There she is ! Léna est arrivée à bon port après un périple de 12 jours dans le circuit postal !
Avant de vous présenter la belle, laissez moi vous raconter l’histoire de ce coup de foudre.
Il était une fois…
Passionné de musique et d’instruments, je consulte régulièrement depuis Mai 2007 le forum du magazine Guitar Part histoire d’échanger des avis avec d’autres musiciens et de me tenir au courant des dernières nouveautés. Alors que je partagais mon expérience avec ma Les Paul Studio, un autre membre présenta un des derniers modèles de chez Gibson : la Custom Shop ES 339 (cf. ce sujet du forum) ! A peine ai-je eu le temps de cliquer que toutes mes hésitations concernant l’achat d’une top-guitar disparaissaient comme si de rien n’était.
Le ptit rappel
Fervent admirateur de Chuck Berry, l’ES 335 qu’il utilise était un de mes fantasmes depuis plusieurs années. Problème de taille de cette guitare : son prix. Il s’agit d’un des modèles les plus cher de chez Gibson (hors guitares ‘custom shop’) : cela varie entre 2200 pour le premier modèle et jusqu’à 3800. Vous l’aurez compris, on joue ici dans le très haut de gamme.
Des 335-like bien côtées existent (comme chez Ibanez ou Epiphone) et je dois avouer que je me suis longtemps demandé si je n’allais pas prendre une Epi et la maquiller en Gibson histoire de dire « ok j’en ai une« … mais j’ai toujours résisté à la tentation ! Je scrutais hebdomadairement les occasions à la recherche d’une bonne affaire, mais rien d’abordable ne s’était jamais présenté jusqu’à ce que j’apprenne la sortie de cette nouvelle ES339. Vous allez me dire : « Oui mais ce n’est pas une 335 comme celle de Chuck Berry que tu aimes tant » Et je vous réponds : « Certes, c’est encore mieux ! »
En effet, malgré mon amour inconditionnel et inexpliqué pour cet instrument, la grandeur de la caisse m’handicapait sur les modèles que j ai pu essayer. Dans le cas de la 339, la taille est réduite, le look est gardé, la conception est identique et la fabrication est signée par le Custom Shop : j’ai envie de dire WAW, Mais ce n’est pas tout : en plus des micros Classic 57 qui lui confèrent un caractère très polyvalent, la réduction de la taille de la caisse diminue les problèmes de feedback dont sont souvent victime les 335. Plus d’informations sur les caractéristiques techniques de la guitare (+ une vidéo de démo) sont disponibles dans le poste de présentation de la Gibson ES 339 ici-même.
L’attente – acte 1
Une fois la somme réunie (plus vite que prévu, merci le Dollar !), je me suis rendu compte que la belle avait été victime de ses qualités; et donc de son succès. Plus une ES 339 Antique Red disponible dans toute l’Europe ! Outre le fait que la guitare s’est très bien vendu, Gibson est actuellement entrain de restructurer sa logistique. La formule change visiblement assez souvent au point que les revendeurs ne savaient pas me donner de date précise. (toujours pas d’ailleurs). La disponibilité des Gibson est tellement aléatoire que les magasins que j’ai consulté m’ont recommandé de « foncer si j’en trouvais une sur Internet« .
Scrutant la toile quotidiennement sur les différents principaux store online européen pendant plus de 4 mois, mon attente a été récompensée le 8 juillet dernier lorsque j’ai -enfin- trouvé un modèle 339 Antique Red avec manche 30/60 de stock et prêt à être acheté !
Petite parenthèse :
Les gens qui m’entourent savent combien je peux être flambeur, surtout quand il s’agit de ma passion : les instruments de musique. Imaginez moi, attendre sans savoir combien de temps ca va durer, avec une somme prête à être déboursée en instrument de musique et devant résister à toutes sortes de promotions et petites annonces alléchantes. minute de confession :
afin de calmer mes pulsions, il m’arrivait de négocier des petites annonces sans pour autant les conclure; juste histoire d’avoir « presque » eu la satisfaction de l’achat. La ou ca devient « intéressant », c’est que quelques jours avant de trouver Léna sur un store francais, j’étais sur le point de craquer pour un ampli Fender collector assez rare avant de me raviser 6h avant de faire ma géniale découverte ! Si ce n’est pas un coup du destin…
L’attente – acte 2
Le temps de rendre les fonds transférables, la commande fut passée dans la soirée du jeudi suivant la découverte de la rareté (soit un peu plus d’un jour après). S’en suivit 13 longs jours d’attente et de stress. Décidément, je n’aime pas commander des guitares online 🙁
Rien n’indiquait sur Woodbrass.com qu’une livraison à l’étranger prenait autant de temps ! (faut dire que je suis tombé la mauvaise semaine avec le 14 et le 21 juillet !) mais soit ! Chaque matin j’allais suivre l’évolution du trajet sur le site de l’expéditeur grâce à un numéro de tracking. Au final, la guitare est arrivé le 23, ce qui fait 312 heures à se demander si le colis va arriver à bon port : bonjour le stress !
La réception
C’est donc sur le coup de midi que le transporteur me demande de descendre inspecter l’aspect extérieur du paquet et signer le bon de réception. Aucun soucis à signaler, je signe et remonte dans l’ascenseur les bras chargés, mais trépignant d’impatience.
Je découvre tout d’abord le flightcase estampillé Gibson Custom Shop (made in Canada). S’il adopte parfaitement les formes de la guitare en la protégeant, le flightcase présente une étonnante légèreté au niveau des attaches de fermetures parcourant l’étui : je m’attendais à quelque chose de plus robuste, à l’instar de mes autres flightcases Gator & co.
