Direction Anvers pour découvrir l’expo photos de Steve McCurry, probablement un des photographes contemporains les plus emblématiques. Mais si, vous savez : c’est la photo de la réfugiée afghane aux yeux verts !
Publié dans des magazines prestigieux tels que le National Geographic Magazine, Life, ou le Time pour ne citer qu’eux, lauréat de multiples prix dont le fameux World Press Photo à 4 reprises ou la Robert Capa Gold Medal, Steve McCurry est un poids lourd du photojournalisme (même s’il préfère se définir comme un conteur visuel).
Cette exposition est une rétrospective de ses 40 ans de carrière. Elle rassemble plus de 200 clichés grand format du photographe américain qui nous fait ainsi voyager sur les quatre continents. On peut y admirer ses clichés les plus célèbres, mais également des photos les plus récentes et quelques tirages inédits.
Autant vous le dire tout de suite, j’adore son travail et j’y vais en vrai fan.
1ère expérience à la Waagnatie
Je n’ai jamais eu la chance d’aller à la Waagnatie auparavant. Il s’agit de hangar industriel de caractère situé au bord de l’Escaut dans un endroit très sympa. On s’y verrait bien aller boire un verre en after-work au bord de l’eau.
Vu l’aménagement spécifique de la salle, il est difficile de se rendre compte de la dimension du hangar, mais c’est en tout cas bien suffisant pour créer l’ambiance propice à la mise en avant de l’oeuvre de McCurry et pouvoir y déambuler sans se marcher dessus (Règles COVID19 obligent, les distances de sécurité et le port du masque sont de mises).
L’ambiance est tamisée et les lumières parfaitement adaptées à la sublimation des clichés – à mille lieues du World Press Photo à la Cité Miroir de Liège (on est clairement dans un autre niveau de qualité (et budget, surement)).
L’exposition débute sur une sélection de quelques photos noir et blanc (principalement pendant la guerre d’Afghanistan), avant d’attaquer le plat principal avec un voyage haut en couleur de l’Afrique à l’Asie du Sud-Est (en insistant sur l’Inde et l’Afghanistan), mais aussi passant par le Brésil, les États-Unis, Cuba ou l’Italie pour ne citer qu’eux.
Audio guide – à la découverte du hasard maîtrisé
Nous avions fait le choix de l’audio guide, par lequel Steve McCurry himself revient sur les histoires derrière ses clichés (pour une cinquantaine d’entre eux).
C’est l’histoire de rencontres avant tout, de persévérance (parfois extrême), de moments de grâces et de flirt avec le danger, de satisfactions et de regrets, d’une gestion maitrisée du hasard.
J’ai retenu un long passage sur son amour pour la pellicule Kodachrome, de sa dernière bobine de film dont la production s’arrêtait – et des 36 portraits qu’il a tiré avec (je vous conseille 30 minutes passionnantes à ce sujet sur youtube ici).
On y apprend aussi qu’il a longtemps cherché à retrouver Sharbiat, l’afghane de sa célèbre photo, en parcourant la région où il l’avait photographiée enfant. C’est 17 ans plus tard qu’il l’a retrouvée à quelques kilomètres de leur première rencontre. Elle vit désormais en Italie, où elle a fui le régime des Talibans de retour au pouvoir. Il a évidemment immortalisé leur retrouvaille avec un nouveau portrait :
Personnellement, je n’ai pas trop aimé l’audio guide, car il me sortait de mes contemplations.
Malgré la qualité et la pertinence des interventions, c’est un peu répétitif sur la longueur (et un peu trop humble, s’en remettant souvent au hasard qu’il tente de dompter – alors qu’il a un vrai talent de composition et un style bien à lui). Cela n’engage que moi, mais cela ôte un peu de magie à ces sublimes clichés de savoir qu’il est retourné 15 jours d’affilées au même endroit à la même heure en attendant que quelque chose s’y passe.
A côté de ça, point de vue photographe amateur, les techniques et méthodes d’approches sont très intéressantes, tandis que c’est plutôt rassurant de constater qu’on n’est pas le seul à galérer pour un bon cliché !
Bref, un peu mitigé sur l’audio guide, qui donne une autre dimension à la visite. A vous de voir si vous voulez la jouer contemplatif ou documentaire. A refaire, je fais le tour sans le guide pour commencer et je refais une boucle rien qu’avec le commentaire.
J’espérais trouver une version écrite ou vidéo de l’audio guide à la boutique, mais le livre qui s’en rapproche le plus (McCurry Untold : Story behind the photographs) n’était plus disponible. J’avais déjà acquis le magnifique livre de l’exposition en promotion à la dernière foire du livre : je vous le conseille vivement si vous vous voulez prolonger le plaisir (ou si vous n’avez pas l’occasion d’aller voir l’expo)
A défaut, on s’est contenté de ramener quelques prints pour mettre sur le frigo 😉
Vous l’aurez compris, je recommande vivement cette expo qui ne vous laissera pas indifférent(e) (et qui est prolongée jusque fin octobre 2021 : bonne nouvelle !)
Toutes les infos sur www.stevemccurryexpo.com