J’ai profité d’une belle promotion pour upgrader mon système d’enregistrement il y a quelques mois et pour migrer vers l’univers-al Audio avec une carte son Apollo x8 – fraichement mise à jour à l’époque de mon achat.
Nouveaux besoins, nouveau setup
J’ai utilisé jusqu’ici, avec beaucoup de bonheur faut-il le préciser, la carte RME FireFace UC pour mes enregistrements audio. Outre la qualité de ses préamps et convertisseurs, son application de routing était le gros point fort de cette interface ; offrant une flexibilité et une relative simplicité à l’utilisateur peu averti techniquement que j’étais (et suis toujours).
Ayant « un peu » élargi mon setup d’enregistrement avec l’arrivée de plusieurs modules 500 séries (préamp, compresseur, EQ, …), je me suis retrouvé en manque d’entrées et sorties pour faire fonctionner l’ensemble en harmonie. J’ai donc scruté le marché à la recherche d’une solution plus adaptée, sans faire de concession sur la qualité (en tout cas, sans « revenir en arrière » par rapport à la RME).
Après avoir trituré l’excellente tranche LA610 (préamp et compresseur hardware) pendant des années et avoir gouté à la qualité des effets et des interfaces UAD avec l’OX Top Box il y a peu, Universal Audio est assez vite apparu comme étant le candidat idéal pour satisfaire mes requêtes, tant pour la qualité de ses préamplis que par l’accès à leurs plugins haut de gamme sans latence.
6 coeurs qui travaillent à l’unisson
Après la traditionnelle étude de marché, mon choix s’est donc porté sur l’Apollo x8 qui s’est avérée être la carte son la plus adaptée à mon utilisation, en plus de proposer des fonctionnalités complémentaires très alléchantes et d’être assortie d’une belle promo (un module QuadCore offert à l’achat de l’x8 – voir plus bas).
L’UAD x8 est une interface audio proposant :
– 4 préamplis micro/ligne Unison
– 2 entrées Hi-Z pour instrument en façade (qui bypassent les Unison 1 et 2 lorsqu’utilisées)
– 8 entrées et 8 sorties au format ligne pour y connecter les différents modules externes d’acquisition et de mixage au format 500.
– Connexions ADAT et S/PDIF
– 2 sorties Monitor pour les speakers
– Contrôleur de monitoring surround jusqu’en 7.1
– 2 sorties casques en façade, avec volumes séparés
À l’intérieur, on retrouve un nouveau processeur HEXA Core rassemblant 6 coeurs dédiés à faire tourner les plugins et les préamplis Unison. En pratique, lorsque vous activez un plugin, l‘interface reconfigure automatiquement l’impédance de ses entrées pour retrouver le son et le comportement des préamplis micros qu’elle émule. Cela se fait quasi sans latence et sans surcharger votre ordinateur (puisque le plug tourne sur la carte) ! Neve, Api, Manley, SSL, Helios, … les classiques des studios sont à portée de clic !
Les convertisseurs haut de gamme 24 bits / 192 kHz offrent une plage dynamique de 129 dB et un rapport THD+bruit de -119 dB. L’Apollo x8 donne accès à des fonctions pratiques en façade, notamment pour un système d’écoute alternatif, micro de Talkback, Dim et Mono assignables – sans compter les volumes indépendants des casques. Pas trop chargé, juste ce qu’il faut pour que cela soit pratique !
Retrouvez toutes les caractéristiques techniques sur la page produit de la x8.
La carte arrive avec le système d’enregistrement LUNA — un logiciel d’enregistrement entièrement intégré conçu pour les Apollo (Mac/Thunderbolt) fourni « gratuitement » avec. J’ai testé vite-fait les instruments virtuels qui me semblent de très bonne facture, mais je ne l’utilise pas beaucoup pour le moment.
Universellement reconnu à raison
Fidèle à sa réputation, Universal Audio propose une interface de haute volée qui correspond en tout point à ce que je cherchais.
