Dans la longue attente du Preamp MKII, j’ai testé la Chase Bliss Audio Brothers et la Benson Preamp (tout court) sur laquelle la MKII va être basée.
Autant je connais le travail Benson grâce à l’ampli Vinny et son énorme watt, autant je n’ai jamais eu l’occasion de tester les saturations proposées par Chase Bliss Audio. Et pour cause, il n’y en a que deux au catalogue : la Brothers (Boost/Drive/Fuzz) et la Condor (EQ/Pre/Filtre, peut-on la considérer comme telle ?).
Chase Bliss est une marque qui arrive un peu tard dans ma Quête du Son. Certains effets de la gamme sont assez barrés et m’auraient clairement bien amusé à une époque plus expérimentale de ma vie.
Le temps consacré à la musique venant à manquer, je suis devenu nettement plus plug’n’play et moins enclin à bidouiller pendant des heures sur une pédale (tester différentes combinaisons de pédales : oui ! Mais les paramétrages à rallonge, ça m’excite moins qu’il y a quelques années 😉 )
J’ai pu essayer rapidement (et apprécier) les modèles (relativement) plus sages Total Recall et Warped Vinyl, qui sont dans ma GAS-list depuis un bout de temps – sans franchir le pas jusqu’ici, car déjà bien équipé. La Brothers est donc la première Chase Bliss que j’achète et teste longuement.
Analog Gainstage
La pédale arrive dans un coffret en bois très classe en guise de packaging ; parmi les plus soignés que j’ai pu avoir avec les Dr.No. Le boitier est super bien fini et respire la solidité. L’ergonomie n’est pas mal du tout, malgré les nombreux potards et switch : on sent que cela a été bien réfléchi !
La Brothers est séparée en 2 canaux qui peuvent chacun fonctionner en Boost, Overdrive ou Fuzz selon le mode sélectionné. Vous pouvez les activer séparément ou les combiner en série (en choisissant A dans B ou B dans A) et en parallèle.
Bref : 2 Boost différents, Boost+overdrive ou Fuzz, double Fuzz, … vous trouverez toujours bien un son qui vous convient dans les 33 combinaisons possibles !
Le canal A utilise des JFET et le canal B un circuit imprimé, pour des résultats très différents. Dans les 2 cas, peu importe le mode sélectionné, la pédale est très dynamique et répond à toutes les nuances de jeu et de volume.
Le canal JFET est coloré et assez dark. En effet, la tonalité est réglée un peu bizarrement dans la mesure où il faut la pousser assez bien pour arriver en position tonale neutre par rapport à la guitare. Selon les micros, ca se situe entre 13h et 15h sur la course du potentiomètre.
Côté son, c’est propre. Même en position fuzz, on reste sur une disto aux tendances fuzzy. J’aime bien son caractère, mais ca reste un peu léger pour moi 😉
Le canal B offre un peu plus de gain, une tonalité « normale » et un aspect plus sale qui colle mieux au circuit (et à mes goûts).
La combinaison des 2 est effectivement intéressante et les switch A->B B->A montrent tout leur intérêt. Le canal A récupère de l’intérêt à mes yeux dans cette optique. On arrive à des fuzz velcros bien gras, mais relativement sages par rapport à ce qu’il existe sur le marché.
Dans les autres points forts, on note la possibilité de choisir quels paramètres sont modifiés via une pédale d’expression, ainsi que d’opter pour un True Bypass ou de passer via un Buffer. Toujours pratique.
La pédale étant sortie depuis quelques années, vous trouverez des reviews détaillées de tous les modes de fonctionnement et possibilités de la petite boite dorée. Notamment le test très complet de Locomotiv pour Audiofanzine.
Quelques vidéos explicites :
Rassuré, mais pas convaincu
Cette première expérience avec Chase Bliss était très enrichissante. Je serai un peu moins dithyrambique que Daniel et Mick (de la dernière vidéo) au sujet de la Brothers, mais je salue un bon nombre de points.
Tout d’abord, le fait de contrôler digitalement un circuit analogique, c’est la classe. Créer des presets d’un circuit qu’on adore et les rappeler facilement, c’est +/- tout ce que les guitaristes fan de matos ont toujours voulu. Ce n’est pas la seule pédale du marché à proposer ce type de système, mais probablement l’une de celles qui le font le mieux.
Le rapport taille/possibilités embarquées est hallucinant ! Au final, on a deux bonnes pédales en une et cela justifie le tarif de 420€ (200€ étant la moyenne pour un bon Drive). Si on ajoute à cela les multiples possibilités et l’encombrement réduit : on en a pour son argent, même si c’est un gros billet à sortir.
C’est parfois un peu compliqué de gérer les volumes quand on s’en sert comme 2 pédales séparées, mais on oublie vite cet aspect lorsqu’on se sert des presets et d’un pédalier MIDI pour les rappeler (Gigrig 2 ou Boss ES8 dans mon cas). Généralement, je me concentre sur le canal B que je viens booster avec le A en amont.
La Brothers peut tout faire, mais dans chaque registre (boost, drive ou fuzz) on peut trouver mieux. Je la trouve souvent trop lisse et moins organique que d’autres combinaisons de pédales. Si je n’avais qu’un espace limité sur mon pedalboard, pourquoi pas… mais dans mon cas, elle n’apporte rien à mon setup.
Elle est partie tenter de combler quelqu’un d’autre 😉
Je suis par contre rassuré quant à la qualité de conception des Chase Bliss : cela augure de bonnes choses pour le Preamp MKII ! Les faders motorisés (ma petite crainte) seront surement à la hauteur ! L’excitation continue de grandir ; d’autant plus que contrairement à la Brothers, j’adore la Benson Preamp.
Je vous en toucherai un mot prochainement 😉