Ca y est, c’est officiel : je suis atteint du virus Gretsch ! Il ne m’aura pas fallu longtemps depuis Birdie, le projet de customisation façon Silver Falcon, pour que je sois complètement contaminé !
Jouer sur une Gretsch, c’est une sensation spéciale, il faut bien avouer. Toute proportion gardée, j’ai l’impression de conduire une grosse Harley Davidson déboulant sur le boulevard en mode badass lorsque je fais hurler quelques gimmicks bien couillus. Quel pied, les enfants 😀
Bien sur, il y a différente manière de jouer ces guitares à demi caisses, mais la mienne, c’est plutôt façon Jack White & Triggerfinger que Setzer & Buddy Holy 😉
Laissez-moi vous présenter Mary Jane.
De quoi ça s’agit ?
La G6118T anniversary est composée d’un corps en érable laminé entouré d’un multiple binding. Le manche est quant à lui composé d’érable et d’une touche en ébène dotée de 22 frettes ainsi que des repères « demi-lune » typiques de la marque.
Mécaniques gold & chrome, chevalet a roller, sillet en os synthétique et système de vibrato Bigsby B6C à tige plate : la « petite » est superbement finie dans sa finition 2-tones smoked green et possède tous les artifices qui lui confère son statut de Gretsch.
Initialement, les modèles anniversary étaient considérés comme des modèles d’entrée de gamme. La perception de ces instruments a pas mal changé à travers les années.
Au niveau de l’électronique, on retrouve 2 High-Sensitive FilterTron, le micro typique de Gretsch.
Plusieurs switchs et potentiomètres permettent de la contrôler :
– 1 switch de changement de pickup « traditionnel » à 3 positions (neck/mix/bridge)
– 1 switch de « tonalité » (niveau médium avec les aigus diminués/full niveau/niveau light avec des aigus en moins)
– 2 volumes indépendants pour chaque micro
– 1 volume général
Feedback !
À l’instar de sa petite soeur falconisée, la prise en main est immédiate. Le manche agréable et offre de belles sensations de jeu, merci l’ébène ! La jonction corps/manche étant ce qu’elle est, l’accès aux dernières cases du manche ne se fera qu’au moyen d’une gymnastique de poignet complexe. Peu pour moi de toute façon 😉 (j’allais faire référence aux shredders, mais je m’aperçois que je l’ai déjà faite dans la chronique de l’electromatic 😀 )
La guitare est légère et équilibrée aussi bien debout qu’en position assise.
Niveau sonorités, il y a moyen de faire beaucoup de choses en fonction du taux de saturation de l’ampli. Sur du son clair : Jazz, Blues, Country et autre Rockabilly vous tendent les bras tandis que les portes du Rock’n roll s’ouvrent avec un léger overdrive. Collez-lui une fuzz et jouer avec les larsens va vite devenir votre nouveau passe-temps !
Blues Rock, Alternatif, Pop, Punk, … hormis dans le métal, je ne vois pas où cette guitare ne pourrait pas s’exprimer.
Les sons clairs peuvent être claquants ou ronds à souhait, les saturations légères sont sales, avec des aigus légèrement fuzzy. Les distorsions sont quant à elles couillues et délicieusement crades.
Voici 3 vidéos glanées sur la toile qui donne une bonne idée des différents types de sons.
– La 1ere vous montrera les possibilités en son clair et claquant,
– La 2ème vous introduit aux crunch légers après une partie clean,
– La 3ème, dans l’esprit blues rock, représente bien l’esprit dont je vous parlais en intro : badass 😀
Upgrade suspendue pour cause de bon bulletin !
Si Mary Jane avait été la seule guitare de mon harem, j’aurais probablement opté pour une upgrade vers un set de TV Jones. Je commence à bien connaître les productions de la marque, et un Classic + ou un SuperTron (mon préféré) auraient probablement apporté ce brin de définition bien souvent nécessaire… si la polyvalence avait été un critère prioritaire.
Dans la logique du Rig, il était cohérent que je conserve cette saturation légère nasillarde typique que je n’avais pas encore. Les TV Jones restent plus définis (moins typés aussi, je dirais) dans ce registre d’utilisation.
Sachant que j’ai d’autres micros typés Gretsch dans d’autres guitares, la laisser dans son état originel me semblait être le bon choix. L’avenir me le dira (c’est-à-dire que si je m’aperçois que je la délaisse à cause de cette saturation, je changerai les micros 😉 ). A priori, pas de changements prévus ! (mais j’ai déjà dit ça…)
Japon contre Corée
Les différences entre l’electromatic coréenne d’entrée de gamme (avant upgrade) et la série pro japonaise se font (heureusement) sentir :
– La caisse est légèrement plus fine et on sent que, malgré les quelques millimètres de différence (moins de 10), cela améliore un peu la prise en main.
– La tenue d’accord est meilleure ; ce qui, avec un Bigsby, devient vite essentiel.
– La guitare a moins tendance à émettre de bruits parasites. Je mets ça sur la qualité générale d’assemblage.
– La qualité de la touche, qui joue beaucoup dans le feeling ressenti.
– Le setup de base était nickel sur la Japonaise.
Bref, une sensation de qualité supérieure évidente lors de la prise en main.
La perfection est dans les détails ; est-ce que cela vaut un tel écart de prix (au tarif neuf européen) : je vous laisse juge.
Conclusion
Une guitare très attachante et assez typée, qui respire la qualité, au look dévastateur et provoquant l’éveil de vos sens les plus bestiaux. Elle sait se montrer douce et câline, mais c’est quand elle rugit que la belle me donne des frissons ! (aaah ces feedbacks contrôlés !)
Concernant le prix, puisque je viens d’évoquer le sujet, c’est vrai qu’au tarif européen neuf (soit +/- 2500€ à l’heure où je rédige cet article), je trouve ça un peu excessif. Elle les vaut (probablement plus que certaines autres guitares de ce prix chez Gibson ou Fender), mais ça reste un budget !
Je ne saurais que trop vous conseiller d’aller voir du côté des USA pour acquérir une Gretsch : le taux de change avantageux, couplé au prix plus bas et à certaines promotions occasionnelles vous permettent de faire de belles économies sur du matériel neuf ! Et ce, malgré les frais de douanes. À titre d’exemple, mon addition s’est élevée à 1500 euros tout compris (guitare, expédition et douanes)… Ca fait quand même 1000 de moins !
Si vous achetez d’occasion, sachez que les meilleures Gretsch sont produites depuis 2004 et que la côte des anciens modèles est plutôt basse, car les instruments ont souvent mal vieilli (binding, accastillage, vernis, …). Toujours bon à savoir 😉
Me voilà donc encore plus investit sous la bannière Gretsch ! Pour mon plus grand plaisir !
Virus Gretsch : aucun antidote connu, efficace à ce jour. Les recherches continuent.