Achetée à l’aide d’un bon d’achat échangé dans une de mes nombreuses transactions matérielles de 2012, cette « petite » Gibson Midtown Custom n’a cessé de me surprendre depuis que je la pratique.
De quoi ça s’agit ?
La Midtown est une demi-caisse électrique dont le format se situe entre l’ES335 et l’ES336. On retrouve de l’acajou pour le manche et le corps, surmonté d’une table en érable.
J’avais quelques craintes concernant le nombre de pans de cette fameuse table d’harmonique, car j’avais pu voir des photos pas très heureuses de sunbursts laissant apparaître 3 pans vraiment très différents.
Gibson a apparemment rectifié le tir assez vite en ne proposant plus que des « 2 pans » pour ses finitions laissant apparaître le bois.
(ndlr : J’imagine que ce n’est pas le cas sous la peinture de la très sexy version noire de la Midtown 😉 cette dernière était d’ailleurs mon alternative en cas de découpes malheureuses (ou jonction trop visible) sur le modèle sunburst de stock.)
Heureusement, il n’en fut rien : Holly (de son petit nom) s’est présentée à moi plus sexy que jamais, pour les amateurs de sunburst évidemment 😉
Le dégradé est vraiment réussi (un peu plus foncé que prévu) et le binding multiply est du plus bel effet !
Tout ça pour le prix d’une LP Studio ? Gibson aurait-il enfin tout compris ?!
Autre point concernant les matériaux utilisés : la présence de richlite pour la touche du manche. D’apparence proche de l’ébène, cette matière composite déjà utilisée par le passé par Martin (qu’on peut résumer à du bois recyclé) soutient la comparaison en matière de confort et d’incidence sur le son (= aucun 😉 #troll ) par rapport aux standards utilisés habituellement (palissandre, érable, ébène, … pour ne citer qu’eux).
Hormis le fait qu’il soit facile d’entretien, le richlite a également l’avantage d’être très intéressant financièrement : l’économie réalisée est ainsi (surement) investie dans un autre aspect de la guitare.
L’acrylique « simili nacre » des incrustations rend assez bien, il faudra voir son évolution avec le temps et espérer que ça ne devienne pas transparent ! L’accastillage (Grover) me fait le même effet de solidité et l’électronique d’usine était de qualité et bien montée d’après les dires de mon luthier.
Au niveau de l’électronique, on retrouve un couple de micros Gibson Burstbucker 1 au neck et Burstbucker 2 au bridge, pilotés par 2 volumes, 2 tonalités et un sélecteur de micros 3 positions.
Bien qu’ayant un parti pris pour les micros simples et autres P90, la combinaison de humbuckers « stock » m’a agréablement surpris ! Le couple de Burstbucker m’a paru nettement moins compressé que dans la Les Paul dans laquelle j’avais précédemment testé cette configuration de micros.
Bien balancés, joli mordant pas trop agressif et belles réponses aux variations d’attaques et de volume : pour le prix, on n’est pas volé ! (Je préfère largement les burstbuckers aux 490R/498T placés dans les LP Studio 2013)
La guitare est en outre très confortable, le profil de manche ’60s SlipTaper et les dimensions de caisse légèrement réduites (par rapport à une es335) aidant en ce sens. Le manche est une véritable autoroute (diapason de 24.75″), des plus agréables à parcourir !
L’upgrade du Chef
Comme à mon habitude, j’ai décidé de mettre la guitare un petit peu plus à mon goût qu’elle ne l’était déjà.
Dans un premier temps, j’ai conservé le burstbucker au neck pour son côté moelleux et ronflant (je n’exclus cependant pas un P90 à terme), auquel j’ai adjoint un TV Jones SuperTron en bridge, pour l’aspect plus incisif, et légèrement growly dans les saturations plus fortes. Ce SuperTron est une pure tuerie : à la fois chaud et tranchant, parfait pour blues, rock’n’roll et pop rock couillue !
Niveau esthétique, j’ai juste procédé au changement des knobs standards par des black top-hat knobs, un chouia plus classieux 😉
Conclusion
Je ne m’attendais pas à avoir un tel niveau de qualité à ce prix chez Gibson. Autant les LP Studio fabriquées ces dernières années étaient très loin de m’exalter, autant cette « custom budget » à vraiment tout pour plaire. La qualité de finition est à la hauteur du confort de jeu et du rendu sonore.
À mi-chemin soniquement parlant entre une LP et une ES, c’est une guitare qui possède son propre caractère dans la gamme Gibson. Le puriste rechignera surement sur l’aspect flat top de la table d’harmonique, qui fait certes plus cheap d’apparence, mais qui doit être considéré comme étant une des caractéristiques faisant partie de l’ADN de cette série Midtown Custom. Ayant personnellement l’habitude des Fender (assez « plates »), je trouve ça limite plus confortable à l’utilisation qu’une table incurvée… C’est surement moins esthétique, mais il faut bien faire des concessions pour arriver avec une addition finale aussi basse.
Avec (ou sans d’ailleurs, question de goût 😉 ) l’upgrade SuperTron, cette Midtown aura vite fait de devenir une arme « secrète » pour riffer comme un fou… sans se ruiner aux tarifs habituels de Gibson 😉