La prise en main est rapide (bien que je me rappelle avoir regardé une petite vidéo tutoriel avant de me lancer) et l’usage est sans encombre. L’interface Console est propre et compréhensive, les plugins facilement réglables et très « graphiques » : c’est un plaisir à utiliser au quotidien. Le choix des options en façade est des plus judicieux, c’est vraiment un bonheur d’avoir 2 prises casques avec volumes indépendants !
Les préamps Unison sont redoutables d’efficacité ! Cleans et dynamiques comme on l’attend lorsqu’utilisés seuls, ils prennent vie avec les plugins d’émulation de préamplificateurs. On s’y croirait !
Même si on ne remplace pas le plaisir de triturer les boutons des formats hardwares, le LA610 et le Neve 1073 (format 500 séries) que je possède pour comparaison immédiate pourraient sincèrement être remplacés tant ils sont reproduits à s’y méprendre.
Sachant cela, je ne sais pas si j’aurais investi autant dans des modules hardwares d’acquisition, mais on ne va pas revenir en arrière (pour le moment !) 😀 Blague à part, j’utilise toujours mes modules et opte les plugins UAD pour les références que je n’ai pas en hardware (API, Helios et Manley principalement).
Plugins, baby !
Si la x8 est une super carte son de base, l’intérêt principal de la plateforme UAD réside à mon sens dans son environnement de plugins. C’est propre, c’est clair, c’est intuitif, c’est chargé avec plein de presets idéals pour démarrer … Ils ont tout compris chez UAD !
Pour faire court… tous les plugins que j’ai testés sont dantesques ! Ça fait un peu bateau de dire ça, j’en conviens, mais il y a peu de choses à jeter ! Mentions spéciales à la Reverb EMT 140, une plate des grands soirs que j’intègre un peu partout ainsi que les simulations d’échos à bandes Studer A800 et Ampex ATR-102 qui magnifient mes tracks.
Que dire de leurs émulations de compresseurs ? Les 1176 et LA-2A sont sublimes ! C’étaient déjà mes compresseurs préférés (merci l’OX Top Box pour la bonne découverte !), ils sont désormais plus qu’utilisés dans bien d’autres applications que la guitare et la voix (merci aussi à la carte Satellite d’extension de DSP offerte avec la carte Apollo, qui permet de faire tourner tous ces plugins sans latence !). J’apprécie aussi grandement le FATSO (Empirical Labs) et le Fairchild qui font des merveilles.
Côté instruments, les émulations Marshall Plexi, Fender Tweed et la série Best-of Ampeg m’ont littéralement bluffé ! J’ai un meilleur touché et plus de réactivité qu’avec le Kemper (qui ne va décidément plus me servir à grand chose…) et de manière générale, je suis très attiré par la facilité qu’offrent les plugins avec la possibilité de modifier les paramètres pour s’adapter parfaitement au mix. Souvent, je les utilise pour des doublages, 2ème ou 3ème guitares, mais je m’en accommode bien pour une silent-jam nocturne.
J’adore également le bundle « Distortion Essentials » qui intègre des simulations de Tube Screamer, de RAT et de Big Muff (Triangle). Tout aussi excellentes que fidèles, ces simulations sont extrêmement utiles lors des mixages : c’est bien plus facile d’intégrer ainsi de la distorsion ou fuzz à sur une voix, une caisse claire ou une ligne synthé qu’avec de fastidieux câblages reliant les pédaliers d’effets à mon DAW.
Les préamplis disponibles offrent une sacrée palette sonore à disposition. J’apprécie particulièrement les API Vision et l’HELIOS que je ne possède pas ainsi que les gammes Neve 1083 (j’ai !) et le channel strip 88R (j’ai pas !). Ils constituent de magnifiques outils pour apporter ce petit plus à vos prises et mixs.
Pour les voix, le kick et la basse principalement, j’ai retrouvé une version plugin de mon module 500 Little Labs Voice of God qui m’évite des soucis de phases que je rencontre « souvent » avec la version hardware. Je conseille vivement !
