûrir tout ça et de vous détailler l’organisation des pédales dans un prochain article. J’attends en effet encore une pédale pour clôturer la sélection… et on n’est pas à l’abri d’un changement de dernière minute 😉