Une curiosité. Voilà comme je décrirais la guitare signature d’Annie Clark alias St. Vincent.
Son look intrigue et clive les foules : elle ne laisse assurément personne indifférent.
Toujours sous le charme de ma récente expérience ergonomique avec la Firebird, j’étais très enclin à continuer l’exploration des formes de guitares avec ce type de « corne » au niveau de l’avant-bras. Et c’est finalement lorsque Jack White s’est emparé de la St Vincent pour monter sur scène que j’ai décidé de tester cette guitare à mon tour.
Par contre, hors de question de mettre le tarif MusicMan 😀 Ce sera une Sterling à moins de la moitié du prix : 799€ au lieu de +2500€, ça suffira pour un test 😉 D’autant plus qu’elles sont généralement bien faites ces petites soeurs asiatiques !
Pour rappel, Sterling est la sous-marque d’ErnieBall MusicMan. L’équivalent de la production mexicaine par rapport aux Fender USA.
Spécifications
Cet OVNI est sculpté dans de l’acajou africain et est muni d’un manche en érable à touche palissandre dans lequel on retrouve des incrustations de l’univers de St Vincent.
Des mécaniques bloquantes Schaller M6-IND et un vibrato vintage complètent l’accastillage. Niveau électronique, on se retrouve avec 3 mini-Humbucker pilotés par 2 potards triangulaires stylisés (volume et tonalité) et un sélecteur 5 positions.
Ce dernier n’est pas câblé traditionnellement, c’est à dire qu’on n’a pas les micros séparément sur les positions 1, 3 et 5, avec les neck+milieu en 2 et milieu+bridge en 4.
Les positions 5-4-3 activent les 3 micros individuellement, la position 2 connecte les 3 micros en parallèle, tandis que le switch vers le haut (position 5) met en action le micro manche et le micro chevalet ensemble, en parallèle aussi.
Vidéo officielle :
Mais je trouve qu’on se rend mieux compte sur cette vidéo d’Andertons (à 26 minutes, mais n’hésitez pas à regarder toute la vidéo) :
La bonne surprise
La prise en main est immédiate. Le manche est fin, la touche est large, les frettes petites, l’accès aux aigus impeccable et l’arrière du manche n’est pas vernis : tout est mis en place pour un jeu facilité.
Corps contre corps, la guitare s’adapte sensuellement à toutes les positions. Assis, debout et même vautré dans le canapé, sa légèreté et son ergonomie surprennent. C’est une guitare TRÈS confortable !
Elle sonne déjà très bien à vide, car (une fois n’est pas coutume) le setup d’usine était bon ; à l’exception du fait que je n’aime pas les cordes ErnieBall : chacun ses gouts 😉
Une fois branchée, 2ème bonne surprise : c’est très convaincant ! Je n’ai pas une grande expérience des mini humbucker, mais ces 3 petites choses en ont dans le ventre !
Les minis humbucker se rapprochent du son des micros Firebird en son clair. Ne vous fiez pas à l’appellation humbucker, c’est assez clean, claquant et dynamique, sans être cristallin pour autant. Chaque micro a sa personnalité et c’est un vrai plaisir d’avoir autant de sons facilement sous la main. J’apprécie particulièrement la position 5 neck+bridge en parallèle. Le bridge est par contre un peu nasillard en clean.
Une fois qu’on commence à pousser l’ampli et à taper dans la guitare, on découvre des sons saturés à la fois articulés et toujours aussi dynamiques ; c’est très rock ! On ne fera peut-être pas de la buche avec, mais elle encaisse des saturations suffisamment élevées en ce qui me concerne. Bref, ce n’est pas une guitare de métal 😉
Je pense qu’elle n’a rien à envier à son ainée made in USA. Quand on regarde cette vidéo comparative Sterling vs MusicMan, faut avouer qu’elles sont assez proches l’une de l’autre :
Conclusion
La forme atypique de la STV60 est incroyable ergonomique et confortable, peu importe la position dans laquelle vous jouez. La guitare est légère, mais est loin d’être un jouet ! Elle sonne vraiment bien qui plus est. C’est une des rares pelles que je n’ai pas envie de modifier (même si Jack White l’a fait 😛 ) !
Très peu de négatifs au final :
– Je trouve la jonction de vernis manche et tête de manche un peu moche. Apparemment, c’est typique MusicMan et ça se retrouve aussi sur le modèle américain. J’aurais préféré du vernis juste sur la face avant de la tête, ou pas de vernis du tout 😉
– le bord inférieur du manche est un peu abrupt, ça mériterait d’être un peu plus soigné (limé).
– En attaquant fort (de trop ?), on entend parfois une résonance venant du pickguard ou des ressorts du vibrato. Je n’ai pas encore mandaté mon luthier Denzo pour s’en occuper, mais ça ne saurait tarder 😉
Bref, quelques petits défauts, mais vraiment rien de grave à ce tarif. Dans un style moins conventionnel certes, elle se tire la bourre avec la Chapman ML3 Pro Traditional au jeu du meilleur rapport qualité-prix.
Verdict : c’est un grand OUI !
Quoi ? Évidemment que je la garde !!!