Pour terminer le petit tour des plugins qui me sont essentiels, même si ce n’est pas l’objet de la review ici, le plugin issu de leur géniale collaboration avec Townsend Labs pour une gestion totale de l’excellent micro à simulation Sphere L22 dont je vous parlerai prochainement m’a grandement fait pencher pour l’Apollo et l’univers UAD de manière générale. L’exploitation des 2 capsules et des autres possibilités du micro sont ainsi optimale. En sus du plugin officiel, je me suis laissé tenté par les sélections de micros issus des mic-lockers de Bill Putnam (Universal Audio) et Allen Sides (Studio Ocean Way). C’est é-norme !
J’ai dit plus haut qu’il n’y avait pas grand-chose à jeter. Depuis que j’ai écrit ça, je cherche quelque chose de négatif, mais je ne trouve rien sur les plugins en soi. Ils sont par contre relativement gourmands en ressources, donc la QuadCore d’extension n’est vraiment pas de trop pour faire tourner le tout sans latence en plus des capacités de la x8. 6 coeurs, c’est bien, mais t’en aurais 12 que tu saurais largement quoi en faire ! 😉
Intégration parfaite
Je parlais de ma recherche d’un câblage « harmonieux » en introduction : on y est complètement !
Le branchement « de base » de l’Apollo me permet de jongler entre les différentes situations que je rencontre le plus au quotidien, à savoir jouer silencieusement, enregistrer/maquetter rapidos et mixer.
– Hi-Z 1 (et 2) accueille(nt) la basse la plupart du temps, en communion avec les plugins Ampeg. Je gardais le Kemper comme ampli basse (+multifonction) pour cette utilisation, mais le plugin Ampeg fait aussi bien le boulot ! Ça m’épargne ainsi quelques connexions puisque le Kemper n’est plus branché de manière permanente (Les amplis à lampes ont repris leur droit !)
– Les entrées Unison #1 et #2 accueillent les sorties gauche et droite de l’OX Top Box pour les captations silencieuses au quotidien.
– Les Unison #3 et #4 sont relativement flexibles. La 3ème entrée est occupée généralement le couple Sequis Motherload et LA610, pour l’acquisition silencieuse d’une autre partie des amplis (pour faire un setup dual amps silencieux avec l’OX). La 4ème est câblée en XLR, prête pour y brancher un micro.
Les entrées lignes accueillent quant à elles les modules 500 séries (que je détaillerai dans un prochain article). En résumé, ça donne :
Entrée #5 : Chandler TG2 (préamp) + Tree Audio L/C-1 (Opto-Comp.) + Color Modules
Entrée #6 : Neve 1083 (préamp) + Wes Audio Mimas (Fet Comp.) + Color Modules
Les entrées #7 et #8 sont occupées par le retour du Mixbus, un 2ème rack de modules dédiés au mixage (avec 2 Chroma Préamp et 2 Colours module de Louder Than Liftop, 1 compresseur stéréo SSL-style de chez Wes Audio et le Clariphonic de Kush Audio). Notez que j’utilise aussi ce « Mixbus » pour certaines prises stéréo (genre synthé).
Côté sorties, mes Adam A7X sont branchées dans les spots réservés au Monitor (Je n’ai qu’une paire d’enceintes), les 2 sorties casques en façade sont utilisées par un casque Closed back (Focal Spirit Classic) pour les enregistrements et un Open-back (Sennheiser HD800) pour le mixage.
Pour le reste, les sorties #1 et #2 partent dans le Mixbus et la #3 est câblée en jack pour faire d’éventuels réamping.
Bref, je peux faire la majorité de mes activités musicales sans rien changer niveau câblage. Peinard !
Le workflow est super fluide et je n’ai pas encore rencontré de bug ou plantage.
Je suis franchement conquis !
Bien sûr, c’est un budget conséquent, mais la qualité est largement au rendez-vous !