Ils sont finalement tous arrivés en même temps ! Après avoir entrepris le renouvellement presque complet de mon système d’amplification au début de l’année (vente de l’Orange et du Marshall), et malgré des commandes espacées, les retards des uns, le délai des douanes et modifications de dernières minutes des autres auront provoqués une arrivée groupée en l’espace de 3 jours.
Ont ainsi pris possession du Wall of Sound : Dr.Z Monza, FX amp. LaBleue et le prototype #1 de The DynaMight, un projet custom en cours de réalisation par FX. Si je m’attarderai plus longuement sur le cas de chacun dans des articles dédiés, voici d’ores et déjà une brève présentation des acteurs du WOS v3.
Dwarfcraft Love Buzz
Tout en haut du WOS trône fièrement, depuis plus d’un an, le Dwarfcraft Love Buzz et son look aussi charismatique que ses qualités tonales. Le lion gravé de part et d’autre du caisson, logo très classieux de Dwarfcraft, ne pouvait décemment pas être caché par les côtés de l’étagère, d’où sa position dominante et bien en vue 😉
2 lampes EL34 pour 50w de puissance annoncée, 2 channels à contrôles identiques : gain, master, Trebles/Mids/Bass et Presence. Voilà pour les specs.
Un grain vraiment génial, on dirait un bassman sur le point d’exploser ; et lorsqu’il explose, le son se barre en overdrive/fuzzy bien couillu absolument délectable, un peu à la façon des effets proposés par la marque en temps normal ! Le channel 2 envoie encore plus de jus, si bien que c’est assez délicat de trouver un setting qui colle parfaitement aux 2 canaux. Un ampli très typé, dont la production par Dwarfcraft semble d’ailleurs avoir été abandonnée (dommage !), qui m’a séduit dès les premières notes !
Dr.Z Monza
Pour continuer dans la thématique : « ces productions plus fabriquées qu’on rêverait d’avoir », je dois préciser que je me suis tourné initialement vers Dr.Z après avoir relooké le rig du guitariste d’un de mes groupes préférés, Jan Paternoster de Blackbox Revelation. J’y avais repéré le Dr.Z Galaxie et avais bien l’intention d’en acquérir un !
Ce fut l’horreur et la désolation lorsqu’en arrivant sur la page produit du site, je vis qu’elle n’était plus en production depuis quelques semaines seulement ! … Et en fouillant un peu, je suis tombé sur cette nouvelle mouture du Monza, incorporant cette fois un master volume rendant (enfin) le bestiau exploitable à volume correct (d’après les différents feedbacks glanés entre temps). Long story short : quelques semaines plus tard, le voici qui débarquait chez moi.
Au menu, on retrouve 2 EL84, 2 12ax7 et une rectifieuse 5AR4 pour une puissance de 20w. Ici encore, ça va très fort ! L’intérêt du master volume (dit positionné « aprés l’inverseur de phase » (PPIMV – post phase-inverter master volume), comme sur le LaBleue ou le DynaMight d’ailleurs)), c’est qu’il permet d’exploiter les nuances qu’offre les différentes combinaisons des réglages de Volume et de Drive à un volume (complètement) raisonnable sans rien perdre des qualités de l’ampli. Sans ça, c’est la guerre des voisins assurés ! Ou le génocide du troupeau avoisinant 😉
L’interaction entre le Volume et le Drive donne accès à une belle palette de nuances, notamment avec dans la fin de la course du Volume avec un grain très râpeux et agressif à souhait.
La chose qui surprend lorsqu’on fait sonner la première note sur le Monza, c’est le sustain assez incroyable de cet ampli, même dans les settings les plus bas. Dès les premiers riffs enchaînés, le deuxième aspect qui saute aux oreilles, c’est le côté ultra réactif de l’ampli par rapport aux nuances de jeu ! Rien que pour cette sensation, le Monza (et à mon avis l’ensemble de la production du docteur) mérite d’être testé !
(ndlr : ça en fait un ampli relativement exigeant pour le guitariste qui n’a pas (plus) trop le droit à l’erreur)
L’ampli est donc ce qu’on peut appeler « touch sensitive » à l’extrême et réagit très bien aux variations de volume de la guitare. Pas de là avoir un clair limpide, mais en tout cas jouer sur deux crunchs bien distincts dans le gain ! Notez également que le Monza respecte bien le caractère de la guitare que vous branchez et qu’il s’est montré à l’aise avec l’ensemble des micros que j’ai pu lui faire encaisser (simple, double, P90, jazzmaster, en vintage et moderne, …).
