C’est en me renseignant sur le Whetstone Analog Phaser que je suis tombé sur cette petite FIX’D FUZZ de Blackout Effectors. La démo de ProGuitarShop ayant réveillé l’amateur de saturation que je suis, je me suis fait prêter un exemplaire afin d’explorer la pédale avant d’envisager un éventuel achat. Après 2h de manipulations, je confirmais à Crush the Button que je la gardais ! Quelle tuerie !
De quoi ca s’agit ?
Je possède la V2 du modèle, à savoir le modèle jaune « Ant » décoré d’une fourmi. Le solide petit boitier est muni de 4 switchs et de 3 potards en plus de la connectique standard (IN/OUT + alim 9v).
Le concept de la pédale réside en 4 circuits séparés qu’on a le loisir de combiner (« stacker », empiler comme ils disent) pour arriver à des rendus allant du boost aux fuzz lourds et brulants. Chaque circuit est muni d’un bypass; ce qui signifie que si les 4 switchs sont coupés, activer la pédale n’influera pas le son (hormis le bouton volume « buzz » qui reste actif en tout temps).
La Fix’d Fuzz propose 3 sons de base : Bloom, Fuz:1 et Fuz2 qui peuvent aussi bien s’utiliser seuls que combinés. Ces sonorités de bases (déjà très exploitables et bien équilibrées) trouvent de multiples nouvelles possibilités une fois le contrôle de la tonalité activé (cf « Contrôle Shade » plus bas).
Au vu des combinaisons et nuances possibles, vous comprendrez que cela prend un peu de temps pour faire le tour de la large palette de sonorités disponible. Une bénédiction pour le tweaker que je suis 🙂
General Bloom, Captain Boost and the Fuzzy Fuzzer
– Contrôles « Shade » – tone/clean boost/eq :
Le switch « Shade » active ou non le contrôle de la tonalité du potentiomètre du même nom (celui du milieu). Il ajoute également un peu de gain, ce qui en fait un véritable multiplicateur de possibilités pour les 3 modes bloom, fuz:1 et fuz:3. Intéressant de noter qu’il agit différemment selon les modes.
Avant de se trouver associé à l’un des autres circuits de la pédale, il permet d’agir sur l’égalisation du clean. Comme précisé plus haut, seul le bouton « buzz » est actif lorsque tous les switchs sont coupés donnant un supplément de volume au signal lorsqu’il est réglé à fond (ou presque) et que la pédale est activée. En activant le Shade sur ce Buzz maximum, on a la possibilité de jouer « simplement » sur l’égalisation de manière très intéressante en plus d’un supplément de gain apporté (on doit parfois baisser le buzz pour garder un beau clean à cause des micros qui saturent trop du coup). Une fonction boost / égalisation très sympa ! (Faites « claquer » vos P90 ! héhé)
– Contrôles « Bloom » – dark boost/light od :
Le premier switch intitulé « Bloom » active le circuit de boost / od de la pédale ainsi que le potentiomètre de même nom qui permet de contrôler l’intensité du gain. Il s’agit d’un boost assez sombre et fat/gras qui donne par défaut une très bonne assise à votre son. Une fois le shade activé : oh my f*cking good God ! Bienvenue dans le monde des sonorités des amplis Fender ! La combinaison Bloom+Shade a un gain supérieur qui fait saturer le son tantot à la manière d’un Deluxe (claquant et très dynamique), d’un Twin (plus tranchant), tantot façon Bassman avec le shade dans les basses et le bloom à fond selon les réglages paramétrés. Le son bave juste comme il faut avec des fréquences low vraiment présentes et à l’inverse, le claquant Fender saturé que j’affectionne tant. De la balle !
– Fuz 1 :
Ce premier fuzz est le plus traditionnel des deux. Les sonorités sont propres, moelleuses et possèdent une belle définition. Plus proche d’une Big Muff que d’une Face Face, on retrouve des caractéristiques proches de ces deux pédales légendaires dans le grain de la Fix’d Fuzz. Avec le Bloom et le Shade activé, on trouve un son assez similaire à celui d’une Big Muff poussée à bloc qui, avec un sustain plus prononcé mais moins de définition peut paraître d’avantage sale en comparaison avec la Blackout Effectors (cela reste donc différent mais j’ai tendance à délaisser la Big Muff…) Le Bloom+Fuz1 donne un son lourd et puissant propice à de gigantesques rythmiques.
– Fuz 2 :
propose le résultat de ce qui aurait pu être obtenu par la survie miraculeuse d’une Face Face ayant chuté de 6 étages : une alliance entre un grain vintage « à la fuzz face » et des « parasites » (craquements, crachotement, grésillements, bref effet d’octave, …) expérimentaux plutôt modernes. Cela s’apparente aux sonorités que l’on peut tirer d’une Fuzz Factory avec pas mal de compression, le gate quasi à fond et un stab aux alentours du centre. Un espèce de craquement genre « germanium » (je ne sais pas s’il y en a à l’intérieur mais ca sonne comme si…) délicieux et une série de parasites qui donnent un côté bien barge à ce mode.
Le Shade permet de régler la tonalité des grésillements sur les réglages les plus extrêmes.
– Buzz :
Règle le Volume de la pédale. De même manière que le Shade, il va faire réagir différemment les modes à l’augmentation de volume; particulièrement en fuz:2.
Voici la vidéo qui m’a fait tomber sous le charme :
Et une deuxième pour la route :
Conclusion
La palette de sons contenue dans cette petite Fix’d Fuzz est tout bonnement hallucinante ! Polyvalence extrême, beaucoup de caractère et grosse dynamique pour des sons aussi bien précis et claquants que lourds et barrés ! Les possibilités de fuzz sont énormes et l’overdrive façon Fender est un pur délice !
Elle se place aux côtés de l’Interstellar Overdriver Supreme en tête des meilleurs pédales de saturations od/fuzz que j’ai pu tester, avec l’avantage d’un rapport qualité prix exceptionnel !
Vous cherchiez une pédale de satu tout terrain et pleine de caractère ? Vous êtes FIXED !
Un must have !