La guitare est accompagnée d’un certificat d’authenticité du Custom Shop de Gibson ainsi que de la garantie à renvoyer dans les plus brefs délais. Je peux y voir que la guitare est sortie de l’atelier le 8 avril 2008, elle est non seulement Bélier mais également tout jeune ! (ndlr : mon annif tombe le 12)
Une feutrine de protection préserve le pickguard de la guitare tandis de petits copeaux de bois sont éparpillés un peu partout dans l’étui matelassé : l’effet « fait à la main » n’en est qu’attisé.
Première prise en main…
J’ai tellement désiré et attendu cette guitare que j’étais bien décidé à me délecter des premiers instants en sa possession : pas question donc de brûler les étapes !
Je commence par une inspection générale : la table en érable est magnifiquement et très légèrement flammée. Les boutons de Volume et Tonalité sont solides et le pickguard semble également plus costaud que sur ma Les Paul. Le binding crème est du meilleur goût tandis que le switch 3 positions essaye -sans y parvenir- d’en imiter la couleur (à mon avis je le remplacerai par un blanc car ce n’est pas terrible). Sur le manche, le logo Gibson est accompagné d’un petit logo : pas d’autres inscriptions si ce n’est derrière ou le numéro de série est suivi d’un rappel du logo du Custom Shop de chez Gibson.
Avant de la brancher, je me suis préalablement occupé de lui monter un kit de fixation Jim Dunlop Straplock, permettant de tenir la sangle attachée au corps de la guitare en toute situation : hyper utile et déstressant ! J’ai d’ailleurs posé ces kits sur toutes mes sangles et sur toutes mes grattes.
Après tout ca, il était temps de brancher une première fois Léna, même si celle ci n’allait pas être des plus agréables à jouer (tirant trop fort pour moi, action des cordes très haute, manche incurvé,…). Passé ces « détails »; pas de surprise : les micros Gibson Classic 57 assurent ! Le mariage de l’ES339 avec le reste de mon rig me convient parfaitement. L’équilibre de la guitare est très bon : en position assise ou debout, la guitare tient bien en place; et sans se déboiter une épaule (car je le répète : demi caisse oblige, elle est assez légère) !
Le travail m’appelant, j’ai dû laisser la belle jusqu’au lendemain où, par chance, je devais aller récupérer une guitare (ma Les Paul justement) chez mon luthier favori : Jacques Bolaers.
Ce dernier partant très prochainement en vacances, il m’a gentillement proposé de régler le manche et la hauteur de cordes « rapidement » histoire que je puisse en profiter un max, même pendant son absence.
Le soir même, c’est mon super-chinois vietnamien de Bressoux, alias Thao qui est venu superviser mon premier bichonnage de Léna. Au programme : changement de cordes (Elixir Nanoweb 10-46), nettoyage complet, réglage manche et réglage harmoniques. Pour le dernier point, je n’avais malheureusement pas le tourne-vis adapté (cela ne saurait tarder) mais pour le reste, je suis content de l’avoir fait moi-même pour une fois ! (jdis pas que je le ferai à chaque fois car ca prend quand même pas mal de temps, mais on est assez content du travail fourni une fois que c’est terminé)
Un autre petit stress lors de l’achat de la guitare : quid du manche ?
Il existe en effet deux types de manches disponibles pour ce modèle : le 50’s dit Fat Neck, plus rond et 30/60’s étant plus fin. Malgré mes efforts pour trouver un manche 60’s Gibson dans un magasin afin de pouvoir tester, je n’en n’avais malheureusement jamais eu l’occasion. J’avais donc fait mon choix un peu à l’aveuglette (bien que techniquement, si j’arrive à m’en sortir sur le manche 50’s de ma Les Paul (encore elle), je devrais être en mesure d’apprécier le manche plus fin des 60’s)
Au final, ce profil de manche me convient parfaitement, même si le vernis encore tout frais accroche un peu lorsque je me déplace rapidement sur le manche. D’ici 2 mois cette sensation devrait avoir disparue avec l’usure j’imagine bien.
La guitare étant désormais « jouable », je m’en suis donné à coeur joie. Unplugged pour commencer, elle délivre une sonorité chantante et boisée, riche en harmoniques tandis que la demi caisse procure un sustain assez prononcé ! Un régal !
Branchée sur la tête Orange et sur le Cab Mesa, le trio infernal démontre sa polyvalence et sa puissance. En son clair, les basses sont rendues d’une manière envoutante en laissant bien assez de place aux sonorités plus aigues. On redécouvre certains accords de base : waw ca sonne ! En disto, ca envoie du bois ! Une fois réglée (c’est quand même un peu la honte pour le Custom Shop…), l’ES 339 est une arme redoutable
Après plus d’un an d’utilisation, la magique opère encore : j’en suis toujours autant ravi !
Un beau sustain et une dynamique des grands soirs, les classic 57 répondent aux solicitations des doigts ou du médiator avec précision. Une fois le drive poussé un peu, les micros gardent leur précision. La polyvalence est également de mise : en jouant avec les tones, on passe de sons tranchants à d’autres nettement plus feutrés. Un régal ! Blues, rock, funk et même plan métal : jamais elle ne perd la face; même dans les domaines pour lesquels elle n’a pas forcément été conçue…
Les points forts :
– des micros excellents,
– un manche assez fin,
– un poid réduit,
– une table magnifique,
– une raisonnance a vide très chantante,
– une machine de guerre une fois branchée.
Je suis un utilisateur comblé !