Ma flamme pour les Tone Bender s’est ravivée ardemment depuis la visite de la maison mère Macaris/Sola Sound cet été, suivi par l’acquisition de la Cheap Ass Tone Bender.
Deux découvertes qui ont complètement fait disjoncter le fan de fuzz et serial GASeur que je suis. J’en rêvais la nuit : « je les veux touuutes ! »… L’avantage avec Sola Sound, c’est qu’aux prix des pédales, on est généralement assez vite calmé 😀
Le père Noël m’a cependant permis de réaliser un petit écart en dépassant ma barrière psychologique en matière de budget pour une pédale fuzz et j’ai finalement craqué pour l’édition limitée Custom Fruit Salad de la Tone Bender MKIV.
Tone Bender MKIV by D*A*M
C’est David Main, le fuzz-guru de chez D*A*M Pedals qui est derrière la conception de cette reproduction vintage de la MKIV pour Sola Sound.
Il s’agit du circuit Tone Bender MKIV presque à l’original, avec des composants haut de gamme new old stock (NOS) comme le New Market NKT OC84N. David Main a en effet légèrement modifié le tone stack pour améliorer la plage des aigus, tandis que la valeur de la résistance de limitation a été légèrement réduite pour booster un peu le volume. Cela rend la pédale plus flexible que l’originale (plus d’info ici). Je le crois volontiers sur parole 😉
Un classique trio Volume, Tone et Fuzz (gain) permet de moduler le légendaire circuit en 1001 nuances.
En résulte une fuzz au délicieux grain vintage aéré, plein de textures. Niveau mojo, vous êtes servis ! C’est difficile de passer à une autre pédale une fois qu’elle est enclenchée.
C’est moins granuleux/crade qu’une MKI ou MKII, mais ça envoie la sauce avec un ADN Tone Bender impossible à renier ! Cette MKIV est peut-être plus consensuelle/passe-partout que ces prédécesseurs, mais certainement pas moins intéressante !
Le niveau de saturation est déjà bien élevé avec le potentiomètre Fuzz au minimum. Vous irez chercher des overdrives typiques Germanium vraiment sympa avec le potentiomètre de Volume de votre guitare (ou une pédale de boost réglée en déboost). On perd cependant vite pas mal d’aigus et de dB (et ça ne vient pas de la guitare).
La bête est utilisable sur toute la course du potard de tonalité. Augmenter les aigus signifie aussi couper les basses : c’est assez flagrant, et permet de bien se placer dans le mix en situation de groupe.
Déjà très bon sur une base de son clair, la pédale rugit encore plus sur un ampli distordu. Le niveau de bruit est excellent, même à haut volume.
Écoutez plutôt :
Custom Fruit Salad
La série limitée Custom Fruit Salad ajoute quelques artifices à la version de base présentée dans la vidéo ci-dessus.
Premièrement, l’alimentation se fait ici via une prise 9v standard et pas uniquement sur batterie. Si ce n’est pas vintage correct, ça n’en reste pas moins nettement plus pratique pour intégrer les pedalboard sans devoir débrancher la pédale à chaque fois.
L’alimentation n’étant plus un problème, ils ont rajouté une LED qui s’illumine quand la pédale est active. Rien de fou, mais il n’y en a pas sur les modèles originaux.
Troisième différence -évidente- est la couleur de l’énorme boitier : la Fruit Salad délaisse sa robe grise pour un jaune qui s’accorde parfaitement avec la CA Bum Fuzz et la Yellow Hybrid.
Je vous l’accorde, jusque là : une alim, une led, et un coup de peinture : ça fait pas beaucoup pour 100£ de plus du tarif de base.
Ensuite (et surtout), un potentiomètre situé sur la tranche de la pédale permet de faire varier la valeur de la résistance de limitation dans l’étage de sortie de la pédale. Je suppose qu’on joue sur le voltage de la pédale et qu’on simule une batterie légèrement usée.
Cela rend la pédale plus smooth, en diminuant l’attaque dans un premier temps, avant de densifier la texture petit à petit. Le son reste très intéressant, même avec le potard fermé !
Notez qu’il y a une baisse de volume au fur et à mesure qu’on diminue le potard : tourné à fond (coupé), même le potard de volume à fond ne compense pas pour matcher le signal dry (ndlr : on peut toujours lui coller un clean boost au cul !). Ce n’est pas sans rappeler le fonctionnement du Stab sur la Fuzz Factory.
Au final, le potard latéral agit comme une seconde tonalité et permet de calmer l’attaque de la pédale qui est parfois gênante (typiquement en palm mute, avec la tonalité à 10/11h, ça squeeze un peu sur chaque coup de médiator. Je coupe alors 1/3 du potard latéral et je n’ai plus ce bruit.)
Conclusion
Je suis vraiment content d’avoir the real thing. Elle sonne d’enfer – elle peut vu son prix 😀
Je passe généralement mon tour au-delà de 300€ pour 1 effet. Dans ce cas-ci, je confesse : c’est mon côté collectionneur qui a opté pour cette série limitée plutôt que la version de base.
Je ne crache pas sur la facilité qu’apportent les modifications, et j’apprécie le potard latéral pour nuancer – surtout l’attaque. Ceci dit, la version de base est déjà très bien 😉
Une fois encore, je ne peux que vous conseiller les magnifiques rééditions de Sola Sound par David Main. Cette MKIV vous séduira à coup sûr.