Au niveau tonalité, on est dans le blues, classic rock et hard rock. Il a été surnommé « Billy-in-a-box » lors de sa présentation au Z-Fest et c’est effectivement le son du guitar hero de ZZ Top qui représente le mieux le caractère de l’ampli. AC/DC n’est pas en reste non plus à mon sens, on est dans une sorte d’hybride de son Vox/Marshall, mais moins compressé que ce dernier malgré l’utilisation d’EL84 (que je trouve généralement plus compressée que des EL34). Le Monza sonne « large » tout en étant riche dans la texture, presque rapeuse. Un son un peu raide (apparemment typique des Z’s) avec des basses tendues, mais un grain dantesque qui en fait une machine à crunch diabolique servie par une dynamique des grands soirs !
Vraiment bluffé par cet ampli et son grain in your face !
The DynaMight
Après avoir goûté aux joies des customisations de guitares et d’effets, créer un ampli sur mesure était l’étape suivante, presque « obligée », dans ma quête sonique. Avec un groupe de « gear freaks » tout aussi fan de matos personnalisés, nous développons et mettons au point différent type de matériel, d’abord à usage personnel. Parmi les travaux en cours au niveau amplification, The DynaMight est le nom du projet d’ampli custom dont j’ai la charge.
J’ai choisi FX amplification pour la réalisation : un choix motivé par les nombreux retours positifs et les photos très alléchantes des réalisations de cet artisan français basé en Grèce glanés sur son site et différents forums.
J’ai donc envoyé mes idées et croquis à François Xavier, FX, qui les a exploitées à merveille pour pondre le premier prototype que j’ai actuellement sous la main.
Si certains points de la finition et des options vont être modifiés ou supprimés, ce premier jet me (nous) ravit déjà ! Très typé, ultra dynamique, tranchant dans le mix et superbement fini sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit pour le décrire.
Au niveau du cahier des charges, il s’agit un single-ended 6L6, avec 2 modes d’utilisation (loud/quiet, pour jouer à volume d’appartement). 2 12ax7 propulsent quant à elle le préamp à 2 canaux (Clean/Dirt) qui se partagent une égalisation commune à 3 bandes, mais possèdent des réglages de gain et master séparés.
La bête doit faire dans les 12w mais avoine sévère ! Côté son, moi qui voulais quelque chose de peu conventionnel, je suis servi ! On se rapproche des sonorités d’un TrainWreck Express, un ampli déjà bien typé (et ultra côté !), mais sans en être une copie pour autant. C’est simplement la tonalité de référence la plus proche que nous avons trouvée.
The DynaMight ne sonne comme aucun autre ampli que je qualifierai de « traditionnel » (Marshall, Vox, Fender, …), et c’est d’ailleurs un régal de jouer avec une ABY et de le combiner à des références plus standard. Les couples formés avec le Dyna se complètent souvent très bien !
Difficile d’en dire plus à l’heure actuelle sur les spécifications, car le proto va retourner en Grèce pour différents correctifs une fois que toute la troupe aura testé, donné son avis et fait ses propositions de modifs. Vous serez bien entendu les premiers avertis du retour du Jedi gamin 😉
Je peux d’ores et déjà annoncer que nous avons dans l’idée de combler la découpe ovale du tweed par quelque chose… vous dire précisément quoi, c’est encore trop flou à ce stade de réflexion. (Notez que l’intérieur s’illumine en bleu ou en rouge à l’aide de leds, selon le canal sélectionné)
FX Amp LaBleue
En côtoyant FX pour le projet custom, je me suis (logiquement) intéressé à sa ligne d’amplis « standard » et ai finalement profité d’un déstockage d’anciens châssis pour m’essayer au son Bogner XTC avec le modèle dit LaBleue.
Il s’agit d’un ampli monocanal basé sur le channel Blue du Bogner XTC; avec un mode Vintage et un mode Modern ainsi que la même choix de fonctionnement Quiet/Loud pour adapter votre volume à la pièce dans laquelle vous jouez. Single-ended, livré monté en EL34, il embarque en outre 2 12ax7 Tungsol.
Pour compléter, j’ai fait installer une option de loadbox + sortie LINE afin de tester cette possibilité pour l’inclure sur The DynaMight le cas échéant. Cette option, initialement prévue pour faciliter les enregistrements et captations, permet également d’utiliser l’ampli comme une pédale de boost/gain en la branchant dans un looper. L’ampli allumé s’active alors dans la chaîne d’effet tel une pédale d’effet standard… le son lampe en plus 😉 Les investigations à ce sujet sont toujours en cours ! Stay Tuned !
Je savais en l’achetant que ce n’était pas mon type de son fétiche, mais j’étais vraiment curieux de tester cette référence du catalogue, tout en voulant compléter le WOS par un ampli aux sonorités plus conventionnelles au vu du caractère très typé des trois autres.
Bien que lui trouvant d’indéniables qualités à l’écoute des premiers tests, je dois dire que j’ai été moyennement enchanté par l’EL34 initialement placée dedans. C’était un choix délibéré, histoire de ne pas monter le même type de lampe que dans le DynaMight… Mais après un test en 6v6, le choix final s’est arrêté sur une 6L6 qui, de mon avis (et de ceux des personnes présentes ce jour-là), libère complètement l’ampli et lui donne une musicalité spatiale (3D) ainsi qu’une profondeur de scène nettement supérieure, tout en restant dans les médiums (mais forcément moins qu’une EL34). Un test gagnant, j’adore ce petit Lableue en 6L6 !
