Retour sur une des expositions d’art les plus troublantes que j’ai pu visiter à ce jour, à la découverte de l’hyperréalisme, ce courant artistique né dans les années 60 aux États-Unis qui a pour but de copier la nature avec un souci du détail déconcertant.
Retour à la Boverie
L’exposition itinérante s’arrête à Liège, au superbe Musée de la Boverie. J’y ai de bons souvenirs puisque j’ai grandi dans le quartier et avais pour terrain de jeux le parc, sa roseraie, sa plaine de jeux et son musée. Je ne suis probablement pas objectif, mais c’est vraiment un beau bâtiment, dans un bel écrin vert qui se prête aux promenades, flâneries et visites culturelles.
Cette visite s’annonçait intrigante dès sa présentation :
Avec une sélection d’une quarantaine de sculptures hyperréalistes d’artistes internationaux de premier plan (Paul McCarthy, George Segal, Ron Mueck, Maurizio Cattelan, Berlinde De Bruyckere, Duane Hanson, Carole Feuerman, John De Andrea…), l’exposition « Hyperrealism Sculpture. Ceci n’est pas un corps » rend compte de l’évolution de la figure humaine dans la sculpture de ce courant des années 1970 à nos jours. La sélection met en évidence différents problèmes clés dans l’approche de la représentation du réalisme figuratif afin de souligner la façon dont la vision de notre corps a évolué sans cesse.
Comme son nom l’indique, la sculpture hyperréaliste cherche à imiter les formes, les contours et les textures du corps humain afin d’en offrir une illusion parfaite. Le travail des sculpteurs ici rassemblés est tellement minutieux que nous nous demandons parfois si nous n’étions pas au musée des sciences naturelles !
Certaines représentations à l’échelle 1:1 étaient époustouflantes de réalisme. Ça en était presque gênant à certains moments. Les cheveux, les « défauts » de peaux, les rides, ecchymoses éventuelles, … c’est bluffant. Art ou réalité, on se pose parfois franchement la question ! J’aurais poussé le vice à jumeler cette expo à des performances d’artistes en mode statue vivante. Sursaut assuré (ou crise cardiaque, c’est selon) 😀
D’autres œuvres sont moins dans le copycat et mêlent l’originalité et souvent l’étrange dans leur composition, tout en gardant les codes de l’hyperréalisme. Je pense notamment à ce bébé éléphant-humain ou ce nouveau-né gigantesque (visibles plus bas dans l’article).
Ces œuvres interpelle, dérangent, mais sont toujours porteuses de sens et invitent à la réflexion. On ne va pas se mentir, à notre petit niveau, nous avons souvent eu besoin du guide de l’expo pour rentrer dans la tête de ces artistiques peu communs. Pour les curieux, je vous mets le guide.pdf en téléchargement ci-contre.
Nous n’étions pas autorisés à photographier une grande majorité des œuvres, d’où les maigres contributions visuelles à cet article. J’ai comblé ce manque relatif par 2 vidéos de présentation qui en montrent un peu plus et un grand plan du fameux bébé, tiré de la presse locale.
Déroutante
C’est vraiment le qualificatif qui colle le mieux à cette exposition peu banale.
Tout d’abord, on appréciera la précision du travail des artistes présentés. S’ils m’étaient toutes et tous inconnus, je comprends que ces sculpteurs soient élevés au rang de Maîtres de leur courant.
De mon côté, j’ai une nette préférence pour les œuvres un peu décalées. Les copies parfaites me mettaient un peu mal à l’aise, avec une vieille impression de me promener dans une morgue, malgré les mises en scène.
Vous avez jusqu’au 8 aout 2020 pour aller vous faire une idée par vous-même !
Toutes les informations se retrouvent sur le site de LaBoverie.com