Le Hear Hear Festival, c’est une journée de concerts dans les plaines de Kiewit près d’Hasselt, sur le site où se déroulera Pukkelpop dès jeudi prochain.
Cette première édition est un test pour les organisateurs. À l’instar de ce que fait Rock Werchter avec les éditions Tw Classic et Werchter Boutique, le Hear Hear est une manière de rentabiliser les infrastructures mises en place pour le Pukkel, avec une programmation orientée rock.
Après deux étés à pouponner, c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on se remettait en mode festival le temps d’une journée particulièrement chaude et ensoleillée.
L’affiche nous attirait à plusieurs niveaux : Liam Gallagher, Pixies et Thurston Moore en tête, Vitalic et Baltazar en second temps et, bien sûr, toujours à l’affût d’une bonne découverte musicale !
Si le site est aménagé au couleur de ce nouvel événement, les infrastructures sont clairement prévues pour un gros festival. Forts de leur expérience, les organisateurs ont tout prévu pour contrer au mieux la chaleur : brumisateur, distributeur d’eau potable gratuite, prix réduit sur l’eau en bouteille, distribution de crème solaire, …
Nous étions un peu plus de 12.000 personnes à nous répartir sur 3 scènes. De là à dire que la foule était clairsemée… On était franchement à l’aise dans le grand espace disponible !
Ce relatif manque de public s’explique probablement par les températures caniculaires et par la période où le Hear Hear est programmé. En « fin de saison » et à une semaine du Pukkelpop (115€ la journée, 245€ le combi), il fallait aussi pouvoir se permettre de dépenser 95€ supplémentaire pour une affiche rock d’un jour.
Découvertes
Dans l’ordre chronologique, nous avons commencé la journée par quelques découvertes.
Je retiens particulièrement les Belges de Whispering Sons, et leur post punk / cold wave franchement allumé. La chanteuse androgyne Fenne Kuppens est une attraction à elle seule. Complètement dans son monde, elle nous a captivé tout du long, tandis que les rythmiques sombres du groupe complétaient à merveille ses vocalises atypiques.
Nous avons ensuite découvert Wolf Alice dans un registre un peu plus consensuel. Un set varié avec des chansons plus calmes, d’autres plus énervées toujours portées par la voix de la chanteuse. Difficile de définir un style précis sur leurs créations, tant les influences sont multiples et assumées. Je me contenterai de les classer dans le bon rock alternatif made in UK et ne manquerai pas suivre leurs prochaines sorties.
J’ai également bien aimé Parquet Courts, malgré une voix qui étonne un peu au début. Les New-Yorkais ont proposé un set assez dansant avec des chansons aux riffs de guitare bien sentis et aux rythmes groovy, soutenus par des synthés qui rajoutent un petit côté pop pas désagréable 😉
Petit regret : ne pas avoir vu Squid de plus près, car ça avait l’air de bien déménager. Mais il faut bien manger 😉 Le rendez-vous est pris !
Liam, Rock ‘n Roll Star
Si j’ai vu deux fois son frangin Noël et ses High Flying Birds, je n’ai jamais eu l’occasion d’entendre Liam Gallagher en live, aussi bien en solo qu’avec Oasis. C’était donc avec un plaisir non dissimulé, pas mal d’attentes et un brin d’anxiété que j’attendais l’heure de son set ! Allait-il terminer son concert ? 😀
Et bien oui ! Non seulement il l’a terminé, mais il l’a fait vêtu d’une veste qu’il n’a pas quittée par 35° !
Nul besoin pour lui d’en faire des caisses, sa nonchalance et son charisme sont une partie du show en soi.
Les morceaux de son très bon dernier album C’Mon You Know et du reste de son répertoire solo sont intelligemment intercalés entre les grands classiques d’Oasis : Morning Glory, Rock ‘n Roll Star, Roll It Over, Slide Away, Cigarettes & Alcohol, Champagne Supernova et l’inévitable Wonderwall, dédicacé pour l’occasion à notre Kevin de Bruyne national (Liam est fan de Manchester City).
On évolue ainsi entre découverte et nostalgie, bercé au timbre si particulier du cadet Gallagher. Et ça fonctionne vraiment bien ! On était ravi, un très bon concert.
Pixies, les patrons
Mieux vaut tard que jamais, le Hear Hear m’a aussi permis d‘enfin voir Pixies en live !
Ce groupe de Boston actif depuis le milieu des années 80 est considéré par beaucoup comme étant un jalon dans le rock alternatif et cité comme influence par un bon nombre de mes songwriters préférés. Malgré le poids des années (et le poids tout court pour Black Francis, le frontman), la recette fonctionne toujours !
Si certains morceaux qui m’étaient inconnus ne m’ont pas spécialement emballés (probablement des productions plus récentes), les classiques Here Comes Your Man, Monkey Gone To Heaven ou l’immense Where is My Mind ? ont été de vraies communions avec le public.
On a passé un bien bon moment !
À l’année prochaine ?
N’étant pas spécialement fans d’Editors (qu’on a déjà vu plusieurs fois tous les 2), nous avons laissé leurs nombreux fans profiter du spectacle, pendant que nous quittions le site en toute fluidité.
Cette journée fut une réussite en ce qui nous concerne. Rock is not dead, ca fait plaisir 😀
Finalement, on n’aura fait que passer devant Thurston Moore, Vitalic et Balthazar, le temps d’une ou deux chansons, à la recherche d’ombres, bières et petites restaurations. Ce sera pour une prochaine fois !
J’espère que les organisateurs s’y retrouveront financièrement et qu’ils nous proposeront de prochaines éditions !