Cela fait 2 saisons que je cultive en pots géotextiles, à la fois sous serre et à l’extérieur, sous le magnifique climat belge.
J’ai multiplié les marques et formats de cette alternative aux pots en plastique ou en terre cuite ; tant et si bien que je commence à avoir une petite expérience en la matière… et donc quelques conseils à vous partager.
QU’EST-CE QU’UN POT GÉOTEXTILE ?
C’est un contenant en tissu qui va réguler l’humidité du substrat et favoriser l’enracinement et le développement de vos plantes et légumes grâce à une meilleure circulation de l’air.
La plupart des marques utilisent des matériaux recyclés pour avec des bouteilles en plastique recyclées et des fibres naturelles comme le jute, les fibres végétales ou le bambou. Le tout donne un matériau flexible, respirant et imputrescible.
RESPIRANT & DRAINANT
L’aération apportée par ce géotextile microperformé agit comme un sécateur naturel sur les racines qui l’atteignent.
Au lieu de créer des chignons en s’enroulant sur elles-mêmes (comme dans un pot traditionnel, plus hermétique), elles stoppent leur croissance au contact de l’air et développent d’autres racines.
La formation de racines secondaires épaisses et saines favorise une meilleure absorption des nutriments – et donc des plantations au top de leur forme.
D’autre part, une plante qui ne chignone pas et devra être rempotée moins souvent.
Les pots sont lavables. Je les laisse d’abord tremper, puis les passe au tuyau d’arrosage (le Karcher abime trop le textile). Il passe ensuite à la machine à laver.
DIFFÉRENTES TAILLES DE POT
On trouve des pots géotextiles de toutes capacités.
Une fois qu’on dépasse une certaine taille, les pots n’ont plus de poignées pour être transportés. On parle de lit de culture, growbed en anglais.
Parmi les cultures qui se prêtent bien à la culture en pot, voici une petite infographie qui vous indique environ la dimension nécessaire à l’épanouissement de votre variété préférée :
POINTS À CONSIDÉRER
Si toutes les marques que j’ai pu tester se valent sur la qualité du textile, voici quelques points à regarder de plus près avant vos achats.
Tissu doublé
Je vous conseille les modèles avec des tissus doublés pour éviter les fuites d’eau latérale lorsque vous arrosez (surtout pour les plantes à l’intérieur).
Notez que l’eau sortira sur les côtés, malgré le doublage, quand le substrat n’arrive pas absorber l’eau (arrosage trop rapide et/ou trop conséquent).
Boucle pour irrigation
Si vous comptez utiliser un arrosage par goutte-à-goutte, certains modèles de pots sont équipés de petites boucles métalliques qui servent de support pour maintenir le tuyau. Pratique !
Poignées de transport
Il n’est pas rare de devoir déplacer certaines plantations pendant la saison ; et c’est d’autant plus vrai si vous avez opté pour un pot géotextile pour vos plantes d’intérieur.
Si les plus petits formats n’en possèdent pas, il est intéressant d’opter pour des modèles avec des poignées pour se faciliter la tâche dès que la taille du pot dépasse 11 litres.
Forme carrée ou ronde ?
Si l’esthétique ou la place au sol est importante à vos yeux et que vous avez opté pour des pots carrés pour une raison spécifique, sachez que les géotextiles carrés ont tendance à s’arrondir si on les remplit simplement de terreau.
Il conviendra de tasser le substrat sur les bords du pot pour qu’ils conservent leur forme initiale (bien que les plus gros (100 litres et plus) s’affaissent un peu pendant la saison).
RETOURS D’EXPÉRIENCE
Nous avons été confrontés à plusieurs étés particulièrement pluvieux, avec des épisodes intenses et parfois de longues durées. Mes cultures en pots en plastique ou composite se sont (trop souvent) retrouvées à pourrir, asphyxiées dans l’eau.
C’est d’abord pour cette raison que j’ai opté pour des pots géotextiles. L’aspect drainant m’a convaincu et, de fait, c’est un vrai avantage à l’extérieur.
VIGILANCE ARROSAGE
Gardez à l’esprit que le substrat sèche plus vite et que cela nécessite un peu plus de vigilance au niveau de l’arrosage en cas d’année chaude et sèche, ou si vous utilisez les pots géotextiles sous serre.
J’ajoute généralement une olla/oya en terre cuite dans chaque pot, par sécurité et tranquillité d’esprit.
SYSTÈME RACINAIRE AU TOP
Même constat à chaque fin de cycle : les racines sont bien denses et ne chignognent effectivement pas.
Notez que si vous ne mettez pas de coupelle ou de protection en dessous du pot, les racines trouveront leur chemin à travers la fibre du tissu ! J’ai eu cette surprise avec un brocoli que j’avais mis sur la pelouse, en bordure du potager : le pot ne voulait plus bouger 😅
DÉMARRAGE (UN PEU PLUS) RAPIDE
Si les cultures sont globalement saines en pots géotextiles, je n’ai pas constaté un effet significatif en matière de fructification ou de rendements par rapport au potager en pleine terre ou au bac de permaculture.
