Si mes attentes en matière de sonorité Big Muff étaient comblées par la très polyvalente Twosome de Blackout Effectors ; c’était sans compter sur un des projets diaboliques du tentateur incarné, mais néanmoins très sympathique, guru de la chapelle Crush the Button, David Casterman.
J’ai eu l’occasion de suivre ce qui n’était au départ qu’un projet de clonage à titre personnel évoluer, grâce à son activité au sein de Crush, en série limitée d’un musthave du genre ! L’occasion de revenir avec mon compagnon de geekerie musicale sur cette superbe réalisation dans une mini E-View.
Geartalk w/David : Ram’s Head Project
Hello David,
Comment le projet de cette Jimmy Behan Ram’s Head est il né ?
David Casterman : Pour me situer un peu : je suis un grand amateur de Big Muff depuis toujours. J’ai eu la chance d’avoir tous les modèles de la célèbre fuzz de la première à la dernière… plus de 30 modèles en tout dont j’ai fini (malheureusement) par me séparer.
Pour me constituer cette collection, j’ai eu des centaines de versions différentes (originales et clones) sous le pied et forcément, des préférences pour certains modèles. La meilleure que j’ai eu l’occasion d’essayer à ce jour est la V2 Ram’s Head de 1973.
A une époque, j’ai eu jusqu’à 10 ram’s head en même temps, dont les fameuses « violet » et « blue », hyper cotées. J’ai gardé la meilleure pour ma (défunte) collection, bien qu’en piteux état, mais absolument dantesque soniquement parlant. Écrasant purement et simplement toutes ses sœurs et cousines en comparaison.
Je l’ai eu sous le pied à côté de quelques unes autres Big Muff de ta collection, c’est vrai qu’elle était monstrueuse ! Mais qu’elle avait besoin d’un petit lifting 😀
Effectivement 😀 J’ai donc contacté le constructeur anglais Jimmy Behan, initialement pour cloner l’Élue à l’identique. Le projet de base s’est ensuite vu agrémenter de quelques options supplémentaires pour en faire, à mes yeux du moins, la Big Muff ultime en terme de sonorités, polyvalence et encombrement (par rapport à l’originale !).
Le résultat était tellement bluffant, que j’en ai commandé 10 d’un coup pour Crush ! Les retours ont été immédiats et ultra positifs : tout est parti en moins d’une semaine ; et c’est le cas à chaque nouvel arrivage jusqu’à présent. (ndlr : notez que les finitions varient selon l’humeur et les saisons 😉 )
Tu m’étonnes ! J’ai dû attendre le 2ème run pour avoir la mienne !
C’est, de loin, la meilleure Big Muff que j’ai eu l’occasion d’essayer. Les fonctionnalités supplémentaires sont ultra efficaces, tu peux nous en dire plus ?
En plus des Volume, Tone et Gain habituels, on retrouve 2 switchs 3 positions :
– Mids Boost :
1. stock : le son BigMuff classique, scoopé sur les mids,
2. flat : égalisation plus plate et légère bosse sur les médiums,
3. mid peak : ajoute davantage de bas mediums.
– Clipping Mode :
1. stock : mode normal, avec les 2 sets de diodes enclenchés,
2. half diode : un seul set de diodes actif : ajoute beaucoup de basse et de volume,
3. Diodes off : bypasse les 2 sets : le son est moins saturé, gagne en clarté et, encore, en volume.
Ca laisse donc quelques possibilités de combinaisons, les tweakers apprécieront ! Étant bassiste, je l’apprécie particulièrement dans le mode Half diode… et de manière générale, je suis ravi (et même un peu fier 😀 ) du résultat !
Et tu as bien raison de l’être, il y a de quoi !
Merci pour le petit bout d’histoire 😉
Conclusion
À l’instar de David, je suis tout aussi ravi et conquis par cette Jimmy Behan Ram’s Head. Aussi bien sur guitare que sur basse, les combinaisons de modes permettent de moduler le son de cette fabuleuse version de la Big Muff de manière à percer le mix en toutes circonstances (switch Mids Boost).
On retrouve le son « fuzz gated » standard en position « stock » et de très utiles corrections de médiums pour sortir du mix, particulièrement la troisième ‘Mid Peak’ qui rend, enfin ai-je envie de dire, le son Big Muff parfaitement exploitable en groupe.
Les 3 mods de clipping sont tout aussi puissants que différents : l’half diode (2e) sera parfaite pour la basse en gonflant les low-end et la troisième position donnera une nouvelle palette de son fuzz, avec moins de gain mais tout autant de grain. Une révélation en ce qui me concerne même si la combinaison que j’utilise le plus pour gonfler mes P90 et autres micros simples (lipsticks, jazzmaster, wide range, …) est la Mid Peak + Half diode.
J’introduisais en disant que la Twosome avait du souci à se faire en ce qui concerne la palette de sonorités ‘Big Muff’ de mon rig, et pour cause ! Le côté Musket de la Blackout Effectors et ses nombreux contrôles permet de sculpter le son pour retrouver les nuances des différentes Big Muff fabriquées à travers les âges et les provenances.
David et moi avions fait la comparaison à l’époque où il possédait encore sa collection : Oui, la Musket couvre l’ensemble des modèles construits (à peu de chose près en tout cas), avec beaucoup de qualité et de similitudes dans le comportement.
Malgré tout, cela reste du son Big Muff, avec ses défauts caractéristiques ; et c’est à mon sens là où la Jimmy Behan prend l’ascendant : non seulement elle sonne monstrueusement bien initialement, mais les différents switchs apportent une polyvalence d’utilisation (notamment, en groupe, pour percer le mix comme il se doit) que la Blackout Effectors ne permet pas, tout comme la plupart des Big Muff et clones assimilés.
Il serait en réalité plus juste de dire que la Jimmy Behan est mieux que la Musket, et non que la Twosome, qui offre malgré tout une belle polyvalence avec le côté Fixd Fuzz (que j’adore, faut-il le rappeler ?). Le côté Musket est certes très intéressant (et je suis bien content de l’avoir), mais s’il ne fallait en garder qu’une, ce serait la Jimmy Behan Crush Specs sans hésitation.
La dual fuzz ultime serait la Fixd d’un côté et la Ram’s Head de l’autre… et de là à conseiller de prendre les deux séparément, il n’y a qu’un pas que j’assume complètement de franchir ! 😉
Un musthave.