Suite (et pas fin) du grand rattrapage de reviews des pédales oubliées sur le blog : voici enfin quelques lignes sur l’excellente Twin Sonic, un boost/overdrive du fabricant allemand OKKO FX.
Cela fait 9 ans déjà qu’elle trouve sa place sur les différentes moutures de mes pédaliers, en dépit de la concurrence dans mon arsenal et de l’afflux de nouveautés. Neuf ans qu’elle attend sa review sur le blog.
Tout comme la Terminal Fuzz le mois dernier, je m’aperçois en entamant cet article que la Twin Sonic a disparu du catalogue d’OKKO. Décidément…
Si je peux bien comprendre les raisons qui poussent les fabricants à arrêter la production d’un modèle, je m’étonne que cette super pédale n’ait pas connu un succès dans la durée comme sa soeur la Diablo.
C’est donc vers les fins de stock ou le marché de l’occasion que vous devrez vous tourner si vous avez envie de tester cette double pédale.
Twin Sonic
La partie overdrive s’active via le footswitch Rock! et se contrôle via les 4 potentiomètres Gain, Level, Tone et Cut.
Gain et Level gèrent le taux de saturation et le volume de la pédale, tandis que le Tone agit sur les médiums et le Cut vient, comme son nom l’indique, couper les hautes fréquences à la manière d’un ampli Vox (plus on augmente le potard, plus on coupe d’aigus).
La pédale propose le son d’un Fender Twin poussé à stock. Comme l’ampli qu’elle simule, la partie overdrive de la pédale propose une plage allant de low à medium gain. Je n’ai pas l’ampli original pour comparer en test A/B (et je n’aurais pas eu le loisir de faire gueuler les 85 watts lampes de toute façon), mais on retrouve de manière générale le caractère saturé des amplis Fender époque Blackface.
Ce qui est sur, c’est que cette jolie petite boite possède un comportement très proche de celui d’un ampli avec la possibilité de cleaner quasi à l’identique, une dynamique très réactive au jeu et une belle transparence du signal qui conserve le caractère de tous les types de micros (et donc guitare) que j’ai pu lui envoyer.
Mieux, la pédale intègre un petit switch bien pratique (sur le haut de la pédale) qui permet d’utiliser la pédale en 9v ou de doubler le voltage en interne pour arriver à 18v. Cette option change radicalement le son de la Twin Sonic : plus compressée et plus chaleureuse en 9v, ce mode apporte du corps à l’overdrive.
On l’utilisera plutôt à bas volume ou pour accentuer le caractère de la saturation et/ou avec des micros à faible niveau de sortie.
Le mode 18 volts fait quant à lui des ravages en mode dirt boost (gain léger, volume plus haut) : plus de dynamique, plus de headroom, plus de punch : la pédale est transformée !
Le Tone et le Cut sont vraiment très efficaces et ont la particularité d’être VRAIMENT utilisables sur l’ensemble de la course des potards. En résumé, tout est exploitable.
MORE!
Le footswitch MORE! active quant à lui une section boost très bien pensée. Il s’agit en réalité de 2 clean boosts dont l’un est positionné avant (et se contrôle avec le potard PUSH) et l’autre après l’overdrive (potard MORE). En fonction du dosage de l’un ou de l’autre, vous ajouterez plus de saturation (PUSH) ou plus de volume (MORE). Pour faire court, ca marche vraiment d’enfer !
Plusieurs scénarios sont possibles à partir de là : soit on se concentre sur la partie ROCK! qu’on pousse un peu, beaucoup ou passionnément avec la partie MORE! pour aller jusqu’au niveau de gain et de volume désiré ; soit on utilise la Twin Sonic comme 2 pédales séparées avec un clean boost d’un côté et un dirt boost de l’autre (gain proche du minium + volume bien fort).
Conclusion
Si je me fie à quelques bons profils Kemper basé sur les Twin (chez M.Britt ou The Amp Factory par ex.), la mimique Blackface est assez convaincante ! Bref, j’ai envie de dire que ça le fait, même si ce n’es pas spécialement pour l’aspect copycat que j’apprécie la pédale.
J’ai utilisé la pédale pour son côté Fender saturé pendant les premiers mois (en 9v), mais j’ai vite basculé vers l’utilisation dual boost, en 18v. La section MORE! est devenue « (almost) always ON » dans les différents chainages des pédaliers sur lesquels la Twin Sonic trouvait sa place jusqu’ici.
Après 9 ans d’utilisation plus ou moins intensive, on peut dire que cela a été un investissement bien rentabilisé ! Elle est devenue un peu plus délicate à incorporer depuis l’arrivée des switchers, car les places à l’avant du pédalier sont chères (je privilégie les tap tempo et (foot)switch instantané aux avant-postes). Il aurait fallu un IN/OUT pour chaque côté de la pédale !
A l’heure où je rédige ces lignes, la Twin Sonic est sortie du LIGHTBoard ; et même si elle prend place sur l’étagère pour le moment, elle n’est jamais loin ! Je la rebranche régulièrement avec bonheur sur des plus petits configs souvent temporaires.
A travers les âges, avec les copines…