Après quelques mois d’attente et une impatience grandissante, c’est avec une excitation particulière et un plaisir non dissimulé que j’ai pu essayer la gamme des très sexy amplis boutique Swart arrivée il y a peu en stock chez Crush the Button.
En grand fan de matériel exclusif, j’ai été immédiatement séduit par les différentes spécifications et le look proposé par la marque américaine. La parfaite conjugaison de ce que je cherchais jusqu’alors en vue de l’acquisition d’un ampli boutique d’orientation vintage. Sur papier (et photos !), j’avais d’ores et déjà craqué ! Il me tardait donc de les essayer chez David !
AU MENU
En entrée, le Space Tone 6V6se : un petit combo 5 watts tout de tweed vêtu embarquant un speaker Weber 8 pouces.
Le circuit est un dérivé du circuit Fender Princeton 5F2/5F1 Champ ; à la sauce Swart.
Pour garnir le circuit, on trouve 3 lampes JJ/Tesla : une 12ax7 en préamp, une 6V6 en puissance et une rectifieuse GZ34. Le petit est servi avec son Volume et son Tone à l’arrière de l’ampli 😉
En plat de résistance, le Space Tone Reverb Tweed : STR Tweed pour les intimes.
Combo 5 watts rectifié à lampes (GZ34) également, ce dernier embarque un speaker 12″ Mojotone BV-30h qui lui confère des dimensions un peu plus généreuses que son petit frère le Space Tone.
Autres modifications de taille : l’ajout d’un switch clean/hot permettant d’agir sur le comportement du circuit drivé par une 12ax7 JJ/Tesla ; et d’une reverb à lampes utilisant conjointement une 12ax7 et une 12dw7.
L’ampli est servi d’origine avec des Electro Harmonix 6V6GT en puissance, mais l’utilisation d’un Cathode Bias permet d’y enfourner de l’6L6 ou de EL34 à votre goût (sans aucune modification technique, donc). Notez que les contrôles (Volume, Drive et Space (reverb), ainsi que les switchs) sont dressés sur le haut de l’ampli.
Pour conclure, de l’Atomic Space Tone AST en dessert, servi en tête ou combo 1×12″.
18-20 watts, reverb et tremolo à lampes, master volume (bypassable, sur la tête), sélecteur d’impédance (pour la tête aussi) : les ingrédients d’une recette qui s’annonce aussi savoureuse que visuellement appétissante !
Arrosée d’un cocktail de trois 12AX7, d’une 12DW7 (en préamp), de deux Tung-Sol 6V6 (en puissance) et d’une JJ GZ34 en rectifieuse ; la douceur se déguste à l’aide d’un Volume et d’un Tone pour sculpter le son, d’un Space pour contrôler la reverb, d’un duo Speed/Depth pour le Tremolo et d’un Master pour le volume général sur la version tête. Le combo embarque quant à lui un speaker 12″ Mojotone BV-25m.
A TABLE !
Premier constat valable pour les trois références de la marque : les produits respirent le haut de gamme. La qualité de finition irréprochable consacre définitivement ces magnifiques looks au rayon d’œuvres : il y a (de l’) Art dans SwART !
Le rendu des tweeds est vraiment magnifique ; c’est encore plus beau en vrai que sur photos ! Dans cette catégorie Look : Mention spéciale à l’AST Head MKII qui m’a fait complètement chavirer.
Le STR Dark Tweed a également son charme ; même si je suis plus assidu du Tweed classique et que du coup, trouve le mix de L’AST (Dark Tweed sur les extrémités et Tweed sur l’ensemble du « corps ».) comme étant le meilleur compromis.
Autre aspect commun remarquable : le poids des bestioles, qui surprennent par leur légèreté malgré l’apparente robustesse générale de la fabrication et des finitions. Ça change des amplis qui pèsent un âne mort qu’on se trimballe bien trop souvent (et je ne parle pas des cab 15 pouces Fender des années 70 et autre frigo Ampeg) bref : ça fait plaisir !
SPACE TONE
Qui eut cru qu’une si petite chose puisse faire autant de bon bruit ?! C’est bien simple, nous avons dû vérifier les spécifications pour nous convaincre qu’il s’agissait bien d’un speaker 8 et non pas 10 pouces.
Autant j’ai toujours trouvé qu’un cab mono speaker en dessous de 12 pouces sonnait mou du genou, autant ce 8 pouces sonne au minimum comme un 10 pouces ! En comparaison avec le petit 5w Blackstar qui embarque quant à lui un 10″, c’est le jour et la nuit : le rendu du 8″ du Swart est bien supérieur (peut-être normal vu la différence de prix me direz-vous… mais quand même !).
La taille du speaker et le circuit survitaminé aidant (ou n’aidant pas, selon), on évolue dans le registre du crunch presque immédiatement même si la dynamique conséquente de l’ampli permet d’obtenir des sons plus ou moins cleans (selons les micros que vous utilisez). Il faudra clairement jouer du volume de la guitare et y aller mollo sur l’attaque… Bref, c’est possible, mais ce n’est pas l’orientation initiale du Space Tone, car il s’agit d’une machine à cruncher diabolique !
De l’overdrive low gain à du drive rageux mais toujours onctueux, pour arriver à une saturation très fuzzy lorsqu’il est poussé : on fait vraiment beaucoup de choses avec cette petite bête !
Amoureux des lampes et de leur son, réjouissez vous : voilà l’occasion rêvée de vous délecter d’overdrives lampesques sans faire hurler la perruche de (la) voisine ! Pour des sons plus cleans, il faudra par contre s’orienter vers son grand frère le STR.
Des samples sont disponibles ici et ainsi qu’une vidéo live !
STR TWEED
L’appellation Space Tone on Steroid n’est point usurpée ! Le 12″, les dimensions plus consistantes du cab et les deux modes d’utilisations de l’ampli font vraiment des merveilles ; ce petit combo est un must have !
À l’instar de David, j’ai été littéralement envouté par la profondeur et la chaleur du mode clean. Des basses profondes et des aigus tranchants qui donnent un son riche et équilibré, magistralement dompté par une dynamique aussi dantesque que délectable !
Lorsqu’on passe en mode hot, ce sont les larmes qui commencent à couler tellement c’est bon 😀 On retrouve l’énorme dynamique et on atteint un vrai orgasme auditif en matière de saturations. Dans le même registre que les overdrives géniaux du Space Tone, mais avec un rendu plus en adéquation avec mes goûts (12″ powah !).
En jouant du potard de volume et les nuances de jeu (même très subtiles), on découvre la riche palette d’overdrive typique des vieux petits amplis Fender qui ont fait le Son du rock.
Il s’agit probablement d’un des plus beaux crunch qui m’a été donné d’essayer (pédales d’effets et amplis confondus). C’est assez différent de la saturation du Deluxe Reverb par exemple, qui est nettement plus propre. On est dans quelque chose d’onctueux un peu fuzzy façon vieux Champ. J’en suis encore complètement retourné ! (David aussi d’ailleurs 😀 )
Notez par ailleurs que les 5 watts du STR n’ont pas grand-chose à envier aux 20w de son grand frère l’AST version combo (à taille de speakers égale). Ce sera probablement un chouia juste dans des conditions de répétitions ; du moins si vous avez besoin d’un son clean. Par contre, si vous crunchez la plupart du temps : le STR Tweed devrait pouvoir vous accompagner. Je me réjouis de l’essayer en le linkant sur un 4×12″ pour voir ce que ça donne.
A défaut, ça envoie déjà sévère ; probablement, déjà trop que pour le faire saturer pleinement à un niveau sonore acceptable pour un appartement ; mais quel pied pour vos sessions d’enregistrements (par exemple) !
Dernier point : la reverb à lampe, chaude et musicale, ne ressemble en rien à une reverb Fender. On est dans quelque chose de nettement moins bright/aigu.
C’est donc surprenant, mais pas moins réussi pour autant ! Cette reverb donne parfois l’impression de s’éparpiller avec un léger tremolo, d’une manière très ambient et vraiment musicale.
Ecoutez cette merveille avec ces quelques samples ; même si la vraie magie se retrouve devant l’ampli 😉
AST – ATOMIC SPACE TONE
Si on retrouve la même savoureuse saturation que dans la série Space Tone (je ne vous refais pas le topo), le clean est quant à lui un brin plus moderne que le STR (un peu plus froid et plus précis). C’est (très) loin d’être un défaut en soit, mais on ne retrouve pas forcément le grain vintage qu’on pourrait attendre d’un ampli arborant un look aussi rétro. L’Atomic Space possède son propre caractère et se démarque donc des autres références.
Presque paradoxalement, La reverb en revanche sonne nettement plus vintage que sur le STR, un vrai délice qui n’est pas sans me rappeler la vibe du module reverb Mercury Magnetics que j’ai placé dans mon Deluxe Reverb « Custom Reissue ». Le tremolo est également très musical et donne cette magie spécifique et délicieusement oldschool. Très inspirant !
La version tête et sont Master rendent l’ampli encore plus contrôlable.
Ecoutez quelques extraits de l’AST Head à cette adresse et de l’AST combo ici !
DES LAMPES, DES AMPLIS, DU FUN !
Quelle découverte bluffante ! Si les 4 références sont hautement délectables tant par leurs looks que leurs sonorités, j’ai bien eu un coup de coeur, mais sur une autre référence que celle attendue. Voici mon petit classement :
Le chouchou du pépère, c’est le STR Tweed ! J’ai rarement eu autant de plaisir à jouer sur un ampli. Il réagit tellement bien, qu’on a vraiment l’impression d’en faire vraiment ce qu’on veut. Un peu comme un chat qui suit un laser, on sourit bêtement à la moindre note ou variation d’attaque, et on ne s’en lasse pas. Quelle claque !
Sur la deuxième marche du podium, l’AST Head MkII sur lequel j’avais initialement flashé. Une finition vraiment fabuleuse, des possibilités pratiques (le Master Volume, sélecteur d’impédance), un crunch dans la lignée du STR et un duo reverb/tremolo du tonnerre ! Vraiment une belle bête ; probablement trop proche de mon Deluxe Reverb que pour être le choix #1 dans ma GASList en matière sonore, mais assurément un objectif long terme que le collectionneur que je suis ne peut s’empêcher de désirer.
Troisième place pour le Space Tone qui, même s’il jouit d’indéniables qualités et m’a vraiment impressionné, est un peu trop éloigné de mes besoins en headroom que pour me satisfaire pleinement. A défaut, la cagnotte tomberait dans ma poche, je l’embarquerais probablement aussi pour cruncher dans le canapé (par exemple) 😀 Soyons fou !
Le petit dernier, c’est la version combo de l’AST. Pas grand chose à lui reprocher ; mais je suis adepte de la fonction Master (surtout avec 20 watts lampes derrière…) et je suis définitivement amoureux de sa version Head.
Vous avez dit coups de foudre ? 😉