Niveau son, c’est (évidemment, ai-je envie de dire) le mode Vintage qui me parle le plus, même si le mode moderne est organique à souhait dans les settings les plus poussés. Concernant la réserve de volume, ça me semble difficile de couvrir un batteur avec autre chose qu’un clean crunchy assez rond, façon Marshall. Oubliez le cristallin en groupe, même si c’est plus ou moins envisageable pour de l’enregistrement à plus faible volume (pas Fender pour autant 😉 )
Joliment fini à ma demande en bleu et bande blanche centrale, façon AC Cobra, FX démontre à nouveau toutes ses qualités en matière de finition ! Ca, couplé aux évidentes qualités sonores et aux tarifs pratiqués ultras concurrentiels m’amène à me demander pourquoi la majorité de guitaristes continue d’opter pour du matériel standard au lieu d’envisager du surmesure avec des artisans comme FX. Probablement un des meilleurs rapport qualité-prix qu’il m’a été donné de pouvoir admirer et tester en matériel boutique (Morgan, Swart, Two Rock, Vizy, Brunetti, Bogner, /13) ; et sûrement à égalité avec des enseignes beaucoup plus côtés.
Branchements
Pour connecter tout ce beau monde, j’ai simplement doublé la configuration existante. Pour rappel, je couplais 2 amplis vers 1 seul cab avec un Radial Tonebone Headbone VT et insérais un module de loadbox et simulateur de speaker avant le speaker, de façon à me connecter dans une interface audio et d’ainsi jouer au casque.
J’ai d’abord utilisé un couple THD Hot Plate + Palmer PDI09 pour ce faire, avant de tester équivalent « tout en un », le Sequis Motherload Elemental, qui propose en plus de la fonction loadbox, quelques voicing d’émulations de prises de sons plus intéressants que le switch « mellow-normal-bright » de la simulation de speaker de la PDI09.
Le Marshall et l’Orange étaient branchés sur le tandem THD/Palmer tandis que le Love Buzz, dont j’avais fait mon ampli principal, était connecté au Sequis.
J’utilise toujours les 2 systèmes auxquels j’ai rajouté un deuxième Headbone VT de Radial et une ABY box pour fonctionner de la manière suivante :
Je pars donc de l’ABY Box dont les 2 sorties sont reliées chacune à un switcher Headbone permettant d’alterner 2 couples d’amplis. Chaque Headbone possède son système d’émulation de speaker (Sequis ou THD/Palmer) qui se connecte (en XLR) dans l’interface audio à partir de laquelle je fais ma balance et sors au casque (et fais mes enregistrements). Je peux brancher les deux systèmes (en alternance) dans un cab et faire une captation micro supplémentaire, mais je peux aussi ne pas le faire et être totalement silencieux.
Les couples d’amplis se sont décidés en fonction des combinaisons principales que je voulais faire avec l’ABY, à savoir jouer avec le DynaMight couplé au Monza ou au Love Buzz.
Notez qu’au passage d’un ampli à l’autre au sein d’un même couple, autrement dit : en utilisant le footswitch du Headbone VT, une certaine latence se fait sentir. (latence due aux opérations de load/deload successives de la pédale pour ne pas endommager les têtes, surtout celle qui n’est pas utilisée.)
On s’habitue lorsqu’on joue et on s’adapte en fonction, mais j’essaye généralement de m’en passer. D’où la relative nécessité de séparer mes amplis préférés (ceci dit, c’est 8 cables à débrancher-brancher, je peux facilement changer les tandems le cas échéant 😉 )
Dernier mot concernant l’ABY : il s’agit d’une Radial BigShot qui a été quelque peu modifiée par Éric « Soho » Olivier d’Edify Electronics. Outre un rehousing, j’ai fait placer des leds témoins ainsi qu’une boucle looper footswitchable. Je vous détaillerai le chaînage des pedalboards que j’utilise principalement avec le WOS (et avec l’ABY donc) dans un prochain article.
Prochainement dans le WOS
Pas grand chose en fait 😉 Je suis vraiment comblé par mon installation et la vois bien perdurer sans trop de modifications. Faudrait être sacrément difficile 😀
J’envisage à terme de remplacer le tandem THD/Palmer par un deuxième Sequis, histoire d’avoir un système équivalent de part et d’autre ; mais ce n’est pas pour tout de suite 😉
Pas que ça soit la solution ultime en matière d’émulation de speaker (y a surement mieux, mais beaucoup plus cher), mais c’est la plus flexible, la moins encombrante et la meilleure de celle que j’ai pu tester (ma préférée serait plus juste).
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