Après une petite année dans sa configuration d’origine, j’ai quand même fini par offrir une upgrade micro à la belle Moïra, ma Chapman Guitar ML3 Pro Traditional.
L’idée était de compléter mon éventail de sonorité avec des types de micros qui manquaient à mon arsenal. Ici, je voulais quelque chose de plus punchy ; pas forcément dans l’esprit Telecaster.
Tout d’abord, je voulais récupérer un son Wide Range neck, comme j’avais apprécié sur mon ex Telecaster 72 Deluxe. J’ai opté pour un micro manche Wide Range de chez Curtis Novak ; un des rares fabricants boutique à proposer cette référence.
Quant au bridge, après quelques tests et écoutes à l’atelier, c’est finalement l’option humbucker splitable qui a été retenue. J’ai hésité avec les nouveaux micros Telecaster Billy Gibbons, mais j’ai fini par faire confiance une fois de plus à Hearbreaker Pickups et son le micro bridge Honey Blaze. J’aurai testé toute la gamme comme ça 😀
Avant
Après
Esthétiquement, les nouveaux micros lui vont très bien. Comme vous pouvez le voir, le travail a été soigneusement réalisé par Denzo. Certes, cette modification fait ressembler électriquement la ML3 Pro Traditional à sa soeur Modern, mais le look reste résolument plus vintage et Tele-like.
Le nouveau chevalet Gotoh n’était pas compatible avec les pontets en laiton d’origine, mais le feeling de ceux en place reste le même. J’en ai profité pour passer sur un tirant de cordes plus fort, plus en adéquation avec mon style de jeu actuel.
Dr. Bucker & Mister Vintage
Une fois branchée, la belle se transforme en bête et rugit.
Axé gain moyen à élevé,le Honey Blaze offre malgré tout une belle polyvalence. Le humbucker est en effet splitable en single cool via un commutateur sur le potentiomètre de tonalité : on peut donc envoyer la sauce tout en se gardant de la marge pour des sons plus clairs. Le split apporte plus de tranchant, tandis que le humbucker est plein de corps. Les sons clairs sont franchement convaincants, même si ce n’est pas le domaine de prédilection du micro. Très bonne surprise de ce côté-là !
Quand on pousse le gain, on se rapproche d’un Burstbucker Pro, avec une plus grande plage dynamique, plus de nuances et un peu moins de puissance de sortie (ce qui n’est pas plus mal, les Gibson sont très in your face) et toujours cette brillance caractéristique de la marque de micros belges.
Dans un autre registre, le Wide Range sauce Novak possède un grain beaucoup plus vintage. Pour rappel, le Wide Range est la réponse de Fender aux humbuckers de Gibson dans les années 70, avec pour objectif de conserver un côté cristallin et bien défini en son clair, tout en proposant une conception de type humbucker (double bobinage) qui offre moins de bruit et plus de saturation.
La création initiale de Seth Lover a été soigneusement copiée dans ses moindres détails par Curtis Novak. J’avais bien aimé les WR Reissue Fender à l’époque, mais le résultat est différent ici. Cette différence sonore est notamment due à l’alliage cuivre/nickel/fer (CuNiFe) identique à l’original, contrairement à la céramique (Japon) ou le classique AlNiCo (Mexique) utilisé par Fender dans ses versions Reissue (ndlr : Curtis vous explique sur cette page que c’est normal que ça ne sonne pas pareil).
Testé sur mon Benson Vinny en attendant l’aménagement du Music Lab, Les aigus ont un côté Fender (un peu claquant – pour un micro neck, entendons nous 😉 ), tandis que les graves sont ronds, feutrés et que l’ensemble garde pas mal de définition. Un peu Jazzy sans l’air de vouloir y toucher 😉 Par contre, sur les autres amplis, le Wide Range était beaucoup plus dark.
Le contraste avec le Honey Blaze est très saisissant. Le Wide Range peut sembler terne en comparaison, mais c’est sans compter sur les généreux aigus du micro Heartbreaker. La combinaison des 2 micros me plait assez ; qui plus est avec l’option de split du humbucker. Une sorte d’alchimie entre le moderne et le vintage qui marche assez bien ; comme un vieux plancher avec meuble design dessus 😉
Max wants Wax
Petit détail auquel je n’avais pas prêté attention : la reproduction fidèle du Wide Range aux spécifications vintage implique que les plots des aimants ne sont pas traités à la cire.
L’absence de wax fait que le Wide Range est microphonique à haut gain et dans l’optique d’utilisation de cette guitare avec plein de pédales d’overdrives et de fuzz : c’est un peu embêtant.
Ca fait tellement longtemps que je n’ai pas eu de soucis de ce type que je ne me posais même plus la question : les micros microphoniques, ça n’existait plus en 2018 😀 Sauf quand on prend une reproduction originale ! Imbécile que je suis…
C’est vraiment une erreur de ma part, car Curtis customise ses micros à la demande (et m’a posé plein de questions pour que je choisisse correctement). C’est pas hyper dérangeant, mais je préfère qu’elle soit nickel.
Du coup, la petite Moïra repartira à l’atelier pour se faire waxer les plots à l’occasion – probablement chez Heartbreaker.
Je suis plutôt satisfait de l’upgrade, même s’il va falloir régler cette histoire de micro manche. Pour le reste, je suis toujours fan de l’ergonomie et du look de cette ML3 Pro un-peu-moins Traditional.