Laissez-moi vous présenter la première pédale du constructeur allemand Knarzbox : la très expérimentale The Schmuzz évoluant dans la sphère des fuzz à oscillateur. Cette marque encore méconnue saura tôt ou tard s’affirmer à hauteur des fabricants boutiques en vue du moment pour ce genre d’effet tel que Death by Audio ou WMD. Cette Schmuzz a un grand avenir devant elle, voyons de quoi il en ressort.
De quoi ça s’agit ?
Boitier robuste au format bien connu, connectique standard IN/OUT jack et alimentation 9v type Boss : la pédale allemande possède un design assez catchy même un peu plus de soin aurait pu être apporté à l’application du sticker faisant office de décoration (ça déborde un peu par endroits et il me semble que cela aurait pu être facilement évité). Il n’empêche que le résultat est réussi; preuve en est qu’un onéreux boitier gravé au laser et en couleur n’est pas toujours la meilleure solution. Armée d’un solide stompswitch et de deux gros potentiomètres de contrôle du plus bel effet, la Schmuzz dégage un sentiment de solidité et de simplicité.
Aucune notice n’étant fournie actuellement avec la pédale, je me suis laissé aller à quelques extrapolations pour décrire le fonctionnement des contrôles :
– à gauche : le potard « Oscillation », contrôle le volume de l’oscillateur
– à droite : le potard « Fuzz », contrôle le volume de fuzz
Le circuit de la pédale est visiblement séparé en deux : l’oscillateur et le fuzz. Les deux potards opèrent à la manière de volumes sur leur fonction respective, permettant de doser la quantité d’oscillation et de fuzz désirée. Notez cependant que la diminution du volume d’une des deux parties du circuit influera sur le volume général de la pédale. Après tests, j’ai pu constater que si l’un est à fond, l’autre doit être au minimum à 8:30 pour avoir un volume de sortie digne de ce nom (comparativement au volume du clean et aux autres pédales de mon rig). Si vous coupez complètement un des deux potards, vous n’entendrez plus rien.
Du chleu qui schmuzz !
(ne pas confondre avec du bleu qui schmoute)
Le principe de fonctionnement de la Knarzbox n’est pas sans rappeler celui de la Soundwave Breakdown de Death by Audio (en étant malgré tout moins extrême) : chaque modification de dosage de l’un ou l’autre potard va donner un rendu différent. À la différence qu’ici, le rendu est moins aléatoire (ou du moins plus compréhensible).
Le grain du fuzz est moderne et me rappelle à nouveau un modèle de la marque américaine que j’apprécie beaucoup : l’interstellar overdriver. Proche sans être identique, la Schmuzz possède sa propre originalité et permet de belles combinaisons.
En fixant le taux d’oscillation vers 9:00 (juste de quoi s’assurer un bon volume global) et le fuzz à fond, on obtient un overdrive dynamique, légèrement étouffé (muffed), plein de corps et de subtiles nuances en provenance de l’oscillateur (qui reste donc toujours actif et donne cet aspect moderne au grain de la saturation).
En diminuant progressivement le fuzz, la distorsion se fait moins entendre et on est obligé de compenser la perte de volume en augmentant l’oscillation; ce qui va avoir pour effet de modifier le grain à nouveau et de rendre le signal plus fuzzy.
Tant que l’oscillateur ne dépasse pas le centre (12:00), il agit plus comme une tonalité et boost de volume sur le fuzz. Exemple : Fuzz 10:00 et Osci 12:00, malgré que l’oscillateur soit plus présent, les sonorités restent fuzzy. C’est également le cas avec les 2 potards à 10:00, ce que j’appelle le « setting equivalent minimum » (c’est à dire taux de fuzz = taux d’oscillation, avec un volume légèrement supérieur au signal initial = logiquement sonorité de base de la pédale).
A l’inverse, si on se concentre sur le côté oscillateur en partant sur le même protocole d’exploration : on fixe le fuzz à 9:00 et l’osci à fond et on entre dans un monde de parasites, crépitements et autres grésillements typiques du genre. La Soundwave Breakdown n’a qu’a bien se tenir ! Les sonorités sont assez extrêmes et bien chargées en aigus !
Le constat apparait clairement : tant que l’oscillateur ne dépasse pas 12:00, la pédale est résolument fuzzy, voire plus « overdrive » avec l’oscillateur au minimum et le fuzz à fond. Passé 12:00, l’oscillateur prend les commandes et ca salit le signal comme il se doit pour un rendu résolument moderne : les parasites prennent de plus en plus de place dans le fuzz pour donner une texture chimique et rageuse aux harmonies complexes et aléatoires ! Ça s’extrémise carrément dans le dernier quart de la course du potard ! Le résultat est digne des meilleures pédales du genre (on arrive a des sons typé Geiger Counter notamment).
Quelques samples sont disponibles à cette adresse.
Conclusion
De par ses qualités indéniables, la Knarzbox affiche clairement l’ambition de faire partir des ténors du genre. J’ai trouvé une réelle originalité dans les sonorités produites par cette Schmuzz (malgré la grande quantité de fuzz que j’ai pu tester) !
Elle est en quelque sorte le chaînon manquant entre l’Interstellar OD Deluxe en mode oscillating fuzz et la soundwave breakdown de Death by Audio, à un tarif nettement plus abordable ! Son prix est en effet idéalement situé par rapport à ses concurrentes directes.
Rapport qualité-prix génial pour cette boite originale !