Fujifilm X-E5 : celui que j’espérais 👑

Je me suis remis à la photographie grâce au Fujifilm X100v, il y a bientôt 4 ans. Ce fut un véritable coup de foudre pour l’ergonomie du boitier, son design rétro et la qualité de ses simulations de film argentique.

Étant trop contraint par la focale fixe de 23 mm du X100V, j’ai opté 2 ans plus tard pour le X-H2S avec objectif interchangeable et capteur empilé. Avec de telles spécifications, j’ai même espéré pouvoir faire de l’animalier avec 🥲

Mais plusieurs mises à jour successives n’y ont rien changé : l’autofocus était à la ramasse et je me retrouvais à shooter sans aides, ni détections – comme à l’époque des appareils reflex DSLR. Rien d’impossible en soit, mais c’est clairement dommage de se priver des technologies actuelles (surtout à ce prix).

Je me servais finalement du X-H2S comme du X100v, équipé du petit 18-50 mm f 2.8 de chez Sigma. J’avais en revanche perdu l’ergonomie Fuji ainsi qu’en compacité et, indéniablement, en mojo 🥹

C’est ainsi que l’annonce du X-E5 a été accueillie comme une bénédiction à la maison ! 🌟 

BASE COMMUNE & CONNUE

Fujifilm en profite pour réorganiser ses produits en faisant monter en gamme ce X-E5. Il doit ainsi être envisagé comme le frère des X-T50 et du X100VI plutôt que comme le successeur du X-E4.

En effet, à quelques détails internes près, il s’agit des trois mêmes boitiers dont seule l’ergonomie change : capteur stabilisé de 40 mégapixels avec processeur X-Processor V, vidéo 6K et, malheureusement, même batterie pas terrible 😪

On pourrait résumer de la sorte :

– Un boitier standard et la possibilité de changer d’objectif : X-T50
Ce qu’il a pour lui : meilleur maintien, molette de simulation
Par rapport aux autres : le plus encombrant des 3 frères, écran uniquement inclinable (pas de vlogging)

– Une ergonomie compact et une focale fixe : X100 VI.
Ce qu’il a pour lui : le plus compact, objectif à leaf shutter et ouverture f 2, filtres ND intégré, viseur optique, flash intégré
Par rapport aux autres : pas de molettes des simulations, l’écran inclinable uniquement, stabilisation 6 stops

– Un compacte avec objectif interchangeable : X-E5
Ce qu’il a pour lui : molette de simulation de film, stabilisation 7 stop au centre du capteur, écran qui se retourne
Par rapport aux autres : viseur plus petit (et pas optique), résolution d’écran inférieur

En minimisant les développements techniques, Fuji s’adresse ainsi intelligemment à différents profils de photographes. Nous avons le choix de l’expérience à vivre. Bien vu !

Je me permettrai malgré tout un conseil évident : si c’est pour utiliser le XE-5 uniquement avec l’objectif 23 mm f 2.8 pancake avec lequel il est proposé en kit : autant opter pour un X100 VI.

Vous aurez un meilleur obturateur, une meilleure ouverture, un flash intégré et un appareil encore plus compact 😉

PAS DE PANCAKE POUR MOI

Pour ma part, c’est tout l’inverse : je veux utiliser ce X-E5 avec des (petits) zoom et autres objectifs spécialisés portraits ou macro.

Mon parc optique pour monture X est actuellement composé des :

• Sigma 18-50 mm f 2.8 DC DN C
• Retropia ‘Oreo’ 32 mm f 11
• Fujifilm 56 mm f 1.2 R WR
• Laowa 65 mm f 2.8 2x Ultra-Macro

Cela vous donne une idée des objectifs de poids et dimensions raisonnables qui s’accordent bien avec le boitier.

J’aimerais encore tester la dernière version du Fujifilm 16-55 mm (qui fait environ le poids et les dimensions du 56 mm f1.2), car je me suis surpris à apprécier particulièrement le fait d’avoir la bague d’ouverture sur l’objectif. Il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis 😅

Cela dit, je m’accommode très bien de la compacité et des 290 grammes du Sigma 18-50, des éléments très agréables au quotidien !

DESIGN & ERGONOMIE

Les goûts ne se discutent pas mais, pour ma part, j’adhère entièrement à l’esthétique rétro du XE-5, aussi bien dans sa finition noire qu’argentée.

À la première prise en main, j’ai immédiatement ressenti un feeling premium au niveau de l’usinage et l’assemblage : c’est encore 1 (ou 2) crans au-dessus du X100V qui était déjà très bon.

L’ergonomie générale est assez bonne et son poids et ses dimensions réduites invitent clairement à en faire un compagnon du quotidien – en fonction de l’objectif avec lequel vous le marierez.

Pour ces objets du quotidien que l’on emmène partout et que l’on risque de maltraiter malgré nous, j’aime leur ajouter une petite protection supplémentaire, que cela soit sur le corps ou sur l’objectif – un peu comme sur mes iPhones, que je munis systématiquement d’une coque de protection.

STYLE ET CONFORT

À l’instar du X100V que j’avais équipé d’un Half-case en cuir de chez Megagear, j’ai opté cette fois-ci pour une version similaire chez SmallRig, principalement parce qu’elle offrait un peu plus de grip au niveau de la poignée … et aussi parce que c’était une des seules disponibles au lancement du XE-5 😅

Premièrement, l’ergonomie du grip plus grand améliore grandement l’expérience, surtout avec les objectifs plus lourds que les pancakes. C’est juste parfait pour ma main et mon amour des petits boitiers : j’aime pouvoir positionner mon petit doigt sous le boitier pour améliorer ma stabilité (cf c’est notamment pour ça que j’étais repassé du Nikon Z8 au Canon R5II).

Deuxièmement, c’est surtout un excellent moyen de protéger votre précieux des agressions du quotidien et de toutes ces micros griffes qui dévaluent votre appareil aussi bien esthétiquement que financièrement en cas de revente.

Et puis, je récupère vraiment le même mojo qu’avec mon X100V en finition argentée et corps en cuir brun.

Perso, j’adore la petite touche de cuir pour compléter le look rétro du kit 😍

MOLETTE DE SIMULATION DE FILMS

Le X-E5 bénéficie de la molette de simulation de films, apparue sur les derniers boitiers Fujifilm (XM5, XT50), mais pas sur le dernier X100VI.

En ce qui me concerne, le grand bénéfice de cette roulette est l’ajout des films recipes (FS1/FS2/FS3) qui permettent d’enregistrer des simulations de films de base ou personnalisées – au choix. Ces 3 presets viennent s’ajouter aux 7 profils customs que l’on peut créer de C1 à C7.

Si je n’utilise qu’assez peu les simulations de base (hormis les Velvia et Acros), cette roulette me permet néanmoins de faire varier un même profil personnalisé dans plusieurs simulations de base (hormis les FS1/2/3 qui « passent au-dessus » de tout, peu importe le profil C1-7 sélectionné).

Je ne suis personnellement pas très attaché à la reproduction fidèle de pellicules vintages, tant que le rendu me plait, c’est bon. Mais si votre but est de retrouver le grain d’une certaine pellicule, faites bien attention que la molette soit sur C pour profiter pleinement de vos profils C1-7 ☝️

Ergonomiquement, cette molette de simulation a l’inconvénient d’être placée à proximité du capteur de détection écran/viseur. Cela veut dire que votre main droite éteindra systématiquement l’écran quand vous passez devant, ce qui est plutôt gênant quand on veut faire défiler des simulations et avoir un aperçu du rendu.

Utiliser la main gauche pour la faire défiler n’est pas une option avec un autre objectif que le pancake, car l’appareil risque de tomber !

Shootant principalement via l’écran arrière avec le XE-5, j’ai fini par configurer un bouton pour alterner les modes de prises de vue viseur/écran afin de ne plus être gêné.

Bref, c’est un peu embêtant, mais pas dramatique non plus. Qui plus est, je ne vois pas trop où les ingénieurs auraient pu la mettre autre part que là. 🧐 La solution serait d’intégrer le détecteur de présence directement dans le viseur✌️ Mais est-ce réalisable dans ce format ? 🤔

Par contre, je préférerais une molette entièrement personnalisable avec des profils de type FS1/FS2/… (en plus des C1-7).

PERSONNALISATION DU BOITIER

Derrière son look épuré se cache une petite bombe de personnalisation avec bien assez de boutons pour les fonctionnalités principales.

L‘ingénieux levier avant permet notamment d’appeler jusqu’à 5 fonctions différentes, tandis que l’écran et le menu Q permettent de compléter son panel d’options disponibles tout en restant très rapidement accessible.

Le boitier est ainsi personnalisable selon presque toutes vos envies et besoins.

Je ferai prochainement un petit article à ce sujet pour vous donner quelques idées d’organisation des réglages.

PERFORMANCES AU RENDEZ-VOUS

C’est mon premier appareil photo Fujifilm avec le capteur de 40 mégapixels et, si j’avais quelques réserves sur les capacités de l’autofocus à couvrir autant de pixels, je dois dire que je suis agréablement surpris.

Sans être au niveau de Canon sur la détection et le suivi, les résultats sont bien meilleurs qu’avec les précédents firmwares du XH2S et du X100V (j’avais fini par abandonner les MAJ, ça allait de pire en pire).

La qualité d’image est quant à elle bien au rendez-vous. On gagne en détails par rapport au 26 mégapixels et on a surtout la possibilité de recadrer davantage, aussi bien en post-production que directement dans le boitier.

En effet, le X-E5 intègre des teleconvertisseurs internes, qui ne font finalement que recadrer l’image en zoomant 1.4x ou 2x (en offrant des fichiers de 20 mégapixels au final, bien suffisant). C’est ultra-pratique de pouvoir composer directement avec la taille finale. Typiquement le genre de fonction qu’on configure sur le levier avant 👌

Fuji propose également différents modes de vue pour ces teleconvertisseurs : on peut afficher ou non les côtés de l’image au format 40 mégapixels, ou passer directement en vue zoomée à 1.4 ou 2x. Personnellement, je préfère la vue zoomée qui réduit les distractions et me permet de me concentrer sur la composition.

On privilégiera l’obturateur mécanique autant que possible, surtout pour les actions rapides, car l’obturateur électronique n’est pas le plus rapide et souffre d’un rolling shutter important (déformations des sujets qui bougent vite, liées à la vitesse de lecture du capteur).

La stabilisation apporte un coup de main toujours bienvenu pour les pauses plus longues.

Je vous laisse découvrir d’autres détails du boitier en vidéo avec le test de Damien Bernal :

CONCLUSION 

Je retrouve tout ce que j’avais aimé dans le X100V : la compacité, la simplicité, la qualité d’image et la beauté de l’objet en lui-même, en lui ajoutant désormais la polyvalence d’objectifs multiples.

C’est un boitier qui s’invite dans votre quotidien et vous pousse à la créativité de multiple manière. Que cela soit dans la manière de shooter ou simplement dans ce que vous photographiez, le X-E5 a le don de changer vos habitudes photographiques.

Les simulations de films permettent à chaque de retrouver le feeling d’antan ou de créer sa signature colorimétrique directement dans le boitier. J’utilise ainsi la plupart du temps le jpeg directement sorti du boitier – chose que je ne fais jamais sur le Canon.

Là où je fais de la photo d’action et d’oiseaux au viseur avec prérafale et détection des sujets la plupart du temps avec le R5 mkII, je shoote via l’écran en single shot, en chassant davantage la lumière et prenant le temps de composer, en utilisant les AEL et AWBL à outrance (des fonctions qui ne sont même pas configurées sur mon Canon 🙃).

Bref, avec ce X-E5, on fait autre chose.

Les objectifs que j’utilise sont prévus pour le documentaire, la street photo, le portrait et la macro, des domaines pour lesquels le Fuji est taillé. On pourrait lui coller un 150-600 et tenter de faire du sport ou de l’animalier, mais ce n’est pas la son domaine de prédilection.

Le facteur plaisir est assez instantané lors de la prise en main et du premier déclenchement, dont le bruit de l’obturateur mécanique est parmi les plus quali que j’ai pu entendre.

On pourra se satisfaire de l’ergonomie du boitier seul, mais c’est une fois combiné à la poignée Small Rig, que l’ergonomie devient vraiment excellente.

Bien sûr, on pourrait chipoter sur quelques points, comme la taille du viseur et son détecteur mal positionné (cf plus haut), la vitesse de lecture du capteur, ou le placement du joystick (un peu bas à mon goût), mais au final, la seule grimace se situe au niveau de la batterie. Il faut prévoir deux ou trois batteries pour être tranquille la journée si on mitraille abondamment 😩

Va falloir prendre une décision les mecs 😅 Soit vous optimisez vos boitiers pour moins consommer, soit vous sortez une nouvelle batterie plus performante (elle a 10+ ans votre wp-126 !).

Bref, ce X-E5 est une copie presque parfaite !

Bravo Fuji 👏