Après avoir fait dans l’archi classique avec mes acquisitions récentes (LP Standard, Epiphone Riviera P93, Telecaster Standard et Chapman T-like), je suis reparti vers des contrées plus ésotériques pour assouvir mes derniers fantasmes.
Parmi les guitares aux formes alternatives que j’affectionne, la Firebird tient une place particulière dans l’histoire du rock. Plébiscitée par des fines gâchettes comme Johnny Winter, Dave Grohl, Lynyrd Skynnyrd ou Joe Bonamassa pour ne citer qu’eux, cette guitare a toujours eu le don de m’intriguer.
Le problème, c’est que je n’étais pas prêt à mettre le tarif Gibson pour un test, même d’occasion (pas courant non plus). Les Epiphone restaient une option, mais les sunburst proposés n’étaient pas à mon gout. La seule qui me plaisait était le modèle signature de Bonamassa ; indisponible partout.
J’avais rangé cette lubie dans un coin de ma tête et avais presque oublié cette idée lorsque je suis tombé sur cette petite Tokai d’occasion à moins de 400€.
Tokai est une société japonaise, bien connue pour ses copies de qualité des modèles phares des grandes marques. J’y allais en confiance.
T’as le look, baby !
Je n’ai pas énormément d’info sur la guitare, si ce n’est qu’elle est constituée d’un corps un tilleul, avec un manche collé en érable surmonté d’une touche en palissandre. L’accastillage est plutôt robuste et les mécaniques à bain d’huile semblent faire le job. La guitare tient l’accordage et c’est là le principal 😉
Les micros sont des mini-humbuckers MHB-C que je présume être de fabrication maison. Les micros sont pilotés chacun par un volume et un réglage de tonalité, avec un sélecteur 3 positions.
La fabrication indonésienne de la guitare est tout à fait correcte ; le setup aussi. L’action est bonne, le sustain sympa, la finition générale aussi. Belle réussite à ce tarif !
Je trouve le sunburst particulièrement joli ; même plus réussi que sur certaines finitions Epiphone ou Gibson des dernières années.
Certes, on voit plus de découpes dans la table qu’à l’accoutumée, mais les collages sont propres. La transition est un peu plus visible sur la corne haute du corps, mais franchement rien rédhibitoire à ce tarif.
Big Fat Neck
La guitare et son manche offrent un feeling de jeu un peu particulier.
Premièrement, la découpe du corps et l’énorme tête reverse font qu’on a la sensation d’avoir un très long manche en main. C’est donc juste une impression #ThatsWhatSheSaids 😀
Même si c’est un peu déconcertant, sachez le diapason reste assez standard.
Par contre, c’est un manche épais – à l’ancienne. J’ai parfois l’impression de retrouver ma Precision Bass 😀 Certes, ce n’est pas un manche destiné à toutes les mains, mais pas ce n’est pas inconfortable pour autant.
Je n’ai pas de point de comparaison avec d’autres modèles types Firebird, donc je ne peux pas vous dire si c’est proche ou non de l’original. Gibson annonce un SlimTaper sur ses modèles 2018, on est sur la même largeur de manche, mais avec l’épaisseur d’un profil ’59 rounded – voir un peu plus.
Good Feeling – Feeling Good
Ce que je peux vous dire, c’est que la sensation de jeu me plait beaucoup. C’est très différent de tout ce que je possède (ou ai possédé jusqu’ici).
Avec l’avant bras appuyé sur la précédemment citée « corne haute du corps », on a l’impression de rouler dans un cabriolet américain, le coude à travers la fenêtre ouverte. Du coup, on joue un peu différemment et on trouve de nouvelles inspirations ou manière de jouer certains riffs.
Je suis vraiment étonné d’apprécier autant cette ergonomie. L’équilibre de la guitare est plutôt bon, même si elle peut parfois pencher du côté de la tête. Ça dépend de votre position de jeu.
Côté micros, c’est pas mal du tout ! Y a petit manque de définition, mais ca a son charme pour des plans bluesy et pour le rock. Les potards agissent bien sur la réponse du micro ; c’est assez progressif et permet de sculpter le son vraiment comme on le veut.
Conclusion
Je suis content d’avoir tenté l’aventure Firebird. J’ai découvert une ergonomie que j’aime beaucoup.
La Tokai ici présentée s’en tire avec les honneurs. Je n’en ferai pas ma guitare principale, mais c’est une belle pièce de caractère à avoir dans son arsenal.
Je n’exclus cependant pas une petite upgrade micro en restant dans l’esprit Firebird ; avec la possibilité de remettre les micros d’origine le cas échéant.