J’ai découvert le ML5 de Morningstar grâce à une publication de l’excellent blog Guitar Pedal X. Dans cet article exhaustif, Stefan Karlsson détaillait la mégaconfiguration du guitariste Steve Mac du groupe de cover Australian Pink Floyd.
J’ai directement tilté sur cet équipement de routing que je ne connaissais pas, et pas mal bavé sur l’ensemble de la config qui envoie du rêve !
À quoi sert le ML5 ?
Morningstar Engineering propose des contrôleurs spécifiques (et uniquement) MIDI pour les pédales multifonctions de nouvelles générations comme les grosses Strymon, les Chase Bliss et autres pédales Jackson.
Ces contrôleurs n’ont pas de prises jack pour connecter des pédales « normales », et c’est l’a qu’intervient le ML5.
Il s’agit d’un dispositif qui permet de connecter 5 pédales analogiques à un switcher MIDI. On active simplement les boucles que l’on veut en appuyant sur le bouton correspondant (A,B, C, D ou E) ou en envoyant un message MIDI équivalent via un contrôleur.
À l’intérieur du ML5, les pédales sont chainées dans l’ordre alphabétique des boucles : A=1er boucle, B=2eme boucle et ainsi de suite. Si vous prévoyez de toutes les activer, il est donc bon de prévoir un ordre d’empilement de pédales qui conviendra à vos besoins. Au final, c’est comme un mini pedalboard, un board dans le board 😉
C’est un produit forcément assez pertinent dans la gamme Morningstar, mais qui s’adapte à n’importe quel appareil qui peut envoyer des messages MIDI CC ! Autant je connaissais la marque, mais je n’avais jamais été voir les accessoires ni leurs possibilités. Merci Steve Mac et GPX pour le tuyau !
Et ça marche ?
Plutôt bien oui ! Les transitions entre les boucles se font quasi instantanément et de manière très silencieuse.
À noter quand même que cela implique un sacré câblage supplémentaire et qu’il faudra varier les embouts droits et coudés pour faire un truc un peu propre.
Perso, j’ai un peu abandonné l’idée, car j’alterne trop souvent entre les pédales. Je mets des câbles avec un peu de marge en longueur, histoire qu’ils s’adaptent à toutes les pédales en fonction de l’emplacement des IN/OUT ou du format de celles-ci. Tant pis si ça pendouille un peu, c’est pratique avant d’être clinique ! (on s’y fait, je vous jure 😀 )
Côté programmation, avec le GigRig G3, pas de soucis particuliers en manuel. C’est un bonheur de switcher, franchement, il vaut chaque euro investi !
Malgré une programmation simplifiée du ML5, il faut idéalement plusieurs lignes de commandes pour faire son preset. En effet, si la boucle A est activée sur un preset, et que vous activez les boucles B et E sur le preset 2, il faudra soit ajouter une ligne pour couper spécifiquement la boucle A, ou utiliser une commande pour couper toutes les boucles. La première ligne de mes presets consiste à… remettre le ML5 à 0, soit couper tout ce qui était actif précédemment (CC 0, valeur 1 = by-pass toutes les boucles, cf le manuel.))
J’imagine que la fonction LEARN doit pas mal aider ici, mais je n’ai pas réussi à la faire fonctionner à ce stade (je suppose que c’est plutôt destiné aux switchers Morningstar), où il doit y avoir une astuce que je n’ai pas saisie avec le G3 (si vous la connaissez, n’hésitez pas en commentaires 😉 )
Le ML5 peut s’utiliser pour tout type de routing. Par exemple pour commuter les effets devant l’amplificateur, ainsi que dans la boucle d’effets de l’ampli.
Pour que cela fonctionne dans l’exemple ci-dessus, la boucle C devra toujours être activée, de sorte que le signal circule vers l’entrée de l’amplificateur et retourne au retour de la boucle C à partir de l’envoi de la boucle d’effet.
On peut également régler une série de choses, comme le temps d’activation entre chaque boucle (plus ou moins rapide, pour laisser de la place à une fonction trails par exemple), le type de fonctionnement du MIDI ou le niveau de silence du switching. Je n’ai pas remarqué que cela engendrait une latence, ou du moins pas gênante dans mon utilisation. Je la règle donc le plus silencieusement possible, car certaines pédales de fuzz sont très bruyantes et ce réglage adoucit le niveau de bruit lors de leur activation.
Pour le futur MonsterBoard
Alors c’est bien joli, mais à quoi ça sert un ML5 si on possède un contrôleur qui permet déjà de connecter des pédales analogiques et de faire ce type de câblage, comme le Gigrig G3 ?
C’est là que l’article de GuitarPedalX m’a inspiré : je vais pouvoir subdiviser une (plusieurs 😀 ) boucle(s) du G3 pour avoir 5 pédales programmables en plus. Typiquement, avec des pédales que je n’active que rarement ensemble.
Par exemple : une boucle « AMP-in-a-BOX » avec la Dr.Robert (Vox), la Plextortion (Marshall), la Twin Twelve (Supro), l’Acapulco (Sun) et la SFT (Ampeg).
Ou un des sélections de fuzz rarement utilisées ensemble, ou un boucle « utilitaire » avec l’EQ, le noise gate, une ou deux Delay/reverb, …
Je ne sais pas encore trop comment je vais agencer tout ça sur le futur MonsterBoard, mais je vous détaillerai mes choix et le chainage dans un prochain article dédié.
D’ici là, j’aurais peut-être trouvé comment utiliser la fonction LEARN 😀 Quoiqu’il en soit, c’est bien fait et ça devrait répondre à mes besoins, même si c’est un peu cher (de manière générale, c’est toujours trop cher ces contrôleurs, switchers et autres routeurs ! En plus, ça ne fait même pas de son ! 😛 )