Les plantations ont l’air de démarrer plus vite dans les géotextiles en début de saison, mais ne vous attendez pas à un boost de croissance par rapport à des pots en plastique ou en terre cuite. Cela dépendra du soin que le jardinier apportera à ses plantes 😏
Ce n’est pas un engrais magique, mais cela contribue à de belles récoltes 😉
(UN) PEU D’IMPACT SUR LES RAVAGEURS
La texture du tissu n’y change rien : si les limaces et escargots ont envie d’accéder à vos plantes, ils y grimperont ! J’en ai retrouvé bien installée dans le paillage. Y a pas de miracle, mais…
J’ai pu quand même noter les nuisibles baveux ont tendance s’éviter la corvée de monter dans les pots et préféreront d’autres offrandes de plain-pied.
N’hésitez donc pas à y mettre vos plantes les plus fragiles !
UN BRIN SALISSANT
Avis aux maniaques et autres méticuleuses : le géotextile ne restera pas immaculé pendant toute la saison. Et, contrairement aux pots plastiques, en matière composite ou en terre cuite, il n’est pas possible de les frotter ! 🧽
Au fil du temps, on verra apparaitre des traces de terre passant à travers le tissu, ainsi que de la mousse qui peut se développer sur les bords des pots qui restent en place plus longtemps.
Exemple avec le citronnier, dans son pot depuis 2 ans
En fin de saison de culture annuelle dans la serre :
Bref, j’aurais tendance à vous conseiller d’opter pour de jolis cache-pots si vous préférez un résultat propre et net 😉
QU’EST-CE QUE J’UTILISE ?
Rappel : je n’ai aucune affiliation avec les enseignes citées. Je me contente de relayer l’information 😉
J’utilise principalement des pots de 50 litres pour mes cultures de légumes tels que les tomates, poivrons, piments, concombre ou brocolis.
J’apprécie particulièrement les Forest Style, commercialisé par Cerland, qui ont l’avantage d’être un peu plus profond que ceux d’un littrage équivalent à la concurrence (40 vs 30-33 cm). Cela donne plus d’espace aux racines pour se développer et cela permet aussi de faire des légumes-racines comme la carotte ou la betterave.
Ce modèle de chez Cerland possède un système de renfort qui relie les deux poignées en passant dans le fond du pot : une conception ingénieuse beaucoup plus robuste que les poignées habituelles, cousues à l’extérieur du pot.
Malheureusement, je me rends compte à l’heure où je rédige ces lignes que ces géotextiles sont passés de 21€ à… 31€/pièce ! 🤯 A ce tarif, c’est difficile de vous les recommander… Même si cela n’enlève rien à leur qualité.
J’utilise également des 11 et 15 litres, principalement pour des plantes mellifères et/ou aromatiques que je déplace dans le potager et remplace au fur et à mesure de la saison pour attirer les pollénisateurs.
Je m’en sers également pour quelques cultures d’appoint (vous savez, les plants « en trop » 😜), pour faire patienter des plants déjà bien développés qui iront en pleine terre après, ou comme cette année : pour tester des ensoleillements différents.
J’ai pu tester les marques Smart Pot, Pro Pot, Gronest et Root Pouch, sans en sortir une particulièrement du lot.
Les growbeds Gronest ont quant à eux été offerts lors des commandes sur le shop de Terralba où je me fournis en amendements organiques et minéraux (basalte, zéolithe, biochar, lombricompost, ver de guano, mélasse, …).
J’ai reçu des 350 et 550 litres qui sont utilisés pour la pyramide à fraise (350 l), le growbed à légumes (550 l) et la structure à mûres (550 l).

AVANTAGES & INCONVÉNIENTS
Résumons donc !
✔ Meilleure circulation de l’air
✔ Taille naturelle des racines par l’air
✔ Pas de chignonage
✔ Développement racinaire plus homogène
✔ Stimule la croissance
✔ Contribue à la bonne santé des plantes
✔ Aide à la régulation l’humidité, évite le surrarrosage.
✔ Fabrication éco-responsable
✔ Lavable
X Le substrat sèche vite par temps chaud
X Salissant
X Parfois onéreux, selon les marques
La question de la durabilité se pose malgré tout, car ils pourraient se déchirer à force d’être manipulés. J’imagine les tenir 5-6 saisons à l’extérieur, on verra dans le temps 🤞
MES CONCLUSIONS A CE STADE
Après 2 saisons de tests, le feeling est plutôt positif.
L’objectif initial d’avoir un pot drainant pour éviter aux racines d’être inondées est rempli à 100%. Il faut en revanche être vigilant avec l’arrosage en fonction de la météo.
Sur les légumes testés (petit-pois, tomates, poivrons, courgettes, potimarrons, butternut), je ne vois pas de différence de rendements en géotextile par rapport à une autre sorte de pot.
Ce sont par contre des contenants idéaux pour la croissance de jeunes plants qui profiteront de l’air pruning pour densifier leur racine avant d’être mise en terre en pleine santé.
Je vais conserver les géotextiles à l’extérieur (avec des oyas pour maintenir l’humidité en cas de temps sec) et à l’intérieur, pourquoi pas avec un joli cache-pot.
Dans la serre, les pics de chaleur assèchent le substrat très/trop vite. Cela crée des stress hydriques que les plants n’apprécient guère (les tomates choppent ainsi le cul noir). Je me tournerai probablement vers des pots en terre cuite l’année prochaine. Ils conserveront mieux l’humidité, mais sans chauffer comme les pots en plastique.
Les tests continueront au fil des saisons et je ne manquerai pas de venir apporter de nouveaux éléments si mon avis venait à changer 🤗
Pour remplir vos pots, pourquoi pas du